L'antisèche d'OM-ASSE (2-1) : Pendant 30 minutes, un merveilleux OM

La première demi-heure de l’OM contre Saint-Etienne doit lui servir de référence car elle contient tous les ingrédients d’une grande saison : grosse agressivité, pressing haut, maîtrise du ballon. Les deux buts n’en sont que la conséquence. C’est au milieu que l’OM a fait la différence en imposant son rythme. Bien sûr, Marseille a payé sa grosse débauche d’énergie dans les vingt dernières minutes. C’est une habitude depuis la reprise, les hommes de Baup manquent de constance comme face à Arsenal (défaite 1-2), Guingamp (victoire 1-3) ou Monaco (défaite 1-2). Dévorés dans les intentions en début de match, les Verts ont sombré dans les duels. Trop tendres, ils l’ont payé cher.

L’OM s’en est remis à ses minots. En tête de liste, Gianelli Imbula, buteur, patron du milieu et homme du match. L’ex-Guingampais a plané sur la rencontre aussi bien dans la récupération que dans la construction. Du grand art. Pas toujours irréprochable en défense, Benjamin Mendy a apporté de nombreuses solutions dans son couloir. Mandanda et N’Koulou ont dégagé beaucoup de sérénité et Valbuena, auteur d’une passe décisive, est toujours aussi précieux. Sans un Ruffier décisif à trois reprises, Saint-Etienne aurait pu prendre le bouillon. Car, en l’absence de Perrin, sa défense n’est plus la même. Bayal et Zouma sont de beaux bébés infranchissables dans les airs, Ghoulam a une patte gauche délicieuse. Mais ces trois-là sont encore beaucoup trop naïfs défensivement. Devant, Erding n’a pas existé. Mauvais choix, duels perdus, le Turc accumule les matches sans relief depuis son arrivée dans le Forez. Le milieu s’est fait manger à l’image d’un Clément qui pioche depuis plusieurs semaines.

Comme le nombre de centres durant le match, un record cette saison en L1. 38 pour l’ASSE ce mardi. Un total monstrueux pour un nombre d’occasions faméliques (4 tirs cadrés). En face, l’OM a trouvé la faille sur deux d’entre eux. L’absence de Brandao fait mal aux Verts incapables de peser dans la surface adverse.

Quatre bourdes de Saïd Ennjimi comme autant de tournants. La liste est longue : une main d’André Ayew dans sa surface non sifflée qui débouche sur l’ouverture du score marseillaise, le penalty plus que généreux accordé à l’ASSE, le tacle d’André Ayew qui déforme la cheville de Yohan Mollo mais ne bouleverse pas l’arbitre se contentant d’un jaune, une main de Fanni décollée du corps dans ses seize mètres en fin de match mais qui passe inaperçue. Saïd Ennjimi est passé complétement au travers et le scénario du match s’en est ressenti.

A priori, Erding, à la rue depuis son arrivée à Saint-Etienne, a laissé ses talents de buteur en Bretagne…

Fatalement, les dernières prestations de Gignac combinées au résultat face à Saint-Etienne posent la question du rôle de l’ex-Toulousain à l’OM. Mais gare aux jugements hâtifs. Jordan Ayew n’a pas apporté grand-chose ce mardi et il a gâché sa seule opportunité par une conduite de balle hasardeuse. Dangereux sur les côtés, l’OM n’a pas connu la même réussite dans l’axe sauf lorsque ses milieux sont venus prêter main forte. La vraie question est de savoir si l’OM a un avant-centre suffisamment efficace et décisif pour jouer le titre. Mais ça, c’est une autre histoire.