Adrien Rabiot se verrait bien devenir le Gerrard du PSG, mais pas à n'importe quelle condition...

Sélectionné en équipe de France pour affronter la Bulgarie et le Bélarus, Adrien Rabiot vit un début de saison rêvé au PSG. Débarrassé de la concurrence de Blaise Matuidi, le longiligne milieu relayeur de 22 ans a démarré tous les matches de son club cette saison, que ce soit aux côtés de Thiago Motta dans un 4-2-3-1 ou à son poste fétiche de milieu relayeur gauche, dans un 4-3-3. En l'absence de l'Italo-brésilien, Rabiot a aussi dépanné en sentinelle, comme dernièrement face à Bordeaux.

Heureux au PSG, son club formateur, Rabiot ne veut toutefois pas se précipiter pour prolonger son contrat qui expire en 2019. Entre les lignes de son entretien accordé ce mardi à Extra Time, le supplément de La Gazzetta dello Sport, on comprend surtout que l'international français a la ferme intention de jouer au poste de milieu relayeur gauche. Comprenez : il est prêt à dépanner quand Thiago Motta n'est pas là, mais ne se voit pas faire carrière au poste de milieu défensif axial.

Ainsi, quand le correspondant à Paris du quotidien italien lui demande s'il se voit être le Steven Gerrard (son joueur préféré avec Zidane) du PSG, Rabiot répond qu'il y a "les conditions idéales pour continuer à grandir" à Paris, mais prend soin de répéter ce qu'il dit depuis des mois, à savoir qu'il veut s'installer à ce fameux poste de milieu relayeur. "C’est le rôle qui me correspond le plus pour exprimer mes qualités. Et il y aura le temps pour parler de ma prolongation de contrat."

S'il se dit aussi "très bien au PSG pour le moment", Adrien Rabiot ne cache pas non plus son envie de découvrir un jour autre chose : "J’espère vivre à un certain moment de ma carrière une autre expérience." A l'AS Roma par exemple, qu'il avait failli rejoindre en 2015 ? "Je pensais que c’était l’équipe idéale pour grandir et apprendre avec des joueurs comme Francesco Totti, qui est un exemple pour tout le monde dans le monde du football. La Roma m’aurait permis de faire un grand pas en avant, peut-être dans un club plus grand. Mais les choses ne se sont pas passées ainsi et je suis content d’être resté."

Sous ses airs de grand dadais au visage angélique, Adrien Rabiot n'en reste pas moins un joueur de caractère, qui a su s'imposer dans un milieu et un club très exigeants. "A la base je suis un type tranquille, mais je peux m’énerver rapidement si je vois des injustices", reconnaît-il, avant de partager une anecdote pour illustrer son propos : "Le premier accrochage avec Ibrahimovic a eu lieu durant un amical aux USA, raconte-t-il. Il s’était énervé après moi car selon lui je n’avais pas effectué le bon mouvement pour recevoir une passe. Il avait perdu la balle et j’avais dû prendre un jaune pour remédier à ça et la récupérer. Je me suis énervé avec Zlatan et je l’ai insulté. Ce n’était pas élégant de ma part. Mais ça n’a pas été plus loin. L’autre accrochage, c’était à l’entraînement. On en est venu aux mains, mais ce jour là, Ibra m’avait un peu dans le collimateur. Il aime les types avec du caractère comme moi, on est en bons termes."

En bons termes avec le Suédois, qui fête d'ailleurs ses 36 ans ce mardi, "Poupou" (surnom donné par ses amis du centre de formation en référence à Puyol), cohabite désormais avec deux autres stars mondiales : Dani Alves et Neymar. Pour le premier, Rabiot ne peut cacher son admiration : "Dani Alves est un leader, peut-être de l’ombre, mais c’est l'un de ceux qui sait comment parler au groupe dans les moments difficiles. Son palmarès parle pour lui." Neymar, lui, est tout simplement dans une autre dimension : "C'est un phénomène. On s’en est rendu compte l’année dernière quand il a pratiquement gagné tout seul le huitième de finale de retour contre nous. C’est mieux de l’avoir dans son équipe que contre". Et Rabiot de conclure en promettant un avenir glorieux à son jeune compatriote Kylian Mbappé : "Kylian est en train de confirmer son grand talent. Le talent n’a pas d’âge. Il a un grand futur devant lui." Rabiot aussi.