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Avant OL - ASSE : Bruno Genesio, attention au virage

Cyril Morin

Mis à jour 23/11/2018 à 18:06 GMT+1

LIGUE 1 - À deux doigts d’être débarqué la saison dernière après l’élimination de l’OL en Ligue Europa, Bruno Genesio avait réussi à sauver son siège à la faveur d’une fin de saison canon en championnat. Quelques mois plus tard, le voilà à nouveau attendu au tournant alors que son équipe entame le virage le plus important de sa saison, face à Saint-Etienne ce vendredi et face à City mardi.

Bruno Genesio

Crédit: Getty Images

Un Memphis Depay en feu avec les Pays-Bas. Ferland Mendy et Tanguy Ndombele qui ont séduit les observateurs au niveau international. Nabil Fekir qui reste très nettement au-dessus du niveau moyen de la Ligue 1. Houssem Aouar et Moussa Dembélé qui sont deux des plus gros espoirs français à leur postes respectifs. Anthony Lopes, Jason Denayer, Rafael et Tete habitués aux joutes de niveau international. Pas besoin de tourner autour du pot : derrière Paris, l’OL dispose très nettement du deuxième meilleur effectif de Ligue 1. À même de s’affirmer en tant que premier dauphin, voire même, avec de l’ambition, premier poursuivant.
Au tiers du championnat, Lyon est loin de ce statut. Reléguée déjà à 15 points (!) de l’intouchable PSG, la troupe de Bruno Genesio se bat avec le LOSC, Montpellier, Saint-Etienne et l’OM pour une place sur le podium. N’en déplaise à Jean-Michel Aulas qui n’a de cesse de répéter que son équipe a besoin d’encouragements, le club lyonnais n’est pas à sa place. La faute à son entraîneur ?
Sans cesse remis en cause depuis son arrivée à la tête du club en décembre 2015, le coach lyonnais n’a pas calmé les plus sceptiques sur son cas. Dans ce combat perpétuel, ses victoires face à Manchester City (1-2) et l’OM (4-2) semblaient avoir donné un avantage net au technicien lyonnais. Et, puis, comme toujours, son OL est retombé dans ses travers : difficultés dans le jeu, indigence face aux "petits" et grande fébrilité défensive. Alors que son équipe aborde sans doute la semaine la plus importante de son année, entre fierté régionale face à l’ASSE et ambition européenne face à Manchester City, l'ancien adjoint de Remi Garde se retrouve à un tournant. S’il se trompe dans cette semaine décisive, son avenir deviendra forcément plus sujet à débat.
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Gasset : "Franchement, je tire mon chapeau à Genesio"

Meilleur ratio de points/match depuis Perrin

Faut-il le rappeler, Genesio n’était pas passé loin du couperet la saison passée. La faute à cette élimination précoce en Ligue Europa. Les jours qui avaient suivi le naufrage lyonnais, on avait vu l'homme évoquer à haute voix son départ. "Est-ce la fin de l'aventure avec Lyon ? Oui, j'en ai peur, mais ce n'est pas ce qui m'occupe le plus l'esprit" avait-il avancé avant le spectaculaire redressement lyonnais.
"Ce que j’aimerais, c’est qu’un jour, on soit objectif" a-t-il demandé dans les colonnes du Progrès jeudi. À raison. Le coach lyonnais est loin de présenter le pire bilan d’un entraîneur lyonnais. C’est même l’inverse. C’est simple : personne n’a obtenu plus de point/match que lui depuis Alain Perrin. Un autre temps pour l’OL. Le tout avec un ratio de défaite inférieur à ceux d’Hubert Fournier et Rémi Garde. Voilà pour les chiffres, sans oublier la meilleure attaque de l’histoire de l’OL en L1 l’année passée avec 87 pions.
Le ratio point/match de Bruno Genesio n'est pas le pire des entraîneurs récents de l'OL
Ça, c’est le côté pile. Mais le côté face n’est pas forcément très reluisant. Depuis son arrivée, Lyon a perdu 46 points après avoir mené au score en Ligue 1. Réparti sur 108 matches, ce n’est pas négligeable. Une tendance à ne pas tenir un match qui s’est encore répétée face à Hoffenheim, à onze contre dix, mettant en danger une qualification qui lui tendait les bras (2-2). Cette saison, cela s’est également produit en L1 face à Caen, Nantes version Cardoso ou Bordeaux. Des équipes loin d’être des foudres de guerre offensives.

Un médecin sans remède

Au-delà des chiffres, il y a cette impression, lassante, de se répéter. L’OL est bourré de talents. Mais laisse filer bien trop de points. C’est une constante des saisons rhodaniennes. Et, malgré tous ses avertissements et autres coups de gueule, c’est une constante que Genesio n’a jamais réellement réussi à soigner. Comme un médecin qui connaît le diagnostic sans trouver le remède adéquat.
Souvent, l’entraîneur de lyonnais s’est caché derrière la jeunesse de son effectif et le manque de maturité qui devrait en découler pour expliquer ces failles. Mais la jeunesse ne peut être à sens unique : louée pour sa vitalité et son talent mais vilipendée pour son manque de vice et de gestion.
Histoire de retourner le couteau dans la plaie, on peut noter que Lucien Favre, un temps évoqué pour remplacer Hubert Fournier, s’en sort formidablement bien avec ses jeunes pousses à Dortmund. Preuve que la jeunesse n’est pas une tare, surtout quand il s’agit de jeunes disposant déjà de beaucoup de matches professionnels, à l’image de Lucas Tousart ou Moussa Dembélé.

Aulas : "Je ne suis pas aveugle ni inconscient"

Offensif face aux critiques, Genesio s’est aussi défendu de tout tâtonnement tactique, invoquant Pep Guardiola et ses incessants changements. Sans faire offense à celui qui l’a terrassé à l’Etihad, comparaison n’est pas raison. Le palmarès du Catalan parle pour lui. Celui du Rhodanien pas encore.
La saison passée, d’ailleurs, c’est son passage à cinq défenseurs après la blessure de Nabil Fekir qui avait permis à Saint-Etienne d’égaliser en toute fin de match (1-1). Une erreur à ne pas répéter alors que se profile pour lui et pour l’OL une séquence qui ressemble fortement à un tournant. Un mauvais résultat face à Sainté puis face à City ne manqueraient pas de remettre de l’huile sur le feu. Surtout si, in fine, la troupe lyonnaise n’atteint pas les 8e de finale.
En septembre dernier, alors que la maison rhodanienne tanguait déjà sévèrement, Jean-Michel Aulas avait défendu, comme souvent, son entraîneur. Tout en y ajoutant une petite phrase qui voulait tout dire : "Après, si je dois prendre des décisions, je le ferai. Sans état d’âme. Je l’ai déjà montré" dans un entretien au Dauphiné Libéré titré "Je ne suis pas aveugle, ni inconscient". Pour l’instant, il est surtout solidaire. Jusqu’où ? C’est toute la question.
Bruno Genesio
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