PSG-OM : A Paris, l'embouteillage en attaque s'est déplacé... au milieu

La vérité du début de saison n'est pas toujours celle de l'hiver. Le constat vaut parfois pour l'effectif. L'été dernier, Unai Emery n'avait que l'embarras du choix en attaque. Neymar et Kylian Mbappé étaient venus renforcer un secteur déjà fourni avec Edinson Cavani, Angel Di Maria, Julian Draxler, Lucas voire Javier Pastore, aligné sur le côté gauche de l'attaque par l'entraîneur parisien lors du premier match de la saison face à Amiens (2-0). Et le départ en prêt de Gonçalo Guedes à Valence dans la dernière ligne droite du mercato n'avait que légèrement réduit son éventail.

En revanche, l'entraîneur parisien manquait clairement d'options dans un milieu amputé de Blaise Matuidi et Grzegorz Krychowiak. Emery n'a pas adapté son système par rapport à son groupe. Il a privilégié son équilibre collectif en conservant son 4-3-3, avec une sentinelle et deux relayeurs. Dans son effectif du début de saison, Emery devait ainsi composer avec cinq joueurs pour les trois postes de l'entrejeu : Thiago Motta, Marco Verratti et Adrien Rabiot, un trio qu'il a systématiquement aligné d'entrée de match dans un premier temps. Et Pastore et Giovani Lo Celso en sortie de banc.

De manière assez prévisible, l'entraîneur parisien a dû bricoler pour compenser le manque de main d'œuvre au milieu. D'autant que les forces en présence ne présentaient pas toutes les garanties de fiabilité. Pastore s'est blessé dès le début du mois de septembre, Motta l'a rejoint à l'infirmerie en octobre, tandis que Verratti a connu une première suspension après son expulsion face à Toulouse et manqué les trois matches suivants. Dépourvu d'options dans l'entrejeu, Emery a d'abord assigné un autre rôle à Draxler en ne l'utilisant plus en attaque, mais dans un rôle de milieu relayeur.

Il a ensuite profité du mercato d'hiver pour ajuster son groupe. Lassana Diarra est arrivé pour lui donner une option supplémentaire au poste de sentinelle. Où Emery avait déjà commencé à donner un temps de jeu de plus en plus conséquent à Giovani Lo Celso. Draxler reste quant à lui utilisé de manière systématique ou presque dans l'entrejeu, même s'il peut toujours compenser un éventuel forfait en attaque. Le PSG a par ailleurs enregistré le départ de Lucas dans le secteur offensif. Si bien que l'embouteillage en l'attaque du début de saison s'est décalé au milieu cet hiver.

Pour Emery, c'est la situation opposée à celle du début de saison. L'entraîneur parisien a désormais une multitude d'options dans un secteur où, pour une fois, tout le monde est opérationnel. Le match face à Strasbourg (5-2) a donné le ton. Diarra monte en puissance, Motta a signé une performance très intéressante quand il l'a remplacé, Draxler a marqué, Pastore a délivré une passe décisive après une entrée en jeu remarquée, Lo Celso a réalisé une prestation globalement aboutie en relayeur. En l'absence de Verratti, suspendu, ils ont tous montré à Emery que l'Espagnol pouvait compter sur eux.

Si l'éventail d'Emery s'est considérablement élargi au milieu, c'est aussi parce qu'il dispose de joueurs aux profils différents. Motta, Diarra, Rabiot et Lo Celso n'ont pas les mêmes qualités mais peuvent tous évoluer au poste de sentinelle. Pour ses relayeurs, Emery a aussi un large choix avec des joueurs au registre plus défensif, comme Rabiot et Verratti, ou des éléments plus offensifs, comme Draxler, Lo Celso ou Pastore. Nkunku reste condamné à un temps de jeu très limité tant que tous ces joueurs sont opérationnels, mais il offre une option supplémentaire dans ce secteur désormais très fourni.

Et puis, il y a le cas Di Maria. L'Argentin n'a pas eu la moindre seconde de temps de jeu face au Real Madrid alors qu'il affiche une forme étincelante en 2018. En attaque, il est barré par le trio Mbappé-Cavani-Neymar. Mais il a déjà prouvé sa capacité à être performant, et à rester décisif, dans un rôle de milieu relayeur quand il jouait au Real sous la direction de Carlo Ancelotti. Beaucoup militent pour le voir à ce poste plutôt que de se morfondre sur le banc lors du match retour face aux Espagnols. Cette option existe. Une de plus pour Emery qui n'en manque vraiment plus au milieu.