Les revanchards

C'était l'une des recrues les plus attendues de l'intersaison. On l'attend toujours. L'ancien joueur du Werder Brême n'a pas réussi une première partie de saison tonitruante avec Nantes. Auteur de deux petits buts (face à Lyon tout de même), le joueur aux deux greffes de rein a beaucoup de mal avec le football français et ses coéquipiers... N'a-t-il pas dit durant la trêve que le problème de Nantes était de posséder "beaucoup de joueurs qui ne sont pas assez bons pour la Ligue 1" ? Aujourd'hui, Klasnic a mis de l'eau dans son vin et compte jouer un grand rôle dans l'opération sauvetage du FCN.

Le Paris Saint-Germain va bien. Quatrième du Championnat de France et en course pour le titre, le club de la capitale réussit sa saison. Ce n'est pas le cas de Jérôme Rothen. Performant les années précédentes alors que le PSG se débattait pour ne pas couler, l'international français est moins en vue depuis le début de l'exercice. Le côté gauche, point fort de l'équipe mise en place par Paul Le Guen, est aujourd'hui supplanté par l'activité de la paire Ceara-Sessègnon sur la droite. Ajoutez à cela que Rothen est beaucoup moins efficace (2 buts, 3 passes décisives dont une seule sur coup de pied arrêté). L'ancien Monégasque a dix-neuf matches pour se reprendre.

Hatem Ben Arfa a-t-il fait une bonne première moitié de saison avec l'OM ? Certains diront que oui. D'autres non. On se rangera plus volontiers dans la deuxième catégorie. Pétri de talent, l'international français, arraché cet été à l'Olympique Lyonnais, est trop inconstant. Capable du meilleur comme du pire, Ben Arfa (6 buts) peut être exceptionnel durant certains matches, transparents dans d'autres. Avec lui, c'est tout ou rien. Et l'OM en pâtit bien souvent. On passe évidemment sur son refus d'entrer en jeu face au PSG (2-4). Le jeune Ben Arfa, joueur le plus taclé de la Ligue 1 (100 fois), doit se canaliser. Il y gagnera.

Resté à Caen l'hiver dernier pour partir à Bordeaux l'été suivant, Yoan Gouffran pensait avoir fait le bon choix. Le club aquitain, tranquille, lui correspondait mieux que le bouillant Paris Saint-Germain. Pourtant, l'ancien Caennais n'a toujours pas trouvé ses marques dans le sud-ouest. Aligné sur le côté droit, Gouffran souffre de la comparaison avec le maestro Gourcuff. Surtout, il regrette de ne pas évoluer en pointe, où Cavenaghi, Chamakh ou encore Bellion lui barrent la route. "A moi de faire en sorte de passer devant les autres attaquants, de montrer que je peux jouer, analyse-t-il intelligemment. Il me manque peut-être un but, un match référence ou quelque chose qui me libère."

Onze buts en 2007/2008, 0 après dix-neuf matches de Ligue 1. Où est passé le Daniel Niculae de la saison dernière ? Il s'est perdu quelque part... Attaquant de pointe talentueux, le Roumain n'est pas dans ses baskets et vendange beaucoup. On s'en était déjà rendu compte lors de l'exercice précédent. Mais Niculae réussissait toujours à rattraper le coup par un petit but de derrière les fagots. La donne a changé. Et l'AJA vit une saison difficile. "Niculae a inscrit onze buts la saison dernière et aucun cette saison, se lamente Jean Fernandez. C'est parfois dû à des problèmes physiques ou personnels, ou encore à des éléments contraires qui peuvent favoriser l'installation du doute."

L'un des plus gros flop du mercato estival en France. L'insaisissable Japonais du Mans a d'abord été scotché sur le banc stéphanois avant quelques sorties timides et empruntées sur le rectangle vert. Laurent Roussey ne voulait pas toucher au onze qui avait emmené les Verts en Coupe d'Europe pour la première fois depuis vingt-six ans. Matsui était donc destiné à faire banquette. Son réveil a coïncidé avec l'arrivée d'Alain Perrin. Mais le Japonais n'a toujours pas marqué ni délivré la moindre passe décisive en Ligue 1. Désormais titulaire sur l'aile gauche, il est pour le moment préféré à Geoffrey Dernis ou Dimitri Payet, deux des intouchables sous l'ère Roussey. Il pourrait profiter de la deuxième partie de saison pour retrouver des statistiques plus dignes de son talent.

Annoncé comme une future superstar depuis qu'il a 14 ans, Freddy Adu est pour le moment une énigme. Parti des Etats-Unis et de Washington pour le Benfica Lisbonne en 2007/2008, l'attaquant a atterri à Monaco l'été dernier. Et jusqu'ici n'a pas montré grand chose avec la bande à Ricardo. Ce dernier ne l'a d'ailleurs jamais titularisé en Ligue 1. Au total, l'Américain n'a disputé que neuf rencontres et 87 minutes. Pour zéro but évidemment. Une chose est sure, Adu n'aura pas de mal à faire mieux lors de la phase retour du championnat.