Ancelotti, le guide du PSG

Pour le PSG, Carlo Ancelotti est d'une certaine manière la première recrue du mercato hivernal. Son arrivée était aussi un préalable à celle de joueurs huppés. Si l'Italien a remplacé Antoine Kombouaré, c'est aussi pour sa capacité présumée à attirer de grands joueurs issus de grands clubs. Bref, de par son CV, il doit inspirer confiance. Paris veut désormais jouer dans la cour des grands sur le marché des transferts. "Le PSG est effectivement entré sur le marché pour ce type de joueurs", a affirmé Leonardo lorsque le cas du Brésilien du Milan AC, Pato, a été évoqué, même si "aucune offre concrète", n'a été formulée le concernant. Mais il serait très étonnant que le club de la capitale ne se montre pas très actif dans les semaines qui viennent.

"Nous avons la volonté d'améliorer l'équipe (...) On veut profiter de cette fenêtre pour renforcer certains secteurs. On travaille sur notre projet, on travaillera au mercato", a ainsi confié Ancelotti, même s'il a logiquement refusé de citer des joueurs. "Ce n'est pas opportun. Cela ne fait que monter les enchères et il s'agit de joueurs installés dans leur club." Pour les noms, il faudra donc attendre. Quant à celui qui a beaucoup circulé, David Beckham, sa venue paraît moins évidente qu'elle ne l'était encore la veille. Son agent a publié un communiqué vendredi matin pour expliquer qu'aucun accord n'avait été trouvé. Ce que Leonardo a confirmé dans l'après-midi: "On n'a jamais dit que c'était fait. Je ne sais pas si ça va se faire." Mais Beckham ou pas Beckham, Pato ou pas Pato, le PSG a envie de frapper fort. "Il faut deux conditions pour faire venir un joueur, conclut Ancelotti : que son club trouve une entente, et que les moyens existent de le faire venir..." Sur le dernier point, il subsiste peu de doutes concernant le PSG...

Sur la Ligue 1, Carlo Ancelotti porte un regard d'observateur. Mais à 52 ans, le technicien italien a suffisamment de vécu pour en avoir une vision aiguisée de ce qui l'attend. "Sur le plan technico-tactique, je ne vois pas de grande différence avec l'Italie, a souligné l'ancien entraîneur du Milan et de Chelsea en conférence de presse. La partie défensive, l'organisation, tout cela est bien maîtrisé. En Angleterre, c'est plus débridé, il y a plus de rythme." Si le nouveau coach du PSG affirme "ne pas être venu pour tout bouleverser", sa philosophie est déjà connue : "On va aller chercher le chemin de l'offensive." Le discours, alléchant, s'adaptera sûrement devant la pression des résultats. Ancelotti, qui a refusé de privilégier tel ou tel système, n'est d'ailleurs pas réputé pour son romantisme. Il est plutôt du genre pragmatique. Avec lui, le jeu parisien promet d'être une prime à l'efficacité. "Une grande équipe doit avoir un bon équilibre entre la phase défensive et la phase offensive. On trouvera l'équilibre nécessaire. Je veux une bonne organisation, une bonne attaque, une bonne défense." Sur le banc de Milan et de Chelsea, ce pragmatisme forcené avait porté ses fruits.

Dès ses premiers mots, dès qu'il s'est assis dans l'auditorium du Parc des Princes, Ancelotti a exprimé "une ambition grandissime". Si l'Italien "a accepté d'entraîner le PSG", c'est parce qu'il "pense pouvoir aider le PSG à devenir un grand club d'Europe". Son message, limpide, tient en cette formule : "Nous voulons grandir, rendre ce club plus grand qu'il l'est aujourd'hui, faire le mieux possible en France ou en Europe. Nous visons le titre de champion et la participation à Ligue des champions en 2012-2013." Quand Ancelotti a évoqué ses ambitions, Leonardo s'est empressé de reprendre la main publiquement. Comme s'il voulait se prémunir de toute pression excessive. "L'objectif n'a pas changé : jouer la Ligue des champions l'année prochaine", a insisté le directeur sportif. Leader de la L1 à mi-parcours, Paris tomberait toutefois de haut s'il n'était pas sacré en fin de saison. "On n'a pas un discours du type : 'premier c'est bien, deuxième, c'est pas bien'. C'est plus subtil que ça, a tempéré Ancelotti. Nous voulons rester à la première place en L1, en améliorant certaines choses." Et reconquérir un titre qui fuit la capitale depuis 1994.