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Grenier : "Etre appelé de nouveau est une ambition"

Alexis Billebault

Mis à jour 16/02/2018 à 14:58 GMT+1

LIGUE 1 - Clément Grenier (27 ans) n’entrait pas dans les plans de l’OL, son club formateur. Dans les derniers jours du mercato hivernal, l’international français (5 sélections) a répondu favorablement à l’offre de Guingamp. Le milieu n’aspire qu’à une chose : retrouver le rythme de compétition, et donc jouer. Avant, pourquoi pas, de retrouver les Bleus. Pas impossible selon lui.

Clément Grenier avec Guingamp - 2018

Crédit: Getty Images

Contre Caen, le 10 février (0-0), vous avez été titularisé en Ligue 1 pour la première fois depuis la dernière journée de la saison 2015-2016 à Reims (1-4). Qu’avez-vous ressenti ?
C.G. : J’étais évidemment très content. Et j’espère que ce n’est que le début. J’ai joué plus d’une heure. Je me préparais depuis longtemps pour être prêt. A Lyon, même si je ne jouais quasiment jamais avec l’équipe professionnelle, je m’entraînais dur. Et j’avais également disputé plusieurs matches avec la réserve, ce qui me faisait du bien, même si l’intensité n’est pas la même qu’en Ligue 1. Aujourd’hui, j’ai juste envie de jouer, de prendre du plaisir, d’aller de l’avant. Car je suis quelqu’un d’ambitieux. Je me fixe des objectifs.
Physiquement, où en êtes-vous ?
C.G. : Je me sens très bien ! J’ai beaucoup travaillé pour que ce soit le cas. Depuis environ trois ans, je ne suis plus embêté par des blessures. Tout cela est derrière moi. Le physique répond, il n’y a aucun problème. Pour le rythme, c’est autre chose. Cela me semble normal. J’ai très peu joué avec l’OL depuis le début de la saison : quelques minutes contre Dijon en championnat en septembre (3-3), et face à Montpellier (1-4) en Coupe de la Ligue au mois de décembre. Je n’ai pas encore quatre-vingt-dix minutes dans les jambes, mais c’est l’enchaînement des matches qui me permettra de retrouver le rythme.
Revenons sur votre transfert à Guingamp. Votre nom avait également circulé à Toulouse, Bordeaux, au Sporting Lisbonne, au Torino… Votre priorité était de rester en Ligue 1 ?
C.G. : Pas forcément… Je voulais aller là où c’était le plus évident. J’ai eu des contacts avec d’autres clubs, en Ligue 1 et à l’étranger. Mais ce n’est pas allé jusqu’au bout, car il y avait des hésitations. Avec Guingamp, c’était très clair. J’ai parlé avec le président Bertrand Desplat et avec Antoine Kombouaré, l’entraîneur. Ils voulaient que je vienne, et j’ai compris qu’ils avaient confiance en moi, à 100 %. J’avais besoin de cela. Nous n’avons parlé que de projet sportif. Cela me convenait parfaitement. J’avais également pris des renseignements, car je connaissais déjà quelques joueurs guingampais. Notamment Jimmy Briand. Il m’a dit beaucoup de bien du club, et nous sommes très rapidement tombés d’accord.
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Clément Grenier avec Guingamp - 2018

Crédit: Getty Images

Vous êtes international, vous avez joué à Lyon, à l’AS Roma… Un club comme Guingamp, qui n’a pas le même standing, a-t-il dû se montrer particulièrement convaincant pour vous attirer ?
C.G. : Non, car, je le répète, nous n’avons parlé que de sportif. J’ai envie de jouer, d’enchaîner les matches. D’apporter mon expérience, mon envie, ma fraîcheur. Avec le président et le coach, les discussions ont été claires, honnêtes. Il y a eu un très bon feeling entre nous. Ce club a des valeurs qui me plaisent et me correspondent. Je suis ici pour progresser. Et pas pour me relancer, comme j’ai pu le lire…
Vous avez un fort caractère, et pourtant, vous avez accepté votre situation à Lyon sans trop vous répandre dans la presse. Auriez-vous été moins patient ailleurs qu’à l’OL ?
C.G. : C’est possible… Je n’aurais peut-être pas eu la même réaction. Car Lyon, c’est mon club, ma deuxième famille. J’y suis arrivé enfant, à 11 ans. J’en suis reparti à 27, en étant un homme. J’aime ce club, cette ville, ses habitants. Alors, même si je vivais évidemment mal le fait de ne pas jouer, car un footballeur professionnel qui aime son métier ne peut pas se contenter de ça, je prenais sur moi. J‘avoue que je me suis étonné moi-même (rires). J’ai grandi, j’ai mûri ! Je n’ai jamais lâché. Je travaillais dur aux entraînements, je faisais mes matches avec la réserve, et je me tenais prêt au cas où on fasse appel à moi. Je bénéficiais également du soutien de mes proches, de mes coéquipiers, de membres du club. Mais je n’ai pas eu ma chance, contrairement aux autres milieux.
Vous aviez compris que vous ne faisiez plus partie du projet ?
C.G. : Voilà… Il fallait donc partir, en laissant une bonne image. J’ai tout donné. Le constat était simple : je devais trouver un autre club afin d’avoir du temps de jeu.
Auriez-vous aimé obtenir quelques explications ? Quand vous êtes revenu de votre prêt à l’AS Roma, Jean-Michel Aulas, le président de l’OL, vous présentait comme une recrue…
C.G. : J’ai toujours besoin de comprendre les choses… Mais à un moment, face à une telle situation, il n’est plus nécessaire d’avoir des explications. Il fallait l’accepter, et envisager l’avenir ailleurs. Je voulais donner plus à l’OL. Je n’ai pas pu le faire. Je devais donc regarder devant moi, tout en conservant d’excellents souvenirs de Lyon : la préformation, la formation, mon premier contrat professionnel à 17 ans. Mon premier match avec les pros (le 26 septembre 2009 face à Toulouse, 2-1), la Coupe de France en 2012, les matches européens...
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Clément Grenier sous le maillot de l'AS Rome

Crédit: Panoramic

Votre départ de l’OL marque un peu plus la fin d’une génération : Lacazette, Gonalons, Umtiti, Tolisso vous ont précédé…
C.G. : C’est vrai qu’il ne reste qu’Anthony Lopes, Jordan Ferri, Mathieu Gorgelin parmi ceux de mon âge. Ou Nabil Fekir, qui est plus jeune (24 ans). Il y a un changement de projet. Le club recrute de jeunes joueurs, afin de s’y retrouver sportivement et financièrement. L’OL restera l’OL…
Vous avez passé quelques mois à l’AS Roma, entre janvier et juin 2017. Que retenez-vous de cet exil ?
C.G. : Beaucoup de positif. Je n’ai pas énormément joué, mais j’avais la chance de m’entraîner tous les jours avec des internationaux. L’AS Roma est un très grand club en Italie, avec des supporters passionnés et accueillants. J’ai d’ailleurs quelques contacts réguliers avec certains d’entre eux sur les réseaux sociaux. De cette expérience en Italie, j’en suis revenu grandi sportivement.
Vous avez été sélectionné à cinq reprises en équipe de France. Vous venez d’avoir 27 ans. La retrouver un jour est un objectif ?
C.G. : Je suis encore jeune. Jouer pour la France a été un honneur pour moi. Et comme tout joueur professionnel français, être appelé de nouveau est une ambition. Mais il est clair que ma priorité absolue, c’est Guingamp. Je me suis engagé pour dix-huit mois ici. L’objectif, c’est de jouer, d’enchaîner les matches. Nous allons faire les choses dans l’ordre : je dois d’abord me concentrer sur la fin de saison avec l'En Avant. Puis je me concentrerai sur la saison suivante. Mais chaque chose en son temps. L’équipe de France, ce n’est vraiment pas à l’ordre du jour. Même si je l’aie toujours dans un coin de ma tête…
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Clément Grenier lors de France-Norvège

Crédit: Panoramic

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