Nantes - PSG (3-2) : Kehrer, une statistique dramatique et un niveau énigmatique

Ce n'est pas vraiment la fameuse qualité allemande. Mardi face à Nantes, Thilo Kehrer a symbolisé le manque de fiabilité de la défense du PSG, battu par les Canaris (3-2). L'Allemand a clairement sa part de responsabilité dans ce revers, même s'il n'est pas le seul. Il s'est rendu coupable d'une erreur individuelle qui a permis aux Nantais de prendre l'avantage dans cette rencontre. Un duel perdu sur l'aile gauche face à Kalifa Coulibaly, pourtant moins bien placé que lui au moment de jouer ce ballon, qui illustre parfaitement les difficultés de la recrue parisienne dans cette deuxième moitié de saison.

Manque de concentration, placement aléatoire, relance défaillante : Kehrer a affiché ses limites en 2019. Il a aussi la fâcheuse tendance à les étaler quand le PSG s'en passerait le plus volontiers. Il y a eu cette faute sur Marcus Thuram qui a provoqué un penalty dans le temps additionnel de l'élimination improbable face à Guingamp en Coupe de la Ligue (1-2). Il y a eu cette passe en retrait mal assurée et parfaitement exploitée par Romelu Lukaku qui a initié la soirée cauchemardesque face à Manchester United (1-3). Son erreur face à Nantes ne fait que noircir un peu plus le tableau.

Les chiffres aussi. La défense parisienne a un rendement totalement différent en fonction de la présence de l'Allemand. Avec lui, Paris encaisse un but toutes les 88 minutes de jeu. Soit au moins un but par match. Sans lui, cette moyenne passe à un but toutes les 180 minutes de jeu. L'écart est considérable. Et donne fatalement à l'ancien joueur de Schalke 04, recruté pour la coquette somme de 37 millions d'euros l'été dernier, l'allure du maillon faible de la défense francilienne.

Kehrer est au creux de la vague dans une première saison parisienne qui n'a jamais ressemblé à un long fleuve tranquille. Après des débuts poussifs, l'Allemand avait su monter en puissance. Il était même devenu le premier choix de Thomas Tuchel au poste d'arrière droit, où il a été titularisé à Naples (1-1), face à Liverpool (2-1) et à Manchester (0-2). Trois prestations abouties qui laissaient entrevoir un début de parcours prometteur pour l'Allemand à Paris. Cette impression a radicalement changé depuis le match retour face aux Red Devils.

La question du niveau de Kehrer peut éventuellement se poser. Mais il est encore trop tôt pour en juger. Le jeune défenseur de 22 ans est en phase d'apprentissage dans un club où les exigences sont nettement plus élevées que ce qu'il avait connu depuis le début de sa carrière. Elle n'est pas facile à digérer. Loué par Thomas Tuchel pour sa polyvalence, Kherer a été baladé à tous les postes de la défense et dans toutes les configurations. Il n'a pas forcément été mis dans les meilleures dispositions pour prendre des repères et s'y accrocher.

Il y a aussi le paramètre physique à prendre en considération. L'Allemand est le sixième joueur le plus utilisé de l'effectif parisien avec 2683 minutes de temps de jeu total cette saison. Il a été extrêmement sollicité dans une première saison où il était plutôt attendu dans un rôle de réserviste plus adéquat pour parfaire son apprentissage. Kehrer a finalement été plongé plus rapidement que prévu dans le grand bain. Ce n'est pas totalement illogique s'il boit un peu la tasse par moments. C'est aussi comme cela qu'on apprend.