Paris n'a pas gâché

Le Parc des Princes n'en avait plus l'habitude. Plus l'habitude de voir le PSG démarrer la saison par une victoire. Plus l'habitude que Bordeaux ne reparte pas avec trois points dans l'escarcelle, en ayant planté deux banderilles. Les joueurs de Paul Le Guen, qui l'an dernier n'avaient connu le succès à domicile qu'au terme de dix matches, et s'étaient inclinés face aux Girondins lors des deux précédentes saisons (0-2 à chaque fois), ont mis fin à ces mauvaises habitudes. Ils se sont, ainsi, évités une nouvelle crise sportive prématurée après deux saisons au bord du rouge. Sans pour autant avoir trouvé un remède miracle. Paris a su tenir défensivement, ce qui, effectivement, n'a pas toujours été le cas dans le passé récent. Mais Paris a eu de la chance, après avoir souffert durant une grande partie de la rencontre. Et encore plus après son ouverture du score.

Le but parisien reflète avec une certaine justesse les facteurs qui ont fait pencher la balance : une part de réussite, et du réalisme. À plusieurs reprises durant le match, le club de la capitale a bénéficié de petits contres favorables, qui ont éloigné le ballon des pieds des attaquants girondins, et des gants de Ramé sur un tir de Hoarau, légèrement dévié par Jurietti (1-0, 53e). À l'origine, Armand, monté au pressing jusque dans la surface bordelaise, a profité d'une erreur de relance de Chalmé pour servir l'ancien Havrais, qui a ainsi ouvert son compteur avec le PSG. Peu en vue au cours de la rencontre, hormis sur un tir rasant (66e), le meilleur buteur de L2 l'an dernier a su viser juste sur sa seule occasion franche. Presque la seule de son équipe.

Hormis avec deux frappes de Giuly (6e, 63e), puissantes mais non cadrées, Paris n'a pas été percutant en attaque. Contrairement à Bordeaux, qui s'est lentement assuré la mainmise du match grâce au volume et à la technique de son milieu de terrain. Fernando en a été le poumon, trouvant un Landreau impeccable sur ses frappes (6e, 63e), ou devant Cavenaghi, qu'il avait servi (70e). Si le portier parisien a été sobre et solide, Makelele a limité au possible le rayonnement de Gourcuff, qui a tout de même signé un enchaînement de classe. L'ex-Milanais a envoyé un missile près du cadre qui aurait pu changer le visage du match (51e). Car Paris a marqué deux minutes après...

Bordeaux a marqué la fin de partie de son empreinte, gardant à l'esprit sa philosophie offensive. Contraints à n'évoluer que dans leur propre moitié de terrain, les Parisiens ont su tenir, profitant du manque de justesse girondin dans la dernière passe. En jouant bas, parfois à la limite de la cassure, le PSG est parvenu à réduire les espaces dans son dos. En ayant parfois eu besoin de faire faute, et donc d'offrir plusieurs coups de pieds arrêtés dangereux. Des phases de jeu sur lesquelles les joueurs de Le Guen ne sont pas à l'aise, et où le pied gauche de Wendel peut faire des merveilles. Mais l'artilleur girondin, un peu soliste par moments, n'a trouvé que Landreau sur ses trajectoires. Contrairement à leur dernier affrontement, en Gironde au mois de mars, durant lequel le Brésilien avait signé un triplé. Signe que les temps changent. Un peu.

"Les joueurs ont gagné ce match avec de la solidarité, contre Bordeaux qui est en avance et qui s'appuie sur une ossature depuis trois-quatre ans. Cette victoire fait du bien, elle est précieuse avant deux déplacements. On a gagné au courage, sans maîtriser parce que Bordeaux avait plus de qualités. On a su faire front quand c'était difficile. On a été réaliste, malin et je suis très très content d'avoir gagné de cette manière."