Gomis, Valbuena, Rekik, Matuidi - La Ligue 1 n'en voulait plus, elle n'aurait peut-être pas dû

Elle a changé de standing en quelques années. Accueilli l'une des trois plus grandes stars mondiales (Neymar), quelques investisseurs fortunés et des têtes d'affiche inattendues. La Ligue 1, puisque c'est bien d'elle dont il s'agit, est devenue un club VIP ultra-select. Cet été, ils sont quelques-uns à s'être fait refouler. Quelques gros CVs ont été contraints à l'exil.

On ne parle pas là des Benjamin Mendy, Alexandre Lacazette, Corentin Tolisso ou Bernardo Silva. Eux étaient devenus trop gros, leur valeur marchande trop énorme et leurs clubs ont flairé la bonne affaire financière. En revanche, Bafétimbi Gomis, Mathieu Valbuena, Karim Rekik et Blaise Matuidi n’étaient plus désirés, jugés trop chers ou sur la pente descendante. Des joueurs en trop en somme.

Pourquoi il est parti ? L'OL a voulu tourner une page cet été. A 32 ans, Mathieu Valbuena ne faisait plus vraiment partie du projet. Plus gros salaire du club, il n'était plus en odeur de sainteté entre Rhône et Saône. "J'ai eu l'impression d'être un boulet", témoignait-il en juin sur RMC. Dès que l'OL a trouvé un acheteur, Valbuena n'a pas fait de vieux os à Tola-Vologe.

Pourquoi Lyon peut le regretter ? Parce qu'il prouve, en Turquie, qu'il n'est pas terminé. Sa dernière saison à Lyon fut intéressante. A Fenerbahçe, il est parti sur de bonnes bases (trois buts et deux passes décisives en cinq matches) et a inscrit un doublé le week-end dernier. La presse turque est sous le charme. Et pendant ce temps-là, ni Memphis Depay ni Maxwel Cornet n'ont encore convaincu à gauche…

Pourquoi il est parti ? "Je ne me suis pas senti au cœur du projet", a fait savoir Gomis dans les colonnes de l'Equipe. L'OM n'a pas fait l'effort financier pour le retenir et ne lui proposait que deux ans de contrat. Marseille a préféré s'activer sur d'autres pistes et laissé filer son meilleur buteur de la saison dernière. Swansea l'a vendu à Galatasaray.

Pourquoi l'OM peut le regretter ? D'abord parce que personne ne sait ce que vaudra Mitroglou mais que tout le monde sait que Gomis faisait le job à Marseille. Valère Germain n'a toujours pas marqué en L1 et l'attaquant grec squatte l'infirmerie. Gomis, lui, empile les buts à Galatasaray. Il a marqué à chacune de ses sorties et en est déjà à sept buts en cinq sorties.

Pourquoi il est parti ? Parce que ça n'a jamais marché à l'OM. Désiré par Marcelo Bielsa, il ne s'est jamais imposé. Entre détours sur le banc et prestations très moyennes, Rekik a fini par se rendre à l'évidence et a changé d'air.

Pourquoi l'OM peut le regretter ? Parce que l'air de la Bundesliga l'a transformé. Titulaire indiscutable à Berlin, Rekik a reçu les louanges de son coéquipier Marvin Plattenhardt : "Il est fort dans les duels, de la tête, dans l'engagement. Il rassemble toutes les qualités d'un défenseur." "Nous sommes heureux de sa rapide intégration", a noté son coach, Michael Preetz. Le Néerlandais a charmé son nouvel environnement. A l'OM, Aymen Abdennour a connu des débuts très difficiles avant de se blesser face à Monaco…

Pourquoi il est parti ? Parce que Paris voulait faire de la place à Adrien Rabiot. Si le PSG ne l'a pas mis à la porte, il n'a pas non plus cherché à le retenir outre mesure.

Pourquoi le PSG peut le regretter ? Parce qu'il est déjà incontournable avec la Juventus. L'ancien Stéphanois a signé des débuts fracassants en Italie. Massimiliano Allegri lui a rendu un vibrant hommage en début de semaine : "À la Juve, il faut être silencieux et courir. Il en est le parfait exemple." La presse italienne est unanime et Matuidi est déjà un maillot fort de sa nouvelle équipe. Paris n'aurait pas fait mieux avec Matuidi pour la simple et bonne raison qu'il ne peut pas.

Le PSG reste sur un sans-faute en L1 et C1. Mais la présence de Matuidi densifierait un secteur, le milieu de terrain, qui semble un peu juste numériquement. Derrière Rabiot, Motta et Verratti, le vice-champion de France ne possède pas de milieu relayeur fiable et avec une grosse expérience. Les échecs des pistes menant à Danilo, Fabinho et Seri rendent le départ de Matuidi plus problématique que prévu.