Sammaritano a grandi

En ce moment, Frédéric Sammaritano marche sur l'eau. Il vole, même. Pour s'en convaincre, il suffit de repasser en boucle les images d'Ajaccio-Valenciennes (3-1). Samedi dernier, l'ACA empoche son premier succès de la saison. L'ancien Auxerrois s'offre un doublé. Deux buts en sept minutes, signés d'un coup franc et d'une demi-volée magiques. L'intéressé en sourit encore. "Franchement, ils sont beaux, non ?", se marre-t-il au téléphone.

Ses statistiques, elles, font moins rire les défenses de Ligue 1. Sammaritano a déjà marqué quatre fois et distillé une passe décisive. Dit autrement, il a été directement impliqué dans cinq des six buts inscrits par le promu corse, 15e du classement avant de se rendre à Nice samedi, pour le compte de la 6e journée. "J'ai profité du bon travail de mes partenaires, nous explique le natif de Vannes, aujourd'hui âgé de 25 ans. J'ai eu pas mal de réussite, même si j'aurais pu marquer encore plus. Mon objectif, c'est d'être le plus décisif possible. Si je peux franchir la barre des dix buts..."

Du haut de son 1,62 m, Sammaritano "s'éclate" sur son côté gauche, où il "a plus de liberté pour repiquer dans l'axe, pour se mettre en position de frappe". Cela n'a pas toujours été le cas. Car s'il assure "ne jamais avoir été complexé par sa taille", il reconnaît que son gabarit a freiné son ascension. "On ne me l'a jamais dit clairement, mais c'est sûrement à cause de ma taille que je n'ai pas signé mon premier contrat pro avec le FC Nantes", raconte celui qui a été formé chez les Canaris.

Depuis, "les critères ont changé" : les lutins sont revenus à la mode. "En France, on ne recherche plus forcément des grands mecs costauds. Les petits ont aussi leur place." Le Barça est passé par là. En L1, Mathieu Valbuena a montré la voie. "C'est un exemple à suivre. Honnêtement, je pense qu'il a décomplexé certains joueurs. Moi, ça m'a aidé à croire un peu plus en moi. Etre plus petit que les autres, c'est aussi une force. Ça m'a forgé le caractère, ça m'a obligé à m'arracher, à me battre un peu plus que les autres."

Ce mental d’acier, Sammaritano l’a cultivé à Yzeure, en National. Puis à Vannes, avec qui il a connu la montée en L2. Et à Auxerre, enfin. En Bourgogne, "il n'a pas eu le temps de jeu qu'il espérait". Alors quand Ajaccio l'a sollicité "fin juin", il a vite été "séduit par le discours du coach", Olivier Pantaloni. "Ce club véhicule des valeurs auxquelles je crois : l'engagement, la solidarité, l'abnégation... ce sont des mots qui me parlent." Qui collent aussi à la peau de l'ACA. "Mais on n'est pas seulement une équipe de guerriers. On sait aussi jouer au foot. Et ce n'est pas parce qu'on a le plus petit budget de Ligue 1 qu'on est condamnés d'avance. On va vendre chèrement notre peau."