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Victimes, stade, responsabilité, reprogrammation : 5 questions après les incidents d'Amiens-Lille

Gil Baudu

Mis à jour 01/10/2017 à 20:42 GMT+2

LIGUE 1 - A qui la faute ? L'enceinte était-elle aux normes ? Le match sera-t-il rejoué ? La tragédie qui a frappé le Stade de la Licorne samedi soir suscite un certain nombre d'interrogations.

Le samedi 30 septembre 2017, au stade de la Licorne, lors du match Amiens-Lille.

Crédit: Getty Images

Qui sont les victimes ?

Des supporters lillois. Selon le bilan communiqué à l'AFP par le CHU d'Amiens, ils sont 29 à avoir été blessés à l'abdomen, au thorax ou au crâne. Cinq l'ont été grièvement. Parmi ces victimes, trois mineurs âgés de 17, 16 et 14 ans. Dimanche matin, six personnes étaient encore hospitalisées. Elles étaient encore en observation, "dans un état stable". Mais "les nouvelles sont rassurantes", indique le LOSC.
Les fans nordistes se sont rués comme un seul homme sur le grillage séparant la tribune latérale de la pelouse. Des dizaines d'entre-eux se sont alors retrouvés sur le sol, écrasés par leurs camarades. "Ça s'est passé d'un coup, témoigne à l'AFP Georges Penel, un supporteur lillois de 21 ans, blessé à la jambe et au dos. Je ne sais même pas qui avait marqué. D'un coup, ça m'est tombé dessus. Plus de son, plus d'image, et après je suis reparti avec les pompiers." S'en est suivie une vive confusion. Des soigneurs de la Croix-rouge et des pompiers ont prodigué les premiers soins sur la pelouse, encadrés par les CRS. Scène surréaliste.

A qui la faute ?

La question est brûlante. Elle a poussé Bernard Joannin, le président d'Amiens, à calmer le jeu dimanche matin, en s'excusant auprès des supporters lillois. A chaud, il s'était montré nettement plus offensif envers ces "500 personnes qui se sont lancées de façon désordonnée sur cette barrière qui était en parfait état". A ses yeux, les supporters du LOSC seraient autant responsables que victimes.
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Amiens-Lille : "On nous avait prévenus que 200 ultras très énervés étaient dans le parcage"

Ces déclarations "tapageuses" ont "choqué" Gérard Lopez, le président du LOSC. Quelques heures plus tôt, Marc Ingla, son directeur général, les avait qualifiées d'"irresponsables et d'indignes". Le début d'une invraisemblable et indécente partie de ping pong.
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Gest, président d'Amiens Métropole : "On assumera nos responsabilités"

Le stade de la Licorne était-il aux normes ?

C'est l'une des questions majeures. La vétusté de l'enceinte amiénoise, inaugurée en 1999, est au cœur de la polémique depuis samedi soir. Elle fait l'objet de travaux depuis plusieurs semaines. Des travaux à 8,8 millions d'euros, "qui consistent à changer la couverture du stade", précise le préfet de la Somme, Philippe De Mester. Une verrière mal entretenue, rongée par la rouille.
A priori, la barrière qui a cédé samedi soir n'a donc "strictement aucun rapport avec ces travaux", a asséné Alain Gest, député Les Républicains et président d'Amiens Métropole, propriétaire du stade. "Aucun rapport" : une version confirmée par le préfet de la Somme au directeur général de la Ligue de football professionnel, Didier Quillot. "Rien ne laissait penser que ce garde-corps en acier galvanisé allait céder, a renchéri Guillaume Duflot, vice-président d'Amiens Métropole en charge des sports. On n'est pas tenus de changer ces barrières."
"Aucun rapport", non plus, avec l'état général du stade de la Licorne : la LFP l'avait inspecté. "Quand les clubs montent en L1 ou en L2, insiste Nathalie Boy de la Tour, il y un système de 'licence club', avec des points donnés en fonction de la conformité ou non d'un stade. Ce que je peux dire, c'est que cette licence avait été délivrée à Amiens." "Ce stade avait été homologué par la commission de la fédération et de la Ligue", a confirmé Didier Quillot.
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La barrière de sécurité écroulée au stade de la Licorne lors d'Amiens - Lille

Crédit: Getty Images

Quelles suites judiciaires ?

Une enquête pour "blessures involontaires" a été ouverte, sous l'autorité du parquet d'Amiens. Elle devra "déterminer pourquoi il y a eu cette rupture, a précisé le procureur Alexandre de Bosschère. Nous cherchons à savoir s'il y a eu des manquements particuliers. Nous avons placé des scellés sur le site qui fera l'objet d'une expertise dans les prochains jours."
La LFP, elle, "se portera partie civile". "Je ne vois pas comment il pourrait en être autrement, a réagi sa présidente Nathalie Boy de la Tour. Il y a une enquête ouverte et il appartiendra aux enquêteurs d'établir pourquoi cette barrière a cédé. Nous allons tout faire pour ne plus voir ça dans un stade." La commission de discipline de la Ligue "ouvrira une instruction" jeudi.

Le match sera-t-il rejoué ?

C'est la tendance. Mais pour l'heure, on ne le sait pas encore. Car dans de telles circonstances, le report de la rencontre n'est pas automatique. La décision revient à la commission des compétitions de la LFP. "Elle va se réunir dans la semaine pour voir si le match doit être rejoué ou pas, et si oui quand", indique Nathalie Boy de la Tour.
Pour rappel, Lille venait d'ouvrir le score, grâce à Fodé Ballo-Touré, lorsque l'incident s'est produit. Le match n'avait commencé que depuis 16 minutes. Une mi-temps n'ayant pas été effectuée, il est probable que cet Amiens-Lille soit rejoué dans son intégralité.
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