Neymar, l’or est devenu plomb

Maxime Dupuis

Mis à jour 16/07/2019 à 17:48 GMT+2

LIGUE 1 – Arrivé pour 222 millions il y a deux ans et figure de proue d’un PSG qui se rêvait roi d’Europe, Neymar est un rêve qui a fini par se transformer en cauchemar. Aujourd’hui, le joueur a des envies d’ailleurs, de Barcelone pour être précis. Le PSG s’y est résigné mais ne veut pas brader un joueur qui a pourtant perdu de sa valeur… tout en restant trop cher pour l’essentiel du continent.

Neymar avec le PSG

Crédit: Getty Images

Il y a deux ans, ce fut une prise de guerre monumentale. Le butin du siècle, pour le Paris Saint-Germain. Cinq mois après la désillusion du Camp Nou et une "remontada" qui a donné son nom à toutes les autres, Paris se vengeait du FC Barcelone sur un autre terrain, celui des transferts, en allant amputer la formidable MSN de l'une de ses ailes et, surtout, de son N. N comme Neymar.
Neymar, impatient et impétueux, avait envie de porter un projet, une équipe, et sortir de l'ombre de Lionel Messi. Le pari Paris, audacieux, semblait cocher toutes les cases : leadership, ambition et rémunération XXL. Tout y était. Et comme QSI était prêt à faire sauter la banque, le Brésilien a dit banco.
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Neymar : "Je ne suis pas un super-héros"

Deux ans plus tard, l'idylle est déjà terminée. Entre août 2017 et juillet 2019, il s'en est passé des choses. Economiquement, Neymar a servi les intérêts du PSG, même si l'épée de Damoclès liée au fair play financier a fait peser une constante et désagréable incertitude au-dessus des têtes parisiennes. Sportivement, en revanche, Paris a stagné. Et Neymar, rendons-lui grâce, n'en est pas le principal responsable. L'ancienne direction sportive n'a pas fait grand-chose pour que le PSG se rapproche de son but initial : gagner la Ligue des champions.

Cote en berne

Quoi qu'il en soit et quels que soient les fautes et les fautifs, Neymar veut quitter le navire. Il ne l'a toujours pas dit ouvertement mais les autres parlent pour lui. Et lui ne fait rien pour laisser imaginer le contraire. Les choses sont désormais assez claires et c'est pourtant là que l'affaire se corse. Parce que ce qui faisait la force de l'alliage il y a deux ans est aujourd’hui une épine XXL dans le pied des acteurs principaux d'une saga qui n'en est qu'à ses balbutiements estivaux. L’or s’est transformé en plomb. Paris aimerait désormais le fondre en argent.
222 millions pour le rapatrier à Paris, 36 millions de salaire annuel : voici pour les chiffres. A cette heure, personne n'est en mesure ni ne désire mettre autant d'argent sur la table. Pour deux raisons : vu de l'extérieur, le PSG n'est pas en position de force et il y a donc matière à négocier un rabais sur un joueur qui est arrivé en Ligue 1 en tant que 3e meilleur joueur du monde officieux et, aujourd'hui, en est loin. Il n'a certes que 27 ans mais ses deux demi-saisons parisiennes, jonchées de blessures hivernales, n'ont pas fait grand-chose pour améliorer ou au moins maintenir sa cote. Son Mondial 2018, entre prestations neutres et grossières simulations, non plus.
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Neymar

Crédit: Getty Images

A cette heure, l'avenir de Neymar ressemble à une impasse. Paris ne veut pas le brader. Barcelone ne veut pas le racheter au prix espéré, qui n'est guère plus bas que 200 millions. Quid du reste de l'Europe ? Le joueur est très cher et n'offre plus les garanties qui étaient les siennes au moment où il a rejoint la France. A cause de ses blessures, évidemment. Par son attitude, aussi. Le Real Madrid aurait les moyens ? Zidane n'est pas convaincu et, accessoirement, il a désormais Eden Hazard à disposition. Manchester United ? Il ne tourne pas la tête en direction de Neymar. Le Bayern ? Il n'achète pas ce type de joueurs. Manchester City ? Les Anglais ont les moyens mais Guardiola a une idée fixe et le Brésilien n’entre pas dans ses plans. La Juventus ? Elle se construit une équipe et ne cherche pas à empiler les individualités.
On en revient donc, toujours et encore à Barcelone, qui vient de s'attacher les services d'Antoine Griezmann. Sur le papier, le champion d'Espagne n'a pas besoin de l'international brésilien, parti avec pertes et fracas il y a deux ans. Et le fait comprendre au PSG… tout en tentant le coup, quand même, via des propositions qui ne sont pas à hauteur de ce que veut Paris qui, de son côté, ne peut pas mettre le joueur au placard. Pourquoi ? Parce qu'on ne range pas 36 millions dans un placard. Même quand on s'appelle QSI. Dans la course à l'armement, le PSG ne peut conserver un tel caillou dans la chaussure. L'UEFA le lui ferait gentiment remarquer tôt ou tard en cas de nouvel investissement majeur. Bref, à cette heure, l'imbroglio est total. La prise de guerre est devenue un boulet. Et on ne sait pas vraiment qui du PSG ou de Neymar le traîne. Et pour combien de temps.
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