Diarra ne répond plus

Dans la victoire comme dans la défaite, dans les bons comme dans les mauvais moments, Alou Diarra parait égal à lui-même. Il assume. Parfois, c’est avec son expression qui trahit le fond de sa pensée, on sent bien qu’elle n'est pas totalement en accord avec ce qu'il est en train d'expliquer. Mercredi, l'international français (35 sélections) en a donné un nouvel exemple après la victoire de l'Olympique de Marseille face à Evian-Thonon-Gaillard (2-0). Ce premier succès, Alou Diarra y a pris part. Un peu. Une vingtaine de minutes. Déçu Alou ? "Pas du tout. On est un groupe. Je sais que je ne pourrai pas jouer tous les matches. Il faut savoir compter sur tout le monde. Le plus important, c'était la victoire."

On peut croire Diarra. Ou pas. Il n'en reste pas moins que mercredi, l'international français s'est retrouvé sur le banc de touche, trois jours après avoir sombré à Lyon et avoir été remplacé à la mi-temps, fantomatique et complètement surclassé par son alter ego Maxime Gonalons. A Diarra, Didier Deschamps a préféré Lucho Gonzalez. Jeudi midi, DD est revenu sur le cas Diarra et a justifié sa décision en balayant d'un revers de la main toute idée de sanction. "Je ne suis pas dans cette logique-là. Ça peut arriver de ne pas commencer par rapport à l’enchaînement des matches." L'argument est recevable. En est-il pour autant valable ?

Souhaité par Didier Deschamps depuis l'intersaison 2010/2011, Alou Diarra aura mis une année supplémentaire pour parcourir le chemin menant de la Gironde aux Bouches-du-Rhône. Un an de trop ? Loin du compte la saison dernière avec une équipe de Bordeaux à la dérive, le joueur, qui a signé pour trois années, n'est pas bien meilleur depuis son arrivée sur les bords de la Canebière. De son début de saison, on retiendra cette belle chevauchée face à Sochaux (2-2), qui avait amené l'ouverture du score olympienne. C'est maigre pour un joueur censé stabiliser le milieu de terrain, soulager la défense et servir de premier relanceur. Les supporters de l'OM, qui lui ont réservé un accueil des plus frais mercredi, ont déjà manifesté leur mécontentement envers celui dont Laurent Blanc aimerait manifestement faire son capitaine au long cours. Vœu aujourd'hui irréaliste et irréalisable.

Jeudi, Alou Diarra (30 ans) sera probablement dans la liste des joueurs amenés à affronter l'Albanie puis la Bosnie-Herzégovine, les 7 et 11 octobre prochains. Le sélectionneur privilégie le groupe et fermera les yeux, sauf énorme cataclysme, sur les déboires de l'un de ses relais principaux en équipe de France. Pour autant, la situation du joueur de l'OM va finir par devenir intenable. Lors du dernier rassemblement, Alou Diarra a joué en Albanie (1-2). Pour un résultat une nouvelle fois décevant. En Roumanie (0-0), il a laissé son brassard et a pris place sur le banc. Pas plus à son aise avec les Bleus qu'à Marseille, Alou Diarra a perdu beaucoup de crédit ces derniers mois. Et, quoi qu'on puisse en penser, celui-ci n'est pas illimité. Même auprès de Laurent Blanc.