Chalmé en terrain connu

Parmi les éléments incontournables de Bordeaux, il y a ceux dont on parle le plus. Yoann Gourcuff, évidemment, le maître à jouer des Girondins, Marouane Chamakh ou Wendel, deux éléments déterminants dans l'animation offensive bordelaise. Dernièrement, il y a eu aussi Marc Planus et Mickaël Ciani, une charnière centrale solide qui se permet aussi de marquer des buts importants, face au Bayern notamment. Et puis, il y a ceux dont on parle moins mais qui n'en demeurent pas moins indispensables. Mathieu Chalmé rentre dans cette catégorie. Sans faire de vague, l'ancien Lillois s'est imposé comme un cadre de l'équipe de Laurent Blanc depuis son arrivée, ou plutôt son retour, sur les bords de la Garonne à l'été 2007.

S'il s'est révélé dans le Nord, le latéral droit est en effet un pur produit des bords de la Garonne. Né à Bruges (en Gironde, pas en Belgique), arrivé au centre de formation de Bordeaux en 1997, il y est resté trois ans avant de partir tenter sa chance chez le voisin amateur de Libourne Saint-Seurin. Pari gagnant. Repéré par Lille, il s'est engagé deux saisons plus tard avec le LOSC. En cinq ans avec les Dogues, Chalmé a appris les exigences du très haut niveau, de la Ligue 1 à la Ligue des Champions, s'imposant comme un des meilleurs latéraux de l'Hexagone. D'abord par sa rigueur défensive et son sens du combat. Mais aussi par son état d'esprit offensif. Le Bordelais n'hésite jamais à apporter le surnombre sur son flanc droit et à multiplier les centres, à défaut de marquer souvent. D'ailleurs, quand il trouve les filets, ça ne passe pas inaperçu. Son improbable triplé à Ajaccio avec le LOSC lors de la saison 2003/2004 lui avait ainsi valu d'être surnommé "Rouquinho" par son coéquipier défenseur, le Brésilien Rafael Schmitz...

Un sobriquet qui restera comme l'un des souvenirs de ses années lilloises. D'autres lui reviendront probablement en tête dimanche, lors du déplacement de Bordeaux chez les Dogues. Même si Chalmé a tourné la page, il continue de suivre les performances de son ancienne équipe. "Forcément, je regarde les résultats, mais je ne vis plus dans le club, je ne sais pas ce qu'il s'y passe", avoue-t-il, même s'il sait en revanche que ce LOSC qu'il connait tant a pris l'habitude de faire bien des misères aux champions de France. Lille est en effet invaincu depuis sept matches de Ligue 1 face à Bordeaux, qui n'a plus ramené une victoire du Nord depuis six ans. Le club nordiste serait-il devenu la "bête noire" des Girondins ? "Je ne sais pas. C'est comme ça, cela arrive. Il y a toujours des équipes qui vous posent des problèmes plus que d'autres, et Lille en fait partie", reconnait Chalmé. "Mais on ne s'est pas attardé sur cela non plus", s'est-il empressé d'ajouter.

A l'image de son arrière droit, Bordeaux arrive en effet à Lille avec la volonté de vaincre ce signe indien. Après deux défaites consécutives, les Girondins se sont relancés à la faveur d'un succès face au Mans (3-0) avant leur exploit sur le terrain du Bayern Munich (0-2) mardi en Ligue des Champions. Le leader de la Ligue 1 veut confirmer son redressement, et ça passe par une victoire sur le terrain de Lillois en difficulté, seulement 15e au classement et battus pour la première fois sur la scène européenne à Gênes (3-2), jeudi. Mais Chalmé connait suffisamment bien son ancien club pour savoir qu'il ne faut pas s'arrêter aux apparences. "Malgré de bonnes prestations, ils ont eu des résultats qui n'ont pas tourné dans le bon sens et ont perdu confiance. Mais ils ont assez de joueurs d'expérience pour pouvoir relever la tête", souligne-t-il avant de conclure. "L'année dernière, c'est nous qui les avions relancés. Au bout de quatre journées, ils n'étaient pas bien. On va essayer de ne pas faire la même chose."