"L'Europe, indispensable"

M.S. : Dans la vie d'un club, il peut y avoir des réglages. C'est une crise de croissance. En cherchant la stabilité, il y a eu une période d'instabilité. Mais ce n'était que quinze jours! Et comme il y avait peu d'actualité dans le foot, les projecteurs se sont braqués sur Lille.

M.S. : (rires) On était les premiers. Mon métier de producteur de cinéma m'a habitué à des premières. J'ai rappelé Rudi parce que je voulais savoir s'il était de nouveau intéressé. On a eu une très très longue discussion. On a mis à plat les acquis, les éléments à l'origine de la décision. Ensuite, j'ai considéré et je n'étais pas seul, que le retour de Garcia était la meilleure solution.

M.S. : Je préfère faire une impasse sur ce qui n'allait pas. Quand on est à la veille d'un divorce, c'est que la communication n'est pas bonne, c'est que les gens ne se parlent plus. Pour Xavier il y a des moments où un responsable doit faire des choix. C'est compliqué de gérer à deux. J'ai fait des propositions et il y a eu une décision du conseil d'administration. Je ne fais le procès de personne.

M.S. : On y a cru. Peut-être trop. On s'est vu peut-être trop beau. Ce qui m'a plu, c'est le dernier coup de collier. On a gagné les deux derniers matches. Ce qui m'a moins plu, ce sont les matches précédents. On s'est qualifié d'un but pour l'Europa League, preuve de l'importance de chaque but marqué. Il ne faut pas bouder son plaisir. Après six années de Claude Puel, c'était compliqué. Le club a changé avec le départ de Claude.

M.S. : Le joueur a un certain pouvoir sur son avenir. Il se trouve qu'il y a eu une opportunité exceptionnelle. C'était compliqué de refuser même si le chiffre brut évoqué (18 millions d'euro) ne représente pas ce qui reste à la fin au club. On a la chance d'avoir une pépinière de jeunes joueurs. Peut-être que cette année sera celle de leur éclosion. Comme Eden (Hazard) la saison passée.

M.S. : La porte est fermée pour les cadres. A partir du moment où Bastos est parti, Ludovic est le remplaçant naturel. Si Michel n'était pas parti, Obraniak aurait pu partir. Nancy était intéressé. On a prévenu Ludo. A priori l'effectif est complet. Mais si on a une opportunité, on sautera -et je n'aime pas l'expression- sur l'occasion.

M.S. : Il faut faire aussi bien. Au minimum! Il y a trois grosses écuries, derrière, avec Lille il y a le PSG, Rennes, Saint-Etienne, Toulouse ou Monaco. Ca fait du monde pour peu de places. L'Europe est indispensable. Elle permet de grandir. La coupe Intertoto que nous avions gagné au Portugal (2004) et qui est la seule coupe dans mon bureau, nous avait permis de jouer plus tard en Ligue des champions. L'Europe, c'est formateur, c'est un formidable champ d'entraînement.

M.S. : C'est de la fierté pour la région. Même pour ceux qui ne sont pas intéressés par le football. Il faut maintenant qu'ils brillent. Il faut qu'ils fassent les premières pages plutôt que les faits divers.