Les Verts comptent sur eux

Et Damien Comolli revint de la pampa. Dans ses bagages, deux Argentins comme remèdes attendus aux maux qui rongent l'ASSE depuis la reprise du championnat. Après un début de saison chaotique (trois défaites initiales) marqué par des difficultés offensives flagrantes (deux buts inscrits en quatre rencontres), après le départ de Bafétimbi Gomis (meilleur buteur du club depuis trois saisons) vers le voisin honni, Saint-Etienne tient enfin ses deux attaquants. Pour épauler Boubacar Sanogo, lui aussi nouveau venu dans le Forez, le club aux dix titres de champion de France a misé sur Gonzalo Ruben Bergessio, 25 ans, international argentin, 19 buts en 46 matchs à San Lorenzo, et Augusto Fernandez, 23 ans, pur produit du centre de formation de River Plate. Dans l'idée des recruteurs stéphanois, un buteur et un passeur.

Sitôt arrivés, sitôt titularisés ? En effet, les deux hommes devraient rapidement trouver leur place au sein d'un onze qui manque cruellement de finisseurs et, plus globalement, de joueurs qui forcent le cours d'une rencontre. Les deux Sud-Américains ont le profil idoine. Recruté contre 6 millions d'euros, Bergessio, pur avant-centre puissant et hargneux, sort de deux saisons pleines avec San Lorenzo, couronnée par trois sélections avec l'Albiceleste (2 buts) après une expérience ratée au Benfica Lisbonne. Son compatriote, prêté par River Plate, évoluera à droite et aura la charge d'alimenter les deux pointes des Verts. Doté d'une puissante frappe de balle et d'une vision du jeu intéressante, Fernandez a éveillé l'intérêt des recruteurs de l'Atlético Madrid et de la Lazio Rome. Mais une première expérience en Europe n'est jamais chose aisée.

Pour leur première association, les deux hommes se sont distingués en amical face à Dijon (2-2). Bergessio dans le rôle du buteur, Fernandez dans celui de passeur. Fatalement, après un début de saison chaotique, le staff des Verts attend beaucoup de ses deux recrues de dernière minute : "La priorité consiste à bien les positionner afin qu'ils trouvent le plus rapidement possible des automatismes avec leurs nouveaux partenaires. Notre championnat est plus dynamique que celui pratiqué en Amérique du sud où le tempo est plus lent. Ils doivent donc assimiler cela. Ce sont de bons joueurs, excellents dans les enchaînements, le jeu court. C'est intéressant car cela se transpose bien dans notre jeu ", se réjouit Alain Perrin. Mais le coach de l'ASSE sait qu'il leur faudra un nécessaire temps d'adaptation.

"Ce n'est pas facile pour les Argentins de découvrir un nouveau championnat, une nouvelle compétition. Ce sont des joueurs offensifs et cela risque d'être encore délicat durant quelques semaines", tempère-t-il. Les Ligériens ont trop connu de désillusions par le passé pour déjà crier victoire. En 2005-06, un duo d'Argentins débarque à Saint-Etienne. D'abord, Ignacio Piatti, 20 ans, annoncé comme un énorme espoir. Quelques mois plus tard, Daniel Bilos, titulaire à Boca Juniors et international argentin, le rejoint. Les deux hommes ne perceront jamais. Le premier ne disputera qu'un match de L1, le second 14...Deux gros flops. Séduisant dans l'idée, l'association Bergessio-Fernandez attend d'être validée par la seule vérité tangible, celle du terrain.