OL - Son départ acté, quel bilan pour Genesio ?

Bruno Genesio va mettre un terme à son aventure avec l'Olympique Lyonnais. Son sort a divisé le club et ses suiveurs en deux clans dans un débat passionné. Tentons d'y voir plus clair en mettant sur la table les accomplissements et les échecs de Bruno Genesio depuis son arrivée sur le banc de touche le 24 décembre 2015. Trois ans et demi de management pour quels résultats ?

Le mandat de Genesio démarre parfaitement. Hubert Fournier a laissé l'OL dans un état critique : neuvième à six points d'une AS Monaco qui carbure. Genesio et ses hommes vont renverser la tendance au cours d'une phase retour brillante (12 victoires, 3 nuls, 4 défaites) et terminer dauphin du PSG après une démonstration face à Monaco lors de la 37e journée (6-1). La défaite en quart de finale de Coupe de France face au PSG ne ternit pas le bilan et c'est en toute logique que Genesio poursuit l'aventure.

Alexandre Lacazette, Nabil Fekir, Corentin Tolisso, Memphis Depay (arrivé au mercato d'hiver), Mathieu Valbuena : Genesio manage cette saison-là son meilleur effectif. Il terminera l'année à 28 points de Monaco et à 11 du podium avec des défaites humiliantes à Dijon, Caen, Lorient, Guingamp ou Saint-Etienne. Cet exercice de L1 reste le plus grand échec de Genesio depuis sa prise de fonction. La phase de groupes ratée en Ligue des champions est à peine gommée par une demi-finale de Ligue Europa. Mais la sortie de route face à l'Ajax Amsterdam, qui s'est présentée dans la compétition avec une équipe inexpérimentée, laisse de gros regrets. La génération Tolisso - Lacazette ne part pas par la grande porte. Mais Genesio continue et son procès en légitimité démarre déjà.

Lyon termine troisième mais très loin du PSG (15 points). Genesio et ses hommes retrouvent la Ligue des champions, l'objectif majeur de leur saison. Une récompense qui ne saurait gommer les immenses déceptions en Coupe. Alors que la finale se joue dans son stade, Lyon échoue en 8e de finale de Ligue Europa après s'être imposé sur la pelouse du CSKA Moscou (0-1, 2-3). Une tête d'Ismaël Diomandé met fin à ses rêves de Coupe de France sur la pelouse de Caen en quart de finale et son aventure en Coupe de la Ligue se résume à un 8e perdu face à Montpellier (4-1).

Tout n'était pas parfait cette saison. Mais, à la tête d'un groupe jeune et très prometteur, Genesio est parvenu a remplir un premier objectif fixé par son président avec cette qualification en 8e de finale de C1. Et puis, l'OL s'est crashé. La défaite face à Rennes en demi-finale de Coupe de France a empêché Lyon d'espérer gagner une coupe tandis que l'équipe n'a fait que sombrer par la suite au point de regarder dans le rétro pour sauver sa 3e place plutôt que d'essayer de déloger Lille de la deuxième place.

En trois saisons et demie, Bruno Genesio, troisième entraineur de l'histoire de l'OL en pourcentage de victoires (55% derrière Gérard Houllier et Alain Perrin) a soufflé le chaud et le froid. Son bilan n'est ni tout noir ni tout blanc. Avec deux qualifications pour la C1 en trois tentatives, l'essentiel a été globalement assuré mais les matches disputés dans les différentes coupes, nationales et européennes, ternissent son CV. Lyon n'a rien gagné, une constante depuis 2012, sous sa houlette et accusé en moyenne 21 points sur la tête de la Ligue 1 depuis ses débuts.

Lyon est devenu une équipe de coups d'éclats. Capable de fantastiques symphonies sur les terrains des plus grands et de purges sans nom contre des sans grades. L'OL reste globalement dans les clous sous Genesio, si l'on s'en tient uniquement aux résultats bruts. Le technicien des Gones n'a raté qu'une saison (2016/2017), mais son bilan peut manquer d'éclat. Les rêves de victoire finale en Coupe d'Europe claironnés par Jean-Michel Aulas ont rarement semblé aussi utopiques.