Les débats du week-end : Montpellier et Aulas ont-ils été lésés par l'arbitrage ?

Visiblement, Jean-Michel Aulas était devant sa télé dimanche soir. Et il n’a pas apprécié le penalty litigieux sifflé en faveur de l’OM face à Montpellier (1-1). Montpellier a raison de se sentir lesé au sortir de ce match. Pas pour le but de Camara mais bien pour cette faute inexistante sifflée sur Sanson. Mais l’OL aussi. Car au final, l’OM, concurrent direct pour le podium a gratté un point. Pas mort d’homme certes. Mais Aulas sait ce qu’il fait.

C’est d’ailleurs dans l’optique de l’OL-OM du 17 décembre qu’Aulas sort ce tweet. Et pourquoi se priver ? Sa méthode faite de déclarations tapageuses, de pressions insidieuses et de mise sous tension de l’affiche a souvent porté ses fruits. Surtout contre l’OM. Il aurait bien tort de se priver.

Concernant Montpellier, c'est vrai que le penalty qui a permis à l'OM d'égaliser est sévère. La faute de Nordi Mukiele est légère et ne semble pas gêner Morgan Sanson mais le défenseur montpelliérain a le tort de mettre le bras sur l'épaule du milieu marseillais au moment où celui-ci pivote pour frapper. Cela a influencé la décision de Frank Schneider, qui a par ailleurs eu raison de refuser le but de Souleymane Camara car Vitorino Hilton, en position de hors-jeu, tente clairement de jouer le ballon de la tête et gêne ainsi Steve Mandanda. Le défenseur brésilien aurait par ailleurs pu prendre un carton rouge pour son coup de coude sur Valère Germain. Donc Montpellier a aussi eu des décisions favorables dans ce match. Les Héraultais ne doivent pas se sentir lésés.

Comme Jean-Michel Aulas, dont la réaction sur Twitter au moment du penalty accordé à Marseille ne s'imposait pas. Sur le coup, le président de l'OL a probablement cru, comme l'ensemble des observateurs, que le penalty en faveur de l'OM était sifflé pour une faute de main inexistante de Hilton. Il valait mieux attendre d'avoir tous les éléments sur cette action avant de s'exprimer. Si la réaction de JMA semble maladroite, c'est aussi parce que les Lyonnais n'ont pas été malheureux de finir à onze contre Caen quelques heures plus tôt. Alors que Marçal aurait pu se faire expulser pour avoir mis la main sur le visage de l'arbitre assistant. Concernant l'arbitrage sur l'ensemble du week-end, l'OL est loin d'être l'équipe la plus lésée.

Après son récital contre Arsenal, difficile de prétendre le contraire. David De Gea a, à l’Emirates, égalé le record d’arrêts en un match de Premier League (14). L’Espagnol a, en plus, montré qu’il avait encore franchi un cap. Souvent fébrile après son arrivée en Angleterre, capable de trous d’air comme de performances exceptionnelles la saison dernière, De Gea a démontré toute son assurance en dégoûtant les Gunners. Peut-être le meilleur au monde sur sa ligne, l’Espagnol a étoffé sa palette en se renforçant dans ses sorties, sans doute son point faible le plus exposé à ses débuts avec MU.

Sa régularité nouvelle le distingue : David De Gea compte déjà 9 matches sans encaisser de buts en 15 journées de championnat. Au niveau européen, seul Ter Stegen soutient la comparaison avec le Barça, grâce à 8 "clean sheets " en 14 matches. La concurrence baisse de pied par ailleurs. Buffon peine à honorer son aura par ses performances, Neuer est blessé, Courtois reste sans doute encore un léger cran en dessous. Mourinho l’a dit : “Dans les grands matches, vous avez besoin que les gardiens répondent présents.” Avec United et avec la Roja, De Gea aura beaucoup d’occasions de le montrer cette saison.

Toujours difficile de distinguer une hiérarchie pour un poste si particulier. Oui, David De Gea est évidemment dans le Top 3 des meilleurs gardiens du monde. Mais, la force des grands gardiens est de briller quand ils ne sont pas sollicités, sortir l’arrêt qu’il faut sans avoir eu le temps de se chauffer les gants. De Gea l’a déjà fait mais sa défense l’expose énormément.

Surtout, le spécialiste se nomme encore Manuel Neuer. Même absent, l’Allemand reste le cador de la catégorie. Par ses titres, sa faculté à refroidir n’importe quel attaquant et sa lecture du jeu, la machine allemande fait encore office de référence. Surtout avec un tel palmarès. A De Gea d’aller chercher un titre majeur pour se hisser au niveau… Cet été en Russie ?

La question peut paraître surprenante. Certes, la défaite à Strasbourg est le premier faux pas du PSG, qui compte tout de même 9 points d’avance sur ses trois principaux poursuivants. Néanmoins, l’exploit strasbourgeois rappelle que le championnat n’est pas joué. Monaco connaît des turbulences, mais le champion de France, porté par Falcao, reste à neuf points et va trouver son rythme. Les deux Olympiques, eux, arrivent à suivre même sans briller. Lyon n’a pas été souverain à Caen, mais s’en est sorti. L’OM suit, malgré des attaquants en panne.

C’est incontestable, le PSG reste intrinsèquement bien au-dessus de ses concurrents. Mais, à quelques jours de la confrontation au sommet contre le Bayern, le match contre Strasbourg a laissé l’impression que la Ligue des champions prenait trop de place dans l’esprit des Parisiens. A commencer par ceux d’Angel Di Maria, exécrable à La Meinau, ou de Neymar, parfois peu impliqué. La défaite à Strasbourg peut au moins servir de piqûre de rappel. Avec des poursuivants aussi affamés, le PSG ne doit pas oublier de rester roi de France avant de conquérir l’Europe.

Au moins, Strasbourg a montré que le PSG n'était pas invincible et donné un exemple à suivre. Mais de là à dire que la course au titre est relancée, il y a un pas bien difficile à franchir. Déjà parce que malgré cette défaite, Paris a toujours neuf points d'avance en tête du classement et que cela reste une marge conséquente. Il faudrait que les rivaux des Parisiens se rapprochent davantage pour qu'on puisse réellement parler d'une course au titre relancée.

Aussi parce qu'il convient de relativiser la défaite du PSG, survenue avant un match de Ligue des champions, en l'occurrence un choc contre le Bayern Munich, et avec une équipe remaniée. Cela ressemble bien davantage à un accident de parcours dans des circonstances qui peuvent l'expliquer en grande partie qu'aux prémices d'une baisse de régime dont ses rivaux dans la course au titre pourraient profiter. Le PSG garde une marge trop importante sur eux, au classement, dans la qualité de jeu et celle de son effectif, pour que sa supériorité soit contestée malgré cette défaite.