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Cette L1 qui ne s’en sort pas

Glenn Ceillier

Mis à jour 12/04/2019 à 12:31 GMT+2

LIGUE 1 - Le Championnat de France va encore perdre de nombreux éléments cet été. Comme régulièrement lors des marchés des transferts estivaux, les clubs de L1 vont devoir vendre. Et c'est notamment le cas pour les équipes phares du championnat. Car même Paris est touché pour des explications différentes.

Nicolas Pepe avec Lille, 2019

Crédit: Getty Images

C'est une rengaine trop bien connue en L1. Inlassablement, elle revient saison après saison. Et cet été, ce sera encore le cas. Le mercato approche et déjà, cela se dessine : les clubs de l'élite française vont devoir trouver la solution miracle pour être compétitifs… tout en lâchant du lest. Contrairement à d'autres cylindrées européennes, les gros clubs du championnat de France se retrouvent presque tous face à cette problématique.
Quand on fait un petit tour d'horizon de la situation, le constat est frustrant. Dauphin du PSG, Lille va ainsi vendre Nicolas Pépé, Thiago Mendes et sûrement Adama Soumaoro, trois de ses joueurs clefs dans cette saison surprenante. De quoi s'interroger sur sa future compétitivité. Mais la logique du club, dont les finances sont scrutées de très près, l'impose. Et même une qualification pour la lucrative Ligue des champions n'y changera rien. Il y a des affaires qui ne peuvent pas se refuser pour des clubs de L1.
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Thiago Mendes (Lille) face à Reims

Crédit: Getty Images

Le trading, symbole de la Ligue des talents

Dans le lot, Lyon sort un peu de ce cadre grâce à une gestion économique saine même si l’OL risque de s'offrir un beau lifting en se séparant de Tanguy Ndombele, Memphis Depay ou encore Nabil Fekir dont le contrat se termine dans un an. Mais le cas de l'OM a par exemple de quoi laisser songeur. Le club phocéen, qui affiche déjà un résultat net négatif de 78,58 millions d'euros, aura du mal à retenir Mario Balotelli et devra se séparer de cadres comme Florian Thauvin. Surtout si la Ligue des champions n'est pas au bout à l'issue de la 38e journée comme cela se profile. La L1 va donc bien changer de visages.
Rien de bien nouveau sous le soleil direz-vous. Et vous n'avez pas tort. Si Marseille se vantait d'opter pour une autre stratégie, les clubs de l'élite penchent depuis des années maintenant pour le "trading", en misant sur des joueurs prometteurs pour essayer de faire des plus-values sur le marché des transferts. "Le trading n'est pas un gros mot", a ainsi avoué le nouveau président de Nice, Gauthier Ganaye. "C'est le premier poste de recettes des clubs". Mais cela rappelle aussi les difficultés des clubs tricolores à faire augmenter leurs autres recettes (billetteries, marchandising…). Excepté le PSG, ils sont ainsi légion à avoir cédé à cette mode, qui veut qu'un club lâche ses pépites dès qu'un gros chèque se présente.
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Les limites de la… Ligue des talents

Dans le dernier rapport de la DNCG, Jean-Marc Mickeler, le président du gendarme financier du foot français, se félicitait d'ailleurs du "montant record de 929 millions de plus-values liées aux transferts" réalisé par les clubs professionnels français en 2017-18. Un chiffre impressionnant qui illustre ce constat. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que la LFP a axé sa communication sur la Ligue des talents. Un slogan qui en dit long. Mais qui a de quoi interroger.
Car si la L1 va être boostée par l'augmentation conséquente de ses droits TV en 2020, ses représentants touchent clairement leurs limites pour concurrencer les géants des autres championnats. Et on le voit ensuite sur la scène européenne, il ne sert ainsi à rien de remuer le couteau dans la plaie en rappelant les résultats des clubs tricolores sur le Vieux Continent cette saison. Or, il faut bien en avoir conscience : la progression des droits TV ne changera pas tout. Alors que la menace d'une évolution de la Ligue des champions qui ne leur serait pas du tout favorable dans ces conditions pointe le bout de son nez, les clubs de L1 ne peuvent pas se contenter de ce statut de Ligue des talents et doivent réussir à trouver d'autres revenus pour sortir de cette logique économique. Une vielle rengaine là-aussi. Malheureusement encore une fois.

Et même le PSG doit lâcher du lest

Le pire dans l'histoire ? Même la locomotive de la L1 est touchée par cette obligation de "lâcher du lest". Paris n'a bien entendu pas les mêmes soucis. Cela n'a même rien à voir avec ces autres "concurrents" domestiques. Mais le PSG doit aussi vendre, fair-play financier oblige. Avant le 30 juin pour équilibrer ses comptes et compenser les transferts ou salaires de Neymar et Kylian Mbappé. Et durant l'été, surtout si le champion de France sort son chéquier pour s'attacher les services d'éléments aptes à renforcer son effectif.
Cette contrainte majeure risque à force de déséquilibrer le groupe parisien qui perd de la profondeur. Thomas Tuchel, agacé ces derniers temps pour son manque de solution, ne dira pas le contraire. De quoi penser que cette L1 a encore quelques défis à affronter pour concurrencer les autres championnats. Ou alors, le championnat de France peut se satisfaire de ce statut de Ligue des Talents. Avec les risques que cela comprend sur le long terme en terme de compétitivité.
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