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Reynet : "Je suis un salarié, je me dois de faire mon travail"

Alexis Billebault

Publié 25/08/2017 à 23:46 GMT+2

LIGUE 1 - Nommé parmi les quatre meilleurs gardiens de L1 la saison dernière, Baptiste Reynet ambitionne de poursuivre sa progression. Venu du monde amateur, le Dijonnais de 26 ans, qui aurait pu quitter le DFCO pour Montpellier au mercato, est désormais pleinement concentré sur une saison qui a commencé difficilement pour son club.

Baptiste Reynet

Crédit: Getty Images

Le DFCO a encaissé beaucoup de buts en 2016-2017. Il en est déjà à neuf depuis le début de la saison. Et vous êtes en première ligne…
B.R. : Dans notre malheur, il faut rappeler que nous avons rencontré deux grosses équipes, Marseille (0-3) et Monaco (1-4). L’objectif, avec ce qui s’était passé la saison dernière, c’était de retrouver une solidité défensive. Deux nouveaux joueurs sont arrivés – Cédric Yambéré et Wesley Lautoa – et il faut bien sûr trouver des automatismes. En plus, Lautoa s’est gravement blessé à Marseille… On a fait des erreurs de placement, de concentration, notamment sur les coups de pied arrêtés. Et moi, évidemment, je suis très exposé. C’est normal. J’ai aussi l’impression d’avoir moins de réussite, notamment à Rennes (2-2). Je pense que cela va s’arranger rapidement, car on travaille beaucoup. Mais c’est vrai que j’aimerais avoir moins de travail que l’an dernier.
Cela vous a tout de même permis de beaucoup progresser…
B.R. : Oui, bien sûr. Je me suis servi de mes deux saisons précédentes, avec Dijon, en Ligue 2. Mais aussi de mon expérience à Lorient, que j’avais rejoint un peu dans la précipitation. Comme je ne jouais pas beaucoup, je bossais beaucoup à l’entraînement, au contact de Fabien Audard, un gardien très expérimenté, ou de joueurs internationaux. La saison dernière, j’ai effectué des progrès évidents.
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Baptiste Reynet

Crédit: Getty Images

Dans quels domaines ?
B.R. : Les sorties aériennes. J’ai gagné en assurance. Je prends beaucoup plus de plaisir dans ce secteur. Le jeu au pied, également. Comme le coach (Olivier Dall’Oglio) veut que son équipe joue, cela passe notamment par une qualité de relance du gardien. Et puis, j’ai tendance à beaucoup moins sortir de mes matches. Cela m’arrivait régulièrement. J’étais moins concentré, moins présent. J’ai beaucoup travaillé sur ça. Quand on est beaucoup sollicité, cela oblige à être très attentif, très concentré.
Vous auriez pu partir cet été. Notamment à Montpellier…
B.R. : J’avais cette possibilité. Cela ne s’est pas fait. C’est comme ça. J’ai tourné la page, pour me reconcentré sur Dijon. Je suis un salarié, je me dois de faire mon travail. Je n’ai qu’un objectif : faire une belle saison et aider Dijon à se maintenir. Cela n’empêche pas d’être ambitieux. J’ai déjà dit que mon objectif était d’évoluer un jour dans un club plus huppé. Mais je ne vais pas commencer à me projeter sur le mercato 2018 (Reynet est sous contrat jusqu’au 30 juin 2021, ndlr). Ce qui compte, c’est la saison actuelle. Et me rapprocher des meilleurs gardiens français. Il y a quand même du monde, derrière Lloris, Mandanda, Costil, Ruffier, Aréola… Ce n’est pas facile de se situer dans la hiérarchie des gardiens français, car il y a du monde.
Dijon vous avait recruté en 2011, alors que vous étiez à Martigues (CFA). Votre parcours prouve que devenir professionnel n’était pas une priorité absolue…
B.R. : Je sais que je n’ai suivi le parcours classique. Comme tout gamin, j’ai un jour pensé être professionnel. Mais quand je suis passé par le club de l’ASOA Valence, j’ai perdu le plaisir de m’entraîner, de disputer des matches. Il y avait une pression qui ne me convenait pas. De mon entraîneur de l’époque. Et de celle que je me mettais, alors que ce n’est que du foot. En 2005, après trois ans à Valence, je suis reparti à l’US Moursoise, le club où j’avais commencé à jouer. Je faisais mes études, et honnêtement, je pensais que j’aurais la vie d’un citoyen lambda. Un travail dans le domaine du sport, et le foot le week-end au niveau amateur pour me faire plaisir. Et puis, j’ai rejoint Martigues en 2007. Le club fonctionnait de manière professionnelle, avec des entraînements le matin. J’ai arrêté mes études et je n’ai pas passé le bac. Martigues m’a proposé un contrat fédéral. Je me suis alors dit que cela valait le coup d’essayer. Et si ça ne marchait pas, je pouvais toujours reprendre mes études. En 2011, alors qu’il était encore en Ligue 2, le DFCO m’a contacté. J’ai signé, avec comme perspective d’être en concurrence avec le gardien numéro 2. Le club est monté, et au bout de la deuxième journée, j’étais titulaire.
Vous aviez 20 ans, aucune expérience en Ligue 1 ni même au niveau professionnel. Cela aurait pu vous desservir…
B.R. : Peut-être. Mais je ne m’étais pas mis de pression. Mon père, qui a évolué à un bon niveau quand il jouait au rugby, m’a aidé à gérer l’avant-match. J’avais vécu ce moment assez tranquillement, sans m’inquiéter. On avait perdu 2-0 de jour-là à Toulouse. Je ne sais pas comment cela se serait passé si on avait pris cinq ou six buts et plusieurs à cause de moi… Le coach de l’époque, Patrice Carteron, m’avait maintenu sa confiance jusqu’à la fin de la saison. Je suis passé du CFA à la L1 en quelques semaines. Comme quoi tout peut aller très vite...
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