Ligue 1 - Nîmes - PSG : Marquinhos au milieu ? Il faudra peut-être s'y habituer

Dépanner, Marquinhos sait ce que c'est. En 2016, il avait joué quasiment deux mois au poste d'arrière droit en raison de la suspension de Serge Aurier, après le dérapage de l'Ivoirien sur Périscope. Le Brésilien avait parfaitement assuré l'intérim dans un rôle qu'il avait déjà parfois tenu à la Roma où il avait débuté son parcours en Europe (en 2012/2013). Cette fois, c'est une mission plus délicate qui attend le défenseur central du PSG. Car sa titularisation au milieu de terrain face à Angers (3-1) n'était peut-être pas seulement une pige.

Thomas Tuchel n'a pas dit le contraire. "J'ai cette idée depuis quelques semaines et aujourd'hui c'était la possibilité de tester ça, affirmait l'entraîneur parisien samedi dernier après la victoire sur le SCO. C'est comme une phase de préparation mais malheureusement ce n'est pas de la préparation, c'est la Ligue 1. A mon avis, Marquinhos a joué à un top niveau, il est en forme, il a été très important." Au point où l'hypothèse de revoir le Brésilien dans un rôle de sentinelle face à Nîmes est probable. Même si cela ressemble plus à un choix par défaut qu'à autre chose.

Il était pourtant question de renforcer le secteur de l'entrejeu, déjà peu fourni la saison passée, lors du mercato d'été. C'est l'inverse qui s'est produit. Paris n'a pas enregistré la moindre recrue estivale au milieu de terrain. Dans le même temps, il a officialisé les transferts de Javier Pastore à l'AS Rome, de Grzegorz Krychowiak au Lokomotiv Moscou et le départ à la retraite de Thiago Motta. Le PSG s'est même délesté d'un quatrième milieu lors de la dernière journée du marché avec le départ de Giovani Lo Celso au Betis sous forme de prêt avec option d'achat. Ce qui complique encore la donne.

Thomas Tuchel est donc contraint de bricoler. Comme milieux de métier et d'expérience au plus haut niveau, l'entraîneur parisien ne peut s'appuyer que sur Adrien Rabiot, Marco Verratti et Lassana Diarra. Pour ne rien arranger, les deux derniers nommés connaissent des pépins physiques et seront d'ailleurs absents à Nîmes. Pour compenser cette pénurie, Tuchel n'a pas beaucoup d'options. Il mise sur les jeunes Christopher Nkunku et Antoine Bernède. Et envisage donc de faire évoluer Marquinhos un cran plus haut.

Unai Emery avait lui aussi connu une pénurie de milieux dans la première moitié de la saison passée, avant l'arrivée de Lassana Diarra lors du mercato d'hiver. Le technicien basque avait ainsi été amené à faire reculer Julian Draxler dans l'entrejeu au sein de son 4-3-3. Une option moins envisageable compte tenu des premières sorties du PSG cette saison. Que ce soit avec une défense à trois ou à quatre, Neymar évolue davantage dans un rôle de meneur en soutien de l'attaque. Le milieu parisien devrait ainsi souvent se présenter avec un duo de récupérateur et une pointe haute.

Dans cette configuration, cela limite la perspective de voir Julian Draxler, naturellement tourné vers l'attaque, à la récupération. Ou d'imaginer Angel Di Maria redescendre aussi bas dans le milieu, même si Tuchel n'hésite pas à demander à l'Argentin de participer davantage à l'élaboration des phases offensives. C'est bien un profil défensif qui fait défaut à l'entraîneur parisien pour densifier son effectif dans l'entrejeu. Marquinhos, même s'il n'a quasiment jamais évolué au milieu dans sa carrière, semble, par défaut, s'inscrire mieux dans ce registre que Thiago Silva ou Presnel Kimpembe.

L'ancien Romain a livré une prestation mitigée face à Angers au milieu. C'est légitime à un poste qu'il ne maîtrise absolument pas. Le Brésilien a cependant quelques qualités pour y faire bonne figure. Pour un défenseur, il a une technique supérieure à la moyenne. Son impact dans les duels et son apport dans le domaine aérien étaient déjà précieux pour la défense du PSG et ne sont pas superflues au milieu de terrain. L'international brésilien est aussi un bon relanceur et a montré des qualités évidentes dans le placement. Pour un défenseur, encore une fois. C'est là tout le problème.

Au milieu, le niveau exigé dans ces différents domaines est encore supérieur. Savoir lire le jeu et être influent en défense ou au milieu de terrain, ce n'est pas la même chose. C'est justement cette limite que Marquinhos a affiché face à Angers. Elle est d'autant plus criante que Paris disposait d'un spécialiste du poste avec Thiago Motta. Sa science du jeu, sa qualité dans la circulation et la conservation du ballon et sa capacité à décocher les passes qui cassent les lignes contribuaient nettement à la supériorité parisienne dans l'entrejeu. Marquinhos ne peut pas offrir les mêmes perspectives. Mais au moins, il sait ce que dépanner veut dire. Et à l’heure actuelle, c’est tout ce qui compte pour Tuchel.