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OL-OM (1-1) : Attention à ne pas se contenter de si peu

Martin Mosnier

Publié 25/01/2016 à 16:28 GMT+1

Lyon et Marseille sont sortis frustrés de leur match nul (1-1) mais satisfaits de leur performance. Le problème, c'est que les deux Olympiques n'avancent pas. Monaco et la deuxième place sont à neuf points. A force de dire que tout va rentrer dans l'ordre et de se chercher des excuses, ils s'exposent à une immense déconvenue.

Samuel Umtiti dépité lors d'OL-OM

Crédit: AFP

Quand Jean-Michel Aulas surjoue, c'est que, généralement, quelque chose cloche du côté de l'OL. Dimanche soir, le boss de l'OL a comparé Lyon-Marseille à l'affiche la plus scintillante du football européen dans un parallèle plein de mauvaise foi : "Il faut retenir le spectacle, c'était un choc de la dimension de Barça-Real." Oui, quelque chose cloche à Lyon et à Marseille. La rencontre avait l'odeur d'un choc, l'allure d'une affiche, le gigantisme du Parc Olympique Lyonnais l'y aidant grandement, mais le contenu d'un match honorable de Ligue 1. Ni plus, ni moins.
Dans le rythme, l'intensité, le duel m'a déçu. Et je ne parle pas des erreurs techniques. Les polémiques arbitrales ont ajouté un peu de sel à la confrontation. Mais il en aurait fallu quelques pincées de plus pour correctement assaisonner une opposition qui mettait aux prises deux équipes du ventre mou. Or, il flottait dans l'air, dimanche soir après un spectacle très moyen, cette impression du devoir accompli de deux clubs persuadés d'avoir fait ce qu'il fallait. Comme s'ils se cachaient derrière leur petit doigt en se forçant à se convaincre que tout allait finir par rentrer dans l'ordre. Qu'il suffisait d'une série et que l'OM et l'OL allaient retrouver la place qui devait être la leur. Attention à ne pas se contenter de si peu, se nourrir d'illusions est un jeu dangereux.
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Michy Batshuayi lors de Lyon - Marseille - 2016

Crédit: Panoramic

Excuses et écrans de fumée

Chacun s'abrite jusqu'ici derrière des écrans de fumée plus ou moins efficaces : les énormes prestations de Stéphane Ruffier et Steve Mandanda lors des deux dernières sorties de Lyon en L1 pour les Gones ou la belle série à l'extérieur et les erreurs d'arbitrage pour les Phocéens. L'OL ne va pas pouvoir se contenter d'avoir retrouvé une expression collective plus décente. Il lui manque encore trop d'ingrédients pour prétendre retrouver la C1. Lyon joue mieux, oui, mais quand les attaquants ne font plus de différence individuelle, quand le meilleur buteur du dernier championnat, Alexandre Lacazette, se cherche depuis des mois, les progrès donnent simplement plus de raisons de croire en un avenir meilleur mais ne font pas avancer au classement.
Même constat à Marseille dont le meilleur joueur de 2016 est son gardien de but et l'individualité clé, depuis le début de saison, un milieu de terrain défensif. Cela en dit long sur les ambitions dans le jeu de l'OM. C'est son manque de talent qui l'a fait entrer dans le rang.
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Alexandre Lacazette lors de Lyon-Marseille - 2016

Crédit: Panoramic

Leur meilleure arme ? La médiocrité de l'opposition...

Aujourd'hui, ce que je constate, c'est que leur atout le plus efficace dans la course à l'Europe tient en la médiocrité de l'opposition. C'est ce que nous ont d'ailleurs répété les joueurs dimanche soir mais avec des mots plus savamment choisis (la fameuse "homogénéité derrière Paris"). C'est une chance et c'est une limite terrible. Car cela souligne avec plus de force encore la faillite des deux supposées locomotives de l'autre championnat de France, celui du commun des mortels.
Jean-Michel Aulas se trompe en partie lorsqu'il évoque devant les micros "les conditions économiques déloyales du championnat de France" qui poussent "les spectateurs à se désintéresser de la L1". Bien sûr, la puissance financière du PSG le destine à devancer la concurrence au soir de la 38e journée. Mais ce n'est pas uniquement de sa faute si, après 22 journées, Paris compte autant de points (60) que Lyon et Marseille réunis. L'OL et l'OM nous ont transportés l'an dernier et les règles du jeu n'ont pas changé. JMA omet grossièrement, mais sans doute délibérément, les responsabilités de son équipe et de celle de Marseille dans la baisse de compétitivité et d'attractivité de la L1. C'est sans doute plus facile. C'est aussi plus dangereux.
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