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La reprise en douceurs

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ParEurosport

Mis à jour 28/06/2011 à 23:58 GMT+2

Le retour à l'entraînement ne s'accompagne pas forcément d'un travail physique rébarbatif. Christian Gourcuff balaie les idées reçues et nous dévoile tous ses secrets en matière de préparation estivale. "Le but final, c'est de jouer", résume le coach des Merlus.

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Crédit: Eurosport

. UNE REPRISE, ÇA S'ANTICIPE
"Normalement, on commence à y penser plusieurs mois en amont. Mais je commence à avoir un peu de recul : j'en suis à ma vingt-neuvième reprise ! Ce n'est pas une garantie de réussite absolue, mais au fil des années, ça m'a donné une base de travail. Dans les grandes lignes, c'est la même préparation chaque saison. Ce qui diffère, c'est la durée de cette préparation. Elle varie de six à huit semaines, selon qu'il y ait, ou non, une compétition internationale en fin de saison. Cette année, la préparation est relativement courte : on a seulement six semaines devant nous. Je suis donc obligé de condenser mon programme, tout en respectant des étapes clés. Ça me fait rire quand j'entends qu'on bosse pour être au top dans trois ou quatre mois. Ça ne sert à rien si vous ratez complètement votre début de saison. Donc l'objectif, il est d'abord à court terme : il faut être prêts dès le premier match (le 6 août, à Paris), même si on sait pertinemment qu'on ne sera pas aussitôt à 100%."
. DU FOOTING... ET DU BALLON
"Avant la reprise, je demande à mes joueurs de faire quotidiennement un footing lent pendant une dizaine de jours. C'est plus ou moins bien respecté. Mais ça permet de gagner un peu de temps. La première semaine, c'est la remise en route. Le travail est collectif, et seulement collectif. On adapte le programme à chaque joueur un peu plus tard. Durant cette semaine, on pratique des tests médicaux et d'aérobie, pour pouvoir ensuite classer les joueurs en fonction de leur état de forme. On privilégie les activités de faible intensité. On fait aussi un travail très léger de renforcement musculaire, mais aussi un travail technique assez basique avec ballon." Déjà du ballon ? "Oui, pourquoi cette question ?" Parce que certains entraîneurs ont pourtant tendance à travailler d'abord le physique avant de retoucher le ballon. "Je ne vois pas l'intérêt. Le but final, c'est de jouer, non ? Retoucher le ballon dès la première séance, c'est pour moi indispensable si on veut que les joueurs retrouvent rapidement de la coordination dans leurs gestes."
. LA PRIME À LA TACTIQUE
"A l'issue de cette première semaine, on débute un travail individualisé. Chaque joueur a un programme bien précis, qui correspond à ses besoins. C'est aussi à ce moment-là que je commence à parler tactique. Ça commence par des causeries théoriques, pour expliquer les grandes lignes de notre jeu. Puis on met doucement en pratique, en faisant des déplacements à vide. Ensuite, on procède à des mises en place plus précises dans des conditions grandeur nature. Notre premier match amical n'intervient que trois semaines après la reprise. C'est volontaire : ça laisse le temps aux joueurs de digérer tout ce travail tactique. La première semaine, on bosse autant la tactique que le physique. La deuxième semaine de stage, c'est 60% de tactique, 40% de physique. En fin de préparation, on arrive à du 70-30."
. DES STAGES QUI SENTENT LES VACANCES
"Je ne suis pas partisan des stages très longs, avec des journées de récupération interminables. Pour les joueurs, c'est vraiment pénible. Ils s'emmerdent, pensent à leur famille. Bref, ils ont la tête ailleurs. Je préfère des stages plus courts. Sur quelques jours, c'est plus facile de mobiliser tout le monde. Encore faut-il que le cadre soit propice à la concentration. L'environnement direct est important. Il vaut mieux être dans un cadre de vacances, avec des paysages agréables. Ça aide les joueurs à bien récupérer, à s'aérer l'esprit et à bien se concentrer durant les séances d'entraînement. Le but premier, c'est de limiter les déplacements. Ensuite, on choisit des terrains corrects, sur lesquels on ne risque pas de se blesser. Enfin, on essaie de sélectionner une équipe contre laquelle on sait qu'on pourra jouer."
. GARE AUX SPARRING-PARTNERS
"Si c'est pour affronter une équipe qui joue sa survie et qui va mettre des coups, c'est trop risqué." On joue contre qui alors ? "Notre premier match amical, c'est face à Laval, une équipe de Ligue 2. L'idée, c'est de faire tourner l'effectif. De donner du temps de jeu à tout le monde : quarante-cinq minutes pour chaque joueur maximum. Evidemment, plus on avance dans la préparation, plus je resserre le groupe. Affronter des adversaires plus faibles, ça permet effectivement de bien ancrer les automatismes. De renforcer la confiance des joueurs. Le risque, c'est d'avoir une idée un peu faussée sur le réel potentiel de mon équipe. Mais de toute façon, on n'a jamais de certitudes. Juste un ressenti. Avec les années, je sais quand mon équipe est bien ou pas. Ceci dit, je me souviens qu'en 2006, Fiorèse et Ciani étaient arrivés au dernier moment. On n'avait qu'une semaine de préparation commune. Et on avait gagné au Parc des Princes, contre le PSG (3-2). Le mieux, c'est quand même de trouver un panachage entre des adversaires plus faibles et d'autres plus coriaces, qui nous mettent dans le bain de la compétition. Cet été, on va affronter Brest et Rennes. Ce genre de matches, sur fond de rivalité régionale, ne sont pas amicaux. Ils nous donnent une bonne idée de ce qui nous attend."
LE PROGRAMME DE LORIENT
Reprise : Lundi 27 juin
Stages : Du 3 au 9 juillet, en Autriche, dans la région d'Innsbruck ; du 18 au 20 juillet, à Ploërmel (Morbihan)
Matches amicaux
13 juillet : contre Laval (L2), à Lamor-Plage
16 juillet : contre Brest, à Concarneau
23 juillet : contre Rennes, à Ploërmel
27 juillet : match à déterminer
30 juillet : Lorient-Auxerre, à Lorient
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