Paris est maudit

Paris est unique. Et le montre à chacune de ses sorties. D'ici la fin de la saison, les buts encaissés par le club de la capitale garniront entièrement le bêtisier de 2010. Après l'offrande de Mamadou Sakho en Coupe de la Ligue, il y a dorénavant la boulette d'Apoula Edel. Le portier parisien, auteur d'une bévue incroyable donne la victoire à Monaco, tout content de signer son troisième succès consécutif en Ligue 1 et de profiter d'un tel cadeau à un moment de la rencontre difficile pour eux. Un petit but qui suffit à plonger Paris dans la crise et permet aux Monégasques de s'installer dans le haut de tableau.

 Après la gifle reçue par ses hommes à Lille (3-1), Antoine Kombouaré avait décidé de sanctionner certains titulaires, à l'image de Clément, Ceara et Traoré, présents sur le banc au coup d'envoi. Un message clair de la part du Kanak qui attendait une révolte de la part de ses protégés après la faillite dans le Nord. Il a été écouté. En partie. Mais il ne s'attendait sans doute pas à tomber sur un os. Pis, une muraille en la personne de Stéphane Ruffier. Le portier monégasque a dégouté à lui seul les coéquipiers de Claude Makelele. Et quand il était battu, ses montants venaient à sa rescousse. Le signe des grands gardiens dit-on. Avec ce genre de performances, le natif de Bayonne peut espérer une fin de saison magnifique à tous les niveaux.

 Malgré un début de match à l'avantage des joueurs du Rocher, avec cette frappe monumentale de Nene sur l'arrête d'Edel (17e) Paris ne lâche rien et montre quelques signes encourageants. Mais que ce soit Ngoyi (3e), Erding (3e), Luyindula (19e, 37e, 44e) ou Chantôme (43e), le gardien de l'ASM assure le show sur la pelouse du Parc des Princes. Comme sur ce sauvetage miracle après une tête en retrait de Mongongu qui file dans son but (43e). Incroyable. Au retour des vestiaires, même scénario. Paris pousse, mais touche la barre à deux reprises par Giuly (51e) et Luyindula (66e).

 Sur l'une de leur rare présence dans le camp parisien, Monaco ouvre le score grâce à Edel. Un centre anodin de la gauche que le portier parisien pense capter, mais détourne finalement dans sa propre cage (1-0, 68e). Un but gag. Comme un sentiment de déjà vu du côté de la Porte d'Auteuil... L'entrée d'Hoarau ne change rien. Si ce n'est de faire briller Ruffier, encore magistral sur deux tentatives du Guyanais (80e et 94e). "C'est une grosse déception, analyse Sylvain Armand. On tombe sur un grand Ruffier et Monaco ne mérite pas de gagner." Sans doute. Mais ce soir, Paris est à sept points de l'ASM. Un gouffre. Et Lyon se profile dans dix jours.

"Cela a été un match très difficile. La fin est un peu chanceuse mais jusqu'au but c'était équilibré. Ils ont eu des opportunités, nous aussi. Stéphane Ruffier fait les arrêts qu'il faut. Mais ce n'est pas seulement de la chance. On a eu un grand Ruffier et de la solidarité entre les joueurs. Cela s'est joué à peu de choses. Paris avait vraiment l'intention de gagner le match, mais nous aussi et après cela se joue sur des détails. Quel que soit l'adversaire, quand je gagne, je suis content. Après, tout le monde veut faire croire que je n'ai que de mauvais souvenirs à Paris, mais j'en ai aussi de bons."