LIGUE 1 - Pour l’OM et surtout pour les Bleus, Thauvin doit aussi briller face aux cadors

Si Florian Thauvin souffre du même mal que son équipe, le sien est encore plus préjudiciable. Car les objectifs individuels et collectifs ne sont pas les mêmes. Pour l’Olympique de Marseille, rester faible avec les forts et fort avec les faibles le l’empêchera pas forcément d’accrocher une place sur le podium et un ticket européen, le championnat se jouant aussi (et surtout) contre les 16 équipes de "l’autre Ligue 1". Pour l’ailier marseillais, en revanche, souffrir du même mal réduirait considérablement ses chances de disputer la prochaine Coupe du monde avec l’équipe de France.

Entre Thauvin et l’OM, trouver lequel est le plus dépendant de l’autre revient à résoudre l’énigme de l’œuf ou la poule. Dans les chocs, leurs rendements sont étrangement liés. Cette saison, le leader technique de Rudi Garcia est resté muet lors des deux défaites concédées à Monaco (6-1) et à Lyon (2-0). Entre ces deux rencontres, face au Paris Saint-Germain (2-2), il avait été buteur et remarquable de résilience, au moment où son équipe n’avait jamais semblé aussi proche de briser le plafond de verre. "Oui, ce serait bien de gagner contre un gros", disait justement le joueur de 25 ans avant d’affronter Monaco, ce dimanche soir (21h00) lors de la 23eme journée de Ligue 1.

L’ailier a beau réaliser son exercice le plus abouti, ses 10 buts et 9 passes décisives ne pèseront pas bien lourd dans l’esprit de Didier Deschamps, au moment où le sélectionneur des Bleus rédigera la liste des joueurs retenus pour disputer le Mondial. D’abord parce que le secteur offensif tricolore est plus fourni que jamais, surtout pour le couloir droit, où Kylian Mbappé, Kinglsey Coman et Ousmane Dembélé, s’il retrouve son meilleur niveau, semblent le devancer dans la hiérarchie. Lors du dernier rassemblement des Bleus, les deux premiers avaient bénéficié d’un temps de jeu largement supérieur aux 8 petites minutes disputées par l’Orléanais face au pays de Galles. Et pour faire le tri, le technicien basque ne retiendra que les rencontres "de niveau international", comme il aime tant le rappeler.

L’OM ne disputant pas la Ligue des Champions, au contraire du Paris Saint-Germain ou du Bayern Munich, l’Olympien n’a pas d’autre choix que de briller dans les chocs de Ligue 1. "Je ne pense pas à la Coupe du monde au quotidien, a-t-il lâché en conférence de presse. Mais j’y pense, oui. J’essaye d’être le plus performant possible et on verra…" Pas sûr que cela suffise. Même s’il pourra, aussi, compter sur l’entreprise de communication entamée par son coach.

"Florian a énormément progressé. Il a de grosses statistiques, a rappelé l’entraîneur phocéen. Il est généreux, c’est un type bien. On fait en sorte qu’il garde les pieds sur terre parce qu’il peut encore progresser. Avec les joueurs, on parle du Mondial. C’est important pour ceux qui pourraient être sélectionnés". Rudi Garcia s’y prend à l’avance. Si Thauvin ne prend pas toute la lumière face à l’ASM et les autres gros poissons, ses efforts resteront probablement vains.