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Dossier scouting - Mercato : Petit manuel pour ne pas se tromper dans son recrutement

Martin Mosnier

Mis à jour 25/06/2015 à 17:16 GMT+2

MERCATO - Rien ne garantit le succès d'un recrutement mais il existe quelques moyens de ne pas foncer dans le mur à coup sûr. Voici lesquels.

Kluivert, Hazard, Areola : il n'y a pas de formule mathématique pour un bon transfert

Crédit: Eurosport

"Nous sommes au début de l'histoire." Voilà comment Gilles Grimandi, scout pour Arsenal depuis 13 ans, définit son métier. Un rôle de l'ombre pour celui qui tisse le premier contact entre un club et sa future recrue. Comment miser sur le bon joueur ? Existe-t-il une méthode pour s'épargner des couacs ? Non, la réussite d'un recrutement n'a rien d'une formule mathématique mais il existe tout de même quelques garde-fous.

1. Répondre aux besoins du club

"80% de notre métier c'est de dire non." Gilles Grimandi et Arsenal ne recrutent pas pour recruter. Les Gunners, comme tous les autres, mettent en place une stratégie.  Tout démarre par une réunion entre le coach, le directeur sportif et les scouts. Objectif : identifier le profil dont l'équipe a besoin. "Il faut toujours garder en tête un principe simple : ne pas recruter un top joueur, un nom mais un joueur dont l'équipe a besoin", continue Jean-Luc Buisine, responsable du recrutement de Rennes après l'avoir été à Lille. "C'est comme ça qu'au LOSC, on a sorti de l'anonymat des Rami ou des Chedjou. On construit une équipe petit à petit en écoutant le coach et en s'adaptant à son projet de jeu quitte parfois à refuser des joueurs plus cotés."

2. "Bon œil, bonne oreille"

Qu'est-ce qu'un bon scout ? "Un bon œil pour repérer les talents, une bonne oreille parce qu'il faut savoir écouter", répond Buisine. "Être passionné", rajoute Grimandi. "On peut faire 1000 kilomètres de voiture en un week-end", renchérit Antonio Salamanca, recruteur pour Villarreal. "On se doit de donner notre avis", continue Grimandi. "Un scout ne doit jamais avoir peur de se mouiller même si on va contre l'avis majoritaire. C'est une des bases de notre métier." Reste à savoir dans quelle mesure son avis est écouté. A Villarreal, Antonio Salamanca, qui a supervisé Areola avant le prêt du portier parisien la semaine dernière, a très vite compris qu'il n'avait pas été recruté pour rien : "Lors de mon premier jour, on me demande mon avis sur un défenseur central qui était sur le point de signer. Pour moi, il ne fallait pas le prendre. La cellule recrutement décide de visionner à nouveau plusieurs de ses matches pour finalement porter son choix… sur un autre défenseur."

3. Ne pas se précipiter

Recruter un joueur, ce n'est pas l'affaire de six mois. Non, les clubs supervisent des dizaines d'heures de matches avant d'envoyer un émissaire pour superviser leur cible. "C'est un travail de longue haleine", prévient Damien Comolli, ancien directeur sportif de Liverpool et Tottenham. L'urgence n'est pas la meilleure des alliées lors du mercato. Jean-Luc Buisine, boss de la cellule de recrutement lilloise entre 2003 et 2011, peut en témoigner. A l'été 2007, une volte-face d'André-Pierre Gignac, qui décide au dernier moment de rejoindre Toulouse plutôt que Lille, laisse les Nordistes dans l'embarras. "On ne suivait pas du tout Kluivert mais on nous le propose. Tout le monde connaît Kluivert, on a décidé de lui donner sa chance." Mauvaise pioche. La patience est une vertu capitale.
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Patrick Kluivert lors de sa présentation à Lille

Crédit: AFP

4. Wyscout, la béquille indispensable

"La technologie a révolutionné notre métier", témoigne Gilles Girmandi. "La préparation physique et le scouting sont les deux aspects du football qui ont le plus évolué ces dernières années." Wyscout, logiciel né à Gênes en 2004, est au recrutement ce que Google est à Internet : au choix une mine d'or ou une caverne d'Ali Baba. On y trouve tout. Des matches de Bundesliga à ceux de National en France. Tous les championnats les plus exotiques possibles. Aucun joueur professionnel n'échappe à ce logiciel (plus de 220 000 répertoriés) utilisé par tous les principaux clubs européens sans exception (70 rien qu’en Angleterre). Les vidéos sont généralement disponibles deux heures après la fin des matches. La base de données est infinie ou presque.
En Angleterre, elle couvre toutes les catégories de la Premier League à l'équivalent de la DH (plus de 1 000 matches par week-end répartis dans le monde entier). Les clubs y ont tous accès contre "plusieurs dizaines de milliers d'euros annuels", nous lâche un utilisateur fréquent de Wyscout. "Ça ne remplace pas les déplacements mais le logiciel empêche les bides sur place. Disons qu'on ne prend plus l'avion pour rien", témoigne Grimandi. A Southampton, une équipe de 20 scouts est uniquement dédiée au visionnage de vidéos et à l'analyse statistique.  Définitivement, un autre monde.
Wyscout
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