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L1 - PSG-Nice : Emery est-il coupable des limites de Paris ?

Vincent Bregevin

Mis à jour 27/10/2017 à 20:40 GMT+2

LIGUE 1 - Le PSG reçoit Nice vendredi (20h45) en ouverture de la 11e journée dans la foulée d'un nul miraculeux obtenu à Marseille. Au Vélodrome, Paris a affiché des limites qu'on ne lui connaissait pas encore cette saison. Et la question de la part de responsabilité de son entraîneur, Unai Emery, se pose forcément.

Unai Emery, l'entraîneur du PSG

Crédit: Getty Images

Les limites mentales

  • L'accusation
Le PSG affiche une faiblesse à ce niveau depuis l'arrivée d'Unai Emery sur le banc parisien. Que ce soit à Barcelone en Ligue des champions (6-1), à Nice pour l'un des tournants du championnat de la saison passée (3-1) ou à Marseille dimanche dernier, malgré le nul arraché en fin de match (2-2), son équipe a manifesté des lacunes préjudiciables dans le domaine mental. Notamment à l'extérieur, où Paris ne trouve pas les réponses quand l'opposition se fait plus agressive et tombe trop facilement dans l'excès de nervosité. L'entraîneur parisien n'est pas encore parvenu à solutionner le problème.
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Neymar (PSG)

Crédit: Getty Images

Les joueurs sont aussi concernés. Mais beaucoup d'entre eux sont à Paris depuis plus longtemps et cette lacune était beaucoup moins nette avec les prédécesseurs d'Emery. Paris avait même fait preuve d'un certain talent pour gérer un contexte psychologique délicat lors des confrontations face à Chelsea à Stamford Bridge en Ligue des champions sous l'ère Laurent Blanc. Emery n'est pas parvenu à communiquer cette sérénité ou à remettre ses joueurs dans le droit chemin quand ils sont dans la difficultés. Ses qualités de meneur d'hommes dans un club comme Paris posent question.
  • La défense d'Emery
Maintenir l'intensité à 100% n'est pas facile quand tu joues le mercredi et le samedi. Il faut rappeler que nous restons sur trois matchs à l'extérieur aussi. A l'extérieur, l'adversaire cherche à nous mettre en difficulté, car il sait qu'il est inférieur. Dimanche, le terrain n'était pas très bon pour jouer. Au final, le bilan est de deux victoires et un nul. Sur les trois matchs, on mérite plus de gagner car nous avons plus d'occasions.

Les limites techniques

  • L'accusation
Emery est plus dans l'adaptation qu'autre chose concernant son plan de jeu. La saison passée, il était assez rapidement revenu au style de possession imprimé par son prédécesseur, Laurent Blanc. En partie parce que son vestiaire semblait récalcitrant à l'idée de changer ses habitudes dans le jeu. La donne devait être différente en attaque. La vitesse apportée par Neymar et Kylian Mbappé, ainsi que l'apport offensif d'un latéral comme Dani Alves lui donnent davantage la possibilité d'imposer le style qui avait fait sa réputation en Liga. Pour l'instant, l'impression est mitigée.
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Unai Emery et Kylian Mbappé lors de PSG-Bayern

Crédit: Getty Images

Paris ressemble surtout à une équipe de contre-attaque pour le moment. Le bloc parisien est positionné plus bas, la possession est moins importante et les phases offensives reposent surtout sur la qualité individuelle des attaquants. C'est une manière d'exploiter au mieux les atouts parisiens. Mais le PSG donne trop souvent l'impression de se contenter des contres. Cela limite l'influence d'un entrejeu qui faisait sa force et la domination technique que Paris imposait dans ce secteur. Emery ne parvient pas à exploiter pleinement les qualités de son équipe. Du moins pas encore.
  • La défense d'Emery
Nous sommes plus dangereux que la saison dernière pour les adversaires, dans les transitions offensives. C'est positif. L'équipe a plus d'options d'attaque. Il faut travailler avec les joueurs du milieu. Nous sommes une équipe nouvelle pour beaucoup de choses. L'adaptation des nouveaux joueurs, c'est un processus qui va durer pendant la saison, les entraînements et les matchs. Avec l'expérience, on va chercher l'équilibre.

Les limites physiques

  • L'accusation
Nous avions analysé la gestion d'effectif d'Unai Emery lors de la dernière trêve internationale. En filigrane, il apparaissait que la rotation était bien plus rare au milieu et en attaque qu'en défense. Dans ces deux secteurs, Emery aligne systématiquement ses trois titulaires lorsqu'ils sont disponibles (Motta-Verratti-Rabiot au milieu et Mbappé-Cavani-Neymar en attaque). Avec une configuration tactique où les Parisiens possèdent moins le ballon et se fatiguent davantage à courir derrière, la rotation peut sembler insuffisante sur ces postes particulièrement exigeants sur le plan physique.
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Thiago Motta face à André-Frank Zambo Anguissa lors d'OM-PSG - 2017

Crédit: Getty Images

Emery fait aussi avec ce qu'il a, notamment au milieu où il manque de récupérateurs depuis les départs non compensés de Blaise Matuidi et Grzegorz Krychowiak. Mais il néglige peut-être trop son banc. A une exception près, il a ainsi aligné le même onze de départ contre Anderlecht et à Marseille. Malgré les quatre jours de récupération, les Parisiens ont été en difficulté sur le plan physique au Vélodrome, tant dans l'impact que dans la vivacité. Ils ont semblé émoussés. Et l'égalisation en fin de match ne masque pas cette impression assez nette sur l'ensemble de la rencontre.
  • La défense d'Emery
Je joue avec l'équipe que je crois être la meilleure pour tous les matchs. Quand il y a 20-22 joueurs dans le groupe, certains sont moins contents, c'est normal. Nous avons beaucoup d'objectifs cette saison, et c'est important que les joueurs sur le banc soient préparés pour entrer dans l'équipe. Pour moi, l'équipe est physiquement bien. On a marqué des buts dans les dernières minutes. L'équipe a montré qu'elle avait du caractère et qu'elle était bien physiquement.

Le verdict

Le couac de Marseille a entamé un peu plus le crédit d'Emery. Jusqu'ici, le bilan global de l'Espagnol ne plaide pas en sa faveur. Sur les résultats, la perte du titre et l'élimination surréaliste à Barcelone en Ligue des champions n'ont pas été effacées par le bon début de saison parisien. Sur le jeu, Paris donne encore trop souvent l'impression de pouvoir faire beaucoup mieux. Emery n'a pas montré qu'il avait l'étoffe pour entraîner un club comme le PSG, avec beaucoup d'ambition et dans un contexte spécial. Mais il faudra attendre les grands rendez-vous du printemps pour en être certain.
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Unai Emery

Crédit: Getty Images

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