Notre Top 100 des joueurs de Ligue 1 du 21e siècle : de Frei (39e) à Ronaldinho (30e)

Alexander Frei n'a peut-être pas eu la carrière française que son talent de buteur méritait. Le Suisse a joué trois années à Rennes. Trois années durant lesquelles il a martyrisé bon nombre de gardiens, dont Fabien Barthez, à qui il a collé un quadruplé un soir de mars 2004… Avant-centre à l'ancienne à une époque où ceux-ci avaient encore voix au chapitre, il a terminé meilleur buteur du championnat en 2004/2005 (20 buts), un an après avoir été le dauphin de Djibril Cissé. Il restera comme l'un des buteurs marquants de la L1 au 21e siècle.

De 2002 à 2015, et malgré une parenthèse anglaise d'un an, Souleymane Diawara a fait partie des meubles en Ligue 1. Passé au Havre, à Sochaux, Bordeaux, Marseille et Nice, le défenseur sénégalais a vu du paysage et su se faire apprécier. Sa puissance physique et son sens du combat ont été deux armes essentielles qui ont permis aux Girondins comme aux Phocéens de décrocher le titre de champion en 2009 et 2010. Egalement vainqueur de quatre Coupes de la Ligue durant sa carrière, il aura symboliquement mis l'OM sur la voie d'un premier titre depuis 1993 en ouvrant le score face à Bordeaux (2010).

A Monaco, Shabani Nonda est arrivé après un monstre. Un certain David Trezeguet. En cinq ans, il n'a peut-être pas fait oublier le Français. Mais il a parfaitement endossé ses habits de buteur. Félin et élégant, l'ancien Rennais a marqué les défenses hexagonales au fer rouge. Notamment lors d'une saison 2002-2003 qu'il a conclue avec 26 buts au compteur et que Monaco a terminée à la 2e place. Des blessures ont perturbé sa carrière monégasque. Sans elles, qui sait jusqu'où serait-allé le natif de Bujumbura ?

La famille Ayew, père et fils, aura fait beaucoup de bien à l'OM. Le père, Abedi Pelé, au début des années 90. Les fils, André et Jordan, une décennie plus tard. Mais des deux frères, c'est évidemment l'aîné qui aura marqué Marseille. Avant de partir à Swansea, le couteau suisse ghanéen aura rendu de fiers services au club phocéen. Capable de jouer partout (ou presque), Ayew a pris de l'envergure après le Mondial 2010 et s'est imposé durant cinq ans comme un indispensable à l'OM. Ses 60 buts toutes compétitions confondues n'étant que la partie émergée de son impact sur la maison olympienne.

Gomis, c'est d'abord une histoire de régularité : huit saisons consécutives de Ligue 1 à plus de dix buts, c'est monstrueux. L'attaquant pataud de ses débuts à Saint-Etienne a peu à peu évolué vers un redoutable finisseur. Aujourd'hui, il est aussi bien respecté à Saint-Etienne qu'à Lyon, ce qui n'est pas un mince exploit. Toujours souriant et affable, la panthère n'est jamais passée au travers. Pris en grippe par Jean-Michel Aulas lors de sa dernière saison à Lyon, il n'est pas resté très longtemps en CFA. Même en fin de contrat, il restait indispensable à l'OL. Parfois caricaturé pour sa technique un peu grossière ou sa pointe de vitesse, il a tout de même dépassé les 100 buts en Ligue 1. Pas un hasard.

Edmilson, c'est la classe brésilienne. Pas de celle qui jongle et empile les buts. Celle qui défend debout et relance dans les pieds. Bien avant Thiago Silva, la Ligue 1 est tombée sous le charme de ce défenseur central de grande classe, jamais à terre, la tête toujours levée. Sourire ultra-bright et regard perçant, le premier patron de la défense du grand OL avait tout du gendre idéal. Il ne s'est arrêté que quatre saisons en Ligue 1, suffisant pour lancer la dynamique lyonnaise (trois titres consécutifs). Edmilson, doté d'une technique à faire pâlir quelques milieux offensifs, ne faisait pas partie du commun des mortels et il lui arrivait de se sortir des situations les plus chaudes par un coup du foulard. Devenu une référence européenne à son poste, il partira pour le grand Barça en 2004.

Edinson Cavani est une cible facile. Depuis son arrivée au PSG, en 2013, rien n'est épargné à l'avant-centre excentré, qui mange trop souvent la feuille, dixit ses détracteurs. Mais il n'en reste pas moins que l'Uruguayen est un sacré buteur et qu'il l'a démontré sur les pelouses du Championnat de France. En deux ans, Edi a scoré 34 fois en L1, 10 fois en C1. On a vu pire. Dans l'ombre de Zlatan Ibrahimovic, il rayonne autant qu'il peut. Auteur d'un printemps accompli, Cavani a été l'un des fers de lance principaux du PSG dans la course au titre. Et ce n'est pas un hasard si Al Khelaïfi compte plus que jamais sur lui.

Jérémy Toulalan a eu plusieurs vies en Ligue 1. Celle d'immense espoir dans la pouponnière du FC Nantes, celle de référence à son poste à l'Olympique Lyonnais, celle de taulier à l'AS Monaco. Partout où il est passé, Toulalan a réussi. Ses tempes ont très vite viré au gris mais il n'a jamais molli. En sentinelle, il a peu d'équivalents dans la Ligue 1 du 21e siècle, qu'il a traversée avec une immense rigueur. Et deux titres de champions de France, accessoirement.

L'histoire de Pastore, c'est d'abord celle d'une indemnité de transfert, 42 millions d'euros, qu'il a traînée comme un boulet. Premier symbole des nouvelles ambitions parisiennes version QSI, l'Argentin, débarqué au PSG à 22 ans, a eu du mal à supporter les attentes autour de lui après deux premiers mois de feu. Il a fallu que le PSG recrute du lourd, qu'il passe par la case banc de touche, pour enfin exprimer tout son immense potentiel. Jusqu'à devenir le meilleur Parisien, avec Verratti, lors de la dernière campagne 2014-2015. Il divise et divisera toujours. Mais son apport n'est pas quantifiable. Pastore, ce n'est pas que des buts ou des passes décisives. C'est beaucoup plus que ça.

Comment et où classer Ronaldinho ? Par son talent et sa nature, le Brésilien est inclassable. Durant ses deux années passées en France, il a brillé, parfois. Et déçu, le reste du temps. Mais il a laissé une trace indélébile pour ceux qui l'ont vu évoluer au Parc des Princes ou ailleurs. Le futur Ballon d'Or 2005, que Paris avait arraché à plusieurs écuries en vue du Vieux-Continent, a évolué sur courant alternatif dans la capitale. Pourquoi ? Ronnie n'a jamais été sur la même longueur d'ondes que Luis Fernandez. Le premier n'était pas assez raisonnable pour le second. Et le second n'arrivant pas à saisir que le premier avait besoin de fantaisie, sur le terrain comme dans la vie. A l'arrivée : un grand malentendu. Mais quelques moments de grâce, comme face à Marseille. Au Parc ou au Vélodrome. Et un but fantastique, marqué à Guingamp. Un soir de défaite. Symbolique des années Ronaldinho du PSG.

Rendez-vous demain pour découvrir la suite de notre classement, de la 29e à la 20e place.