La nuit des seconds couteaux

Marseille reçoit Lyon ce mercredi (21h) en match reporté de la 10e journée de Ligue 1. Pour les deux formations l’enjeu est simple : le vainqueur prendra les commandes du championnat. Devant le Paris-SG.

‘’Olympico’’, ‘’choc des olympiques’’, les poncifs ne manquent jamais pour qualifier ce classique du championnat de France entre Lyon et Marseille, certainement les équipes les plus constantes de cette dernière décennie en L1. Si seuls 3 points seront en jeu (et les entraineurs s’évertueront à le rappeler), il est évident que ce duel revêtira d’autres aspects, plus implicites ceux-là, dans l’optique de la suite de la saison. Derrière le Paris-SG, ultra-favori pour le titre, un dauphin doit se dégager. S’affirmer. Celui-ci, aussi modeste et mesuré soit-il au regard de l’armada parisienne, aura en tout cas de quoi pavaner mercredi soir : il occupera seul, et devant le club de la Capitale, la 1e place du championnat. En soi, il apparait clair que passer en tête après un tiers de la saison sera forcément bénéfique pour l’un ou l’autre. Marseille a (déjà) fini son épopée européenne, et n’a plus que le championnat et la Coupe de France pour égayer son quotidien. Lyon de son côté a également pris la porte en Coupe de la Ligue, mais persévère sur la scène continentale. Les objectifs annoncés sont clairs, d’un côté comme de l’autre : bien figurer en Ligue 1. ‘’Si tout se passe bien, cette année, on rivalisera (ndlr : avec Paris)’’, estimait cette semaine Jean-Michel Aulas, rassuré par le début de saison des siens, et livrant en filigrane l’ambition de l’OL. Le seul souci, et de taille, c’est que son club vient de prendre une belle gifle à Toulouse (0-3) alors qu’elle restait sur 5 matches de rang sans défaite toutes compétitions confondues. Un coup d’arrêt. ‘’Je préfère perdre une fois 3-0 que trois fois 1-0. Cette défaite peut être un bon moyen de se remobiliser. Il faut savoir rebondir après un accroc et c'est ce que l'on va s'atteler à faire dès mercredi face à l'OM’’, relativisait Rémi Garde dimanche soir. La réaction est attendue.

Sans mauvais jeu de mot avec les raisons qui ont conduit au report de ce match, le vent a semble-t-il tourné du côté de Marseille. Les Phocéens, qui étaient dans une spirale pas vraiment positive (une victoire lors de leurs 9 dernières sorties toutes compétitions confondues), se sont remis en selle contre Lille (1-0). Sans forcément convaincre. Qu’importe. Au bénéfice de leur début de saison canon, les hommes d’Elie Baup sont encore aujourd’hui plus que jamais dans le coup. Mais pour confirmer l’embellie, il faudra gagner mercredi. ‘’C’est une équipe meurtrie qui devrait venir chez nous. On va devoir faire avec une équipe de grande qualité, réactive. On aura face à nous, je pense, une bête blessée après sa défaite à Toulouse. Il faudra les craindre, il faudra être prêt’’, avançait l’entraineur marseillais après le succès sur le LOSC. Prudent, élogieux, Baup sait que l’équilibre de son groupe demeure précaire. Un succès ce mercredi ne devrait pourtant pas le rendre plus ambitieux. Comme un paradoxe, à l’image de la saison marseillaise.