Avant Lyon - Lille - Le succès du LOSC est celui de Pépé… mais aussi (et surtout) du collectif

Il serait fou de croire que le succès lillois n'est pas celui de Nicolas Pépé. Après tout, le LOSC lui doit un peu plus de la moitié de ses buts en Ligue 1. C'est un cas unique. Mais la réussite des Dogues découle surtout d'une constante universelle, selon laquelle la meilleure individualité dépend du collectif et réciproquement.

L'évidence a beau en être une, elle n'a pas été appréhendée par d'autres puissances du championnat, comme Marseille, ou comme Lyon, club face auquel Lille peut blinder sa place de deuxième dès ce dimanche soir (21h00).

Lille a tiré profit de ce constat tout au long de la saison et, plus particulièrement, lors de ses deux dernières rencontres à domicile. Lors de son succès référence devant le Paris Saint-Germain (5-1), Pépé avait inscrit un but et délivré deux passes décisives mais il s'était "d'abord mis au service du collectif sur un plan défensif et tactique", comme l'avait souligné Christophe Galtier après le match.

La semaine dernière, le LOSC en a aussi passé cinq à Nîmes dans un autre modèle d'expression de groupe : avec cinq passeurs et autant de buteurs différents, les Dogues ont réussi ce qu'aucune autre équipe n'a été capable de faire depuis qu'Opta analyse la Ligue 1, en 2006.

Comment Lille y est parvenu ? Par la nature de son effectif. "Mes joueurs sont jeunes, insouciants, mais ils sont déterminés, rappelait l'entraîneur la semaine dernière. Ils sont très à l'écoute. J'ai leur ai dit qu'ils tenaient quelque chose grâce à leurs efforts, qu'il ne fallait pas le lâcher et que les cadres devaient faire comprendre aux jeunes qu'il y a des matches qui sont déterminants". Le mélange a pris grâce, aussi, aux compétences de Galtier.

Le technicien de 52 ans a été capable d'impliquer l'ensemble de ses joueurs, dès l'exercice précédent - catastrophique - et jusqu'au cœur de la saison en cours. Avant même que Fodé Ballo-Touré rejoigne Monaco au mercato d'hiver, le coach lillois avait déjà acté son remplacement, puisqu'il avait dit à son président que "Youssouf Koné était un joueur qui ressemblait beaucoup à Koné et qu'il fallait qu'il s'exprime".

Il a aussi parfaitement préparé, par ses mots ou par le relais de ses cadres, l'intégration de Gabriel et Soumaré, suppléants respectifs de Soumaoro et Xeka, blessés. Le technicien marseillais a aussi su mobiliser ses remplaçants, même ceux pour lesquels accepter ce statut était difficile (Loic Rémy, Luiz Araujo…).

Leur engagement a permis à Lille de résister dans le sprint final : 10 buts sont venus du banc en deuxième partie de saison. Au total, parmi l'effectif nordiste, 17 joueurs ont été impliqués sur au moins un but. Soit deux de plus qu'à Marseille et trois de plus qu'à Lyon. Et c'est aussi ce qui a creusé l'écart sur les deux Olympiques.