Coach malgré lui et "anti-Dupraz" : voici Debève, l'homme qui doit sauver Toulouse

Il a été le premier surpris. Propulsé pour la première fois sur un banc de Ligue 1 après l'éviction de Pascal Dupraz, son ex-adjoint Michaël Debève a pour mission de sauver le TFC, encore une fois au bord du gouffre. Tombé comme un couperet après une nouvelle défaite à Montpellier samedi (1-2), l'éviction du Savoyard a mis sous le feu des projecteurs "Mika", 47 ans, aussi discret que son ancien supérieur, machine à punchlines, était médiatique.

"Je pensais un moment me lancer" dans une carrière d'entraîneur pro mais "je n'avais pas prémédité du tout de me retrouver là devant vous aujourd'hui et sur un match aussi important" face à Troyes samedi, a reconnu, candide, Debève jeudi lors de sa première conférence d'avant-match. "Est ce que j'ai la carrure ? On le verra, mais il faut laisser un petit peu de temps, je suis là depuis trois jours", a-t-il encore répondu. Car après le départ surprise de Dupraz, la plupart des observateurs ont cru à un simple intérim dans l'attente de l'arrivée d'un coach expérimenté - les noms de Jocelyn Gourvennec, débarqué des Girondins, ou de Frédéric Antonetti ont circulé - pour créer un électrochoc.

Mais Olivier Sadran, le président du TFC, a confirmé dans ses fonctions Debève, qui assure ne pas avoir reçu "d'ultimatum". Manque d'ambition, de moyens financiers ou simple rançon de la fidélité ? Une vertu cardinale pour Sadran qui, hormis Dupraz, a toujours choisi des membres ou d'ancien pensionnaires de la maison violette pour entraîner le TFC (Mombaerts, Baup, Casanova et Arribagé). Sans expérience de la L1 en tant que numéro un - hormis les deux fois où il a remplacé sur le banc Dupraz, victime de malaises - Debève est un fidèle parmi les fidèles. "J'ai du sang violet dans les veines", dit-il.

Formé à Toulouse, le natif d'Abbeville reste le plus jeune joueur à avoir fait ses débuts en pro au TFC le 5 juin 1987 à 16 ans, 6 mois et 4 jours face à Lens, où il partira après huit ans au "Tef". L'un de ses principaux faits d'armes au RC Lens, avec qui il a été champion de France en 1998, reste son but à Wembley face à Arsenal (victoire 1-0) en Ligue des champions lors de la saison 1998/99. Après des passages au Havre, à Middlesbrough, Amiens et Abbeville, où il finit sa carrière en étant joueur-entraîneur, "Mika" revient en 2008 sur les bords de la Garonne pour entraîner la réserve du TFC avant de devenir directeur technique du centre de formation puis adjoint d'Arribagé en mars 2015 et enfin de Dupraz en mars 2016.

Mais la fidélité suffira-t-elle pour sauver un club, 19e de L1, qui se retrouve pour la troisième fois en quatre saisons au bord de la relégation ? Car le calendrier ne joue pas en la faveur de Debève, qui a connu un baptême du feu catastrophe mardi en 16e de finale de Coupe de France à Bourg-en Bresse, où les Violets se sont fait éliminer (0-2) par l'avant-dernier de L2. Après Troyes samedi, le TFC - qui n'a gagné qu'un seul de ses douze derniers matches en championnat et compte deux points de retard sur le barragiste Lille -, se déplace à Nice et reçoit le PSG. Pas vraiment les rencontres idéales pour engranger des points...

Ce qui est en revanche certain, c'est que Debève fera du Debève. "Je ne peux pas faire du Pascal Dupraz", "c'est un grand Monsieur, on lui doit la 'remontada' (en 2016) et notre place en Ligue 1. Il a son charisme et moi j'ai le mien", insiste-t-il. S'il n'a pas son charisme, il a en revanche la même mission: arracher le maintien.