L'OM joue à se faire peur

Les Marseillais pourront remercier Steve Mandanda. Auteur de plusieurs arrêts décisifs lors d'une fin de match haletante, le gardien olympien a sauvé les siens d'un frustrant nul à domicile. Malgré de sérieuses frayeurs, l'OM s'en sort bien et remporte un troisième succès consécutif en championnat aux dépens de Sochaux (2-1). Les joueurs de Gerets confortent leur place de leader au classement et confirment leurs orientations : l'attaque flambe, la défense peine et Mandanda veille. Les tendances se dessinent d'ailleurs dès les premiers instants de la rencontre.

Après la minute d'applaudissements en hommage à leurs supporters victimes d'un accident de la route, les Marseillais démontrent rapidement leurs intentions offensives. Cheyrou prend sa chance de loin (6e), Niang se faufile à toute vitesse (8e) et les corners s'enchaînent. Pourtant, les Olympiens se précipitent souvent et se marchent sur les pieds. Déterminée, la défense sochalienne s'accroche et tient bon tout comme le milieu de terrain bien regroupé. Les visiteurs tentent même d'inquiéter Mandanda sur leurs rares contres mais le portier international se montre vigilant.

La rencontre s'emballe sérieusement après la première demi-heure et les accélérations se succèdent de part et d'autre. Les contacts deviennent également plus rugueux et Erbate ne résiste pas à l'engagement. Titularisé en défense centrale, le Marocain doit céder sa place à Cana sur blessure (33e). Les Marseillais accusent le coup un instant et Dalmat, l'ancien Marseillais, en profite pour s'offrir une jolie roulette le long de la ligne de touche entre deux défenseurs. En face, Ziani évolue également face à son ancien club. Tenant à démontrer ses qualités et à effacer une saison dernière difficile, l'Algérien n'hésite pas à prendre sa chance dans un angle fermé sur la droite et parvient à ouvrir la marque en surprenant Richert (1-0, 40e). Brouillon dans la surface adverse, l'OM trouve la faille peu avant la pause sur un exploit personnel.

De retour des vestiaires, les Provençaux, en confiance, assoient leur domination sur la rencontre. Ziani, en pleine forme (51e), puis Zenden, revanchard (56e), ne sont pas loin de doubler la mise. Mais l'OM tarde à se mettre à l'abri et Mandanda doit s'imposer face à Isabey (58e). Le soulagement arrive à l'heure de jeu avec une accélération de Niang et un service parfait pour Koné qui reprend au point de penalty (2-0, 61e). Marseille peut maintenant gérer mais Erding ne l'entend pas de cette manière. L'attaquant doubiste profite de sa vitesse et des largesses de la défense olympienne avant de buter sur son gardien (68e). L'international turc ne se décourage pas et, parti en position de hors-jeu, réduit le score quelques instants plus tard (2-1, 73e). L'arrière-garde marseillaise panique et tremble lors des ultimes minutes. Pas son gardien. Mandanda prend sa revanche sur Erding en réalisant deux parades exceptionnelles (85e et 90e+3). Efficace dans la surface adverse comme dans la sienne, l'OM peut se féliciter de son bilan comptable mais il devra profiter de la trêve internationale pour corriger ses défauts récurrents avant de retrouver Bordeaux dans deux semaines.

LA DÉCLA : Eric Gerets (entraîneur de l'OM)
"Quand on marque le deuxième goal, une équipe comme celle de Marseille doit être capable de faire circuler le ballon. Je crois qu'il y a eu un petit hors-jeu (sur le but de Sochaux), seulement un mètre. On a eu de la chance pendant les vingt dernières minutes, on a montré que l'on n'avait pas encore une équipe qui allait être championne en France".