PSG: Fernandez "inquiet"

Luis Fernandez ne reconnaît plus le PSG. Il ne reconnaît plus le "club où il a grandi", dont il "a porté le maillot durant huit ans", de 1978 à 1986, avant d'en être l'entraîneur. Car cet été, Paris a changé de dimension économique. L'arrivée des investisseurs qatariens lui a donné de nouveaux moyens, censés l'amener au sommet du football français et le hisser sur les hauteurs de l'Europe. Mais pour le sélectionneur d'Israël, l'investissement des Qatariens tient davantage du coup marketing. "Ils ont acheté la marque PSG", déplore-t-il dans L'Equipe.

Fernandez craint que cette stratégie se fasse au détriment de "l'âme et de l'identité" du PSG. Il se dit "un peu inquiet" pour l'avenir de ce Paris Saint-Germain new look, bâti à coups de 80 millions d'euros. "Moi, désormais, les Parisiens, je les appelle les Harlem Globetrotters. Rassembler des individualités comme ça, c’est tellement fragile. A tout moment, cela peut exploser!" Dit autrement, la guerre des egos guette le PSG. "En Italie ou en Espagne, dans les grosclubs, les joueurs savent ce qu’est la concurrence.En France, ils doivent encoreapprendre que les clubs comme le PSG oul’OM, qui sont des institutions, passentavant tout. Je ne sais pas s’ils sont encoreprêts. Le danger, pour Paris, il est là."

Mais ce qui préoccupe le plus Fernandez, c'est le futur déménagement du PSG au Stade de France, "dans un an ou deux, quand le Parc sera rénové". Fernandez craint que prennent leurs aises dans l'enceinte dyonisienne. "Là-bas, c’est 80 000 personnes au lieu de 40 000. Il y a de belles loges et de grosses possibilités marketing et j'ai bien peur que les Qatariens ne veuillent plus en partir."

Quitte à bouder le Parc des Princes, inauguré en mai 1972. Le PSG y évolue depuis novembre 1973 et y a écrit les plus belles pages de son histoire. "Le PSG, c’est le Parc, reprend Fernandez. Là où on est nés, là où on a grandi. Je le répète, il y a une identité, une âme au Parc."