Lille réussit sa mue

Tout s'est finalement plutôt bien fini pour Lille. Les Nordistes terminent leur exercice en décrochant une qualification pour l'Europa Ligue. Une récompense pour un club auteur d'une saison des plus homogènes. Entre la 7e et la 38e journée, les Dogues ont navigué entre la 4e et la 8e place. Jamais plus haut, jamais plus bas. "Cinquième, c'est notre place, elle récompense une saison relativement aboutie", analysait Rudi Garcia en fin d'exercice. L'après Claude Puel s'est donc déroulé dans la douceur. La clé de la réussite nordiste ? Un milieu de terrain ultra-complet (Mavuba, Cabaye, balmont, Obraniak, Bastos), sans doute l'un des meilleurs de France.

Au soir de la troisième journée de championnat, le LOSC est lanterne rouge avec seulement un point au compteur. Les débuts de Rudy Garcia sont plus que délicats et c'est au tour de Bordeaux de se présenter au stadium Nord. Le succès face aux futurs champions de France (2-1) agira comme un déclic. La bande à Bastos entame alors une spectaculaire remontée au classement et n'essuiera plus le moindre revers jusqu'à la 14e journée.

Le meilleur passeur (9) et sixième meilleur buteur (14) de Ligue 1 est la révélation de l'année. Ultra-complet, il est à l'origine ou à la conclusion de 43% des buts de son équipe. Une véritable Bastos-dépendance s'est installée chez les Dogues. Et lorsque Bastos flanche, c'est tout le collectif lillois qui vacille. Ainsi, le Brésilien est resté muet entre la 31e et la 37e journée et le LOSC de compiler 3 nuls et 3 défaites. Redoutable artilleur sur coup franc, doté d'une frappe puissante, très vif balle au pied, très adroit techniquement, il possède la palette du parfait milieu offensif. A 25 ans seulement. Un pur talent qui attire forcément les convoitises. Le Bayern Munich, Lyon et Marseille le suivent de très près.

Lille ne s'est toujours pas trouvé d'attaquant de pointe, un mal récurrent au sein du collectif nordiste. Après l'échec cuisant de Patrick Kluivert, les dirigeants du LOSC avaient misé sur Tulio De Melo. Opéré d'un cartilage du genou droit, le Brésilien a traîné ses problèmes de santé toute l'année. L'ancien Manceau n'a démarré que six rencontres cette saison pour deux petits buts. Les autres attaquants de pointe n'ont pas plus brillé. Avec seulement cinq buts, Robert Vittek fut plutôt discret alors que Pierre-Alain Frau ne cesse de traîner sa misère (un seul but cette saison en L1). Le chantier du LOSC est toujours en cours.

Coup de tonnerre à Lille. Malgré une qualification européenne, une vraie ambition dans le jeu et une succession réussie après les six saisons de Claude Puel, Rudi Garcia a pris la porte. Lille a souhaité partir dans une direction nouvelle et c'est dans un grand ménage que les dirigeants se sont lancés en ce début d'été. Ancien adjoint et préparateur physique de Lille sous Rudi Garcia, Pascal Planque et Vincent Espié se sont vus indiquer la sortie. La direction prépare sans doute le terrain pour Paul Le Guen et de son adjoint Yves Colleu. En plus de son staff technique, le LOSC craint la saignée et il lui sera difficile de retenir ses talents (Bastos et Cabaye en tête). Un an après le départ de Claude Puel, le LOSC semble de nouveau partir dans l'inconnu.