Un pied dans la tombe

Mardi, Le Mans a ramené un bon point de Monaco (1-1). Du moins, en apparence. A bien y regarder de plus près, ce nul, qui intervient après cinq défaites en autant de déplacements sur le Rocher, n'a pourtant rien d'une bonne affaire. Il condamne quasiment les Sarthois - toujours dix-huitièmes, avec sept points de retard sur Saint-Etienne - à la relégation. Une victoire des Verts, dimanche, face à Lens, scellerait leur descente en Ligue 2. Avec un peu plus d'ambition, le MUC aurait pourtant pu remporter ce match avancé de la 35e journée de Ligue 1. Car pendant une bonne demi-heure, l'équipe d'Arnaud Cormier a malmené celle de Guy Lacombe, trop obnubilée par sa finale de Coupe de France, samedi, face au Paris Saint-Germain.

En alignant quasiment son équipe-type, où seul Pino était titulaire au détriment de Maazou, l'entraîneur monégasque pensait pourtant procéder à une répétition générale. Et effacer la gifle reçue à Lille (0-4) dix jours plus tôt. La blessure de Stéphane Ruffier, touché à la cuisse droite lors de l'échauffement, a contrarié ses plans. Catapulté au pied levé dans la cage monégasque, Yohann Thuram n'a certes pas démérité pour son quatrième match en L1. Mais abandonné par sa défense, le neveu de Lilian n'a pu que s'incliner sur une reprise aux six mètres de Mathieu Dossevi (0-1, 10e). Il fut ensuite sauvé par sa transversale, sur une lourde frappe de Lamah (19e), puis héroïque sur l'action suivante, en sortant dans les pieds de Dossevi (20e).

Poursuivi par le mauvais sort, l'ASM a perdu Park en fin de première période. La sortie par précaution du Sud-Coréen, touché à l'arcade, a paradoxalement eu le don de dynamiser l'attaque monégasque. Entré juste avant la pause, Maazou s'est signalé dès le retour des vestiaires, en reprenant un caviar d'un Pino intenable pour tromper Ovono (1-1, 48e). Le maigre public de Louis-II pensait alors que ses protégés forceraient la décision lorsque M. Malige sanctionna d'un penalty une main de Joao Paulo dans sa surface. Mais Nenê buta sur un Ovono impérial dans sa cage (56e). Le portier manceau fut aussi heureux de voir un coup franc du Brésilien caresser sa transversale dans le temps additionnel (90e+2). Son équipe a pourtant un pied et quatre orteils en Ligue 2.

"Je ressens un sentiment de frustration par rapport à notre première période. On aurait dû accentuer notre avantage. En menant 2-0, on aurait pu se mettre à l'abri. En guise de quoi, nous avons souffert après la pause lorsque Monaco a réagi. Mais nous avons aussi payé l'enchaînement des matches. On a eu du mal alors à sortir les ballons. L'égalisation était logique. Mais l'équipe reste cohérente malgré les rotations et fait preuve d'un engagement total dans cette fin de saison. L'écart sur Saint-Étienne est sûrement impossible à combler, mais il faut se dire qu'il reste des matches à livrer. Dans lesquels il faudra donner le meilleur pour l'avenir."