Brest marche sur l'eau

Cette 11e journée a été tronquée par les reports de Marseille-Rennes et Monaco-Bordeaux en raison des intempéries qui se sont abattues dans le sud de la France. Gorgés d'eau, les terrains du Stade Louis-II et du Vélodrome étaient totalement impraticables. "C’est une décision justifiée. L’état de la pelouse va encore se détériorer car il ne s’arrête pas de pleuvoir. L’option prise par l’arbitre est d’assurer la sécurité des joueurs et on ne peut qu’aller dans son sens", a expliqué José Anigo, le directeur sportif de l'OM. Il y avait des risques de blessures sur un terrain non praticable et le spectacle n’aurait pas été assuré pour un tel match. Nous avons tout fait pour le jouer mais les éléments de la météo nous étaient contraires. Il faut accepter la décision de l’arbitre", a-t-il déploré, car le report du choc au sommet entre Marseille et Rennes ne va pas sans poser des problèmes de calendrier pour les Olympiens. En attendant, c'est Brest qui marche sur l'eau.

La Ligue 1, c'est un vaste embouteillage. Entre la deuxième place, qualificative pour la Ligue des Champions, et la 17e, occupée par le premier non-relégable, on a seize équipes séparées par six points seulement. La faiblesse de l'écart est encore plus impressionnante quand on regarde le ventre mou du classement. Remonté à la 10e place, Auxerre n'a qu'une petite longueur d'avance sur son adversaire de samedi, Nice, 17e. Il est difficile d'y voir très clair dans ce contexte. En trois journées, une équipe au plus mal peut se retrouver aux portes de l'Europe, et inversement. Et si Arles-Avignon est déjà largement distancé avec seulement deux points, la Ligue 1 est en revanche encore à la recherche de ses locomotives cette saison. "La particularité de la L1, c'est que le dernier peut battre le premier", résume Didier Deschamps, qui ne cache pas un certain regret par rapport à cette évolution du championnat de France. "Il y a un nivellement (par le bas) et je ne suis pas persuadé que ça soit une bonne chose pour le foot français. Les gros doivent être très forts pour représenter la France au niveau européen", estime l'entraineur de Marseille.

Si Brest est en tête de la Ligue 1, c'est d'abord grâce à une défense de fer qui a permis au club breton d'aligner huit matches sans défaite. Steve Elana, encore irréprochable lors du succès acquis face à Saint-Etienne, n'a plus concédé le moindre but depuis 791 minutes. C'est évidemment le record de la saison, mais le gardien brestois refuse d'en assumer seul la responsabilité. "Au-delà de cette série, il y a un travail collectif fait par mes coéquipiers, et un travail que je mène avec Julien Lachuer (l'entraineur des gardiens de Brest, NDLR)", souligne le portier de la meilleure défense de L1 avec seulement quatre buts encaissés en 11 journées. Brest ne concède en moyenne que 0,36 but par match cette saison. En Europe, seul Chelsea fait mieux avec 0,3 but encaissé par rencontre en moyenne. Encore un match sans prendre de but, et Elana rejoindra Bruno Martini, Joseph-Antoine Bell et Jean-Luc Ettori, restés invaincus durant neuf rencontres. Le record appartient toujours à Gaëtan Huard, qui avait gardé ses filets inviolés pendant douze matches avec Bordeaux lors de la saison 1992/1993.

"C'est un score de parité au goût amer", a reconnu Antoine Kombouaré après le nul du PSG à Montpellier. "Nous n'avons pas eu l'instinct de tueur, ni l'efficacité, ni le réalisme. Nous devons avoir l'envie de marquer, qui est l'essence du football. Nous allons essayer de valider ce résultat en gagnant dimanche prochain devant Marseille. On a été capable de poser le jeu, de maîtriser. Il nous manque seulement l'efficacité devant le but, l'envie de tout casser, de rentrer le ballon avec beaucoup de rage", a résumé l'entraineur parisien après l'opportunité manquée par son équipe de monter sur le podium. Il manque toujours quelque chose au PSG pour concrétiser ses occasions.