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Joue-la comme Monaco : le "pari audacieux et compliqué" des Girondins de Bordeaux version US

Rémy De Souza

Mis à jour 30/01/2019 à 15:45 GMT+1

COUPE DE LA LIGUE - Bordeaux se déplace mercredi à Strasbourg pour une demi-finale de Coupe de la Ligue qui pourrait donner du relief à la saison des Girondins. En dehors des terrains, c’est plus animé, changement d’actionnaire oblige. Désormais aux manettes, les Américains du fonds d’investissement GACP mettent leurs pions en place. Et interrogent, forcément.

L'Américain Joseph DaGrosa, le nouvel homme fort des Girondins de Bordeaux.

Crédit: Getty Images

Nouveau look pour une nouvelle vie ? M6 n’est plus actionnaire des Girondins mais le titre de l’émission bien connue des téléspectateurs de l’ex "petite chaîne qui monte" s’applique sans mal au club girondin. C’est que Bordeaux fait sa mue dans cet exercice 2018-2019. Une saison qui n’est pas partie pour rester dans la grande histoire du club au scapulaire, avec une douzième place sans saveur en Championnat. Seule la perspective d’une victoire en Coupe de la Ligue, plus ouverte que jamais depuis l’élimination du PSG, a de quoi redonner le sourire aux supporters, lesquels n’ont d’ailleurs pas manqué d’aller rappeler aux joueurs l’importance de cette demi-finale à Strasbourg, mercredi à partir de 18h45, en s’invitant à l’entraînement des Bordelais, dimanche au Haillan.
Que le succès soit au bout de ce déplacement à la Meinau, que le trophée soit ou non soulevé au stade Pierre-Mauroy le 30 mars pour s’ouvrir les portes de l’Europe, cet exercice aura malgré tout une place à part. Et pour cause : après 19 années émaillées de succès, M6 a passé la main à General American Capital Partners (GACP), fin septembre, dans un climat de défiance des supporters. Ce fonds d’investissement américain met progressivement sa patte sur sa nouvelle acquisition. Le nouvel homme fort du club, Joe DaGrosa, a fait sa tournée médiatique à la rentrée dernière pour préciser à quoi il fallait désormais s’attendre : "80 millions d'euros" d’investissements "pour les prochaines années", une somme "pas énorme" mais qui sera dépensée "de façon intelligente", promettait-il dans Téléfoot.

"Des allures de chantier"

Après les paroles, les actes. L’attaquant anglais Josh Maja, 20 ans, a débarqué samedi en provenance de Sunderland. Devrait suivre le défenseur italien Raoul Bellanova (18 ans, AC Milan) alors que ça discute pour l’attaquant français Bryan Mbeumo (19 ans, Troyes) et le défenseur central Harold Moukoudi (21 ans, Le Havre). Ce premier mercato sous pavillon US dessine donc les contours du projet bordelais à la sauce américaine. Le topo ? Un classique sur la planète football : miser sur des jeunes joueurs à potentiel, dans l’idée de les revendre à moyen terme avec une belle plus-value à la clé. Un modèle économique qui a fait le succès de Porto et de Séville. Mais qui, poussé à l’extrême, explique en grande partie les difficultés rencontrées par l’AS Monaco cette saison. Les supporters lillois, en dépression l’an dernier avant de revivre cette saison, pourraient également disserter sur le sujet.
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Ulrich Ramé, directeur sportif, et Frédéric Longuépée, président des Girondins, entourent la recrue anglaise Josh Maja lors de sa présentation à la presse, le 28 janvier 2019 à Bordeaux.

Crédit: Getty Images

"C’est un pari audacieux et compliqué", estime l’agent Christophe Hutteau, consultant pour Eurosport. "C’est un modèle déjà appliqué par de nombreux clubs. Cela implique que Bordeaux aura un temps de retard pour lutter efficacement sur le marché de la post-formation. Il faut une ossature solide et préserver un équilibre. Avec qui et comment vont-il travailler ? L’organigramme reste à définir et ça prend des allures de chantier", poursuit ce fin connaisseur du club aux six titres de champion de France. Frédéric Longuépée, le nouveau président des Girondins, a profité lundi de la présentation à la presse de Maja pour appuyer sur quoi le nouveau board bordelais concentre ses forces : "On travaille à la mise en place de la structure. (…) C’est important de créer les conditions du succès".
Des ambitions - "stabiliser les résultats et intégrer de manière régulière le cercle des équipes européennes" -, des moyens réels mais limités et une réflexion, en vigueur chez les supporters comme les observateurs, accompagne ce début de règne américain des Girondins : "Ça suscite beaucoup d’interrogations", résume Christophe Hutteau. "Il est trop tôt pour avoir un avis raisonnable et raisonné sur le projet bordelais", conclut l’agent. Bon cru ou piquette sans saveur ? Ce Bordeaux version US est loin d’avoir livré son verdict.
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