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La saison de Ligue 1 2019/2020 officiellement terminée : il était temps d'en finir

Maxime Dupuis

Mis à jour 01/05/2020 à 10:45 GMT+2

LIGUE 1 – La Ligue de Football Professionnel a mis un terme à la saison 2019/2020, jeudi en fin d’après-midi. Enfin !, serait-on tenté de dire. La LFP et les clubs ont gelé les classements en retenant le quotient points pris par matches joués. Sans doute la moins mauvaise des solutions - parfois extravagantes - proposées.

La pelouse du Parc des Princes

Crédit: Getty Images

La fin de la récréation a été sifflée. Enfin. A une petite dizaine de jours du début du déconfinement et alors que s'ouvre une période qui ne sera pas moins incertaine que la précédente, la Ligue de Football Professionnel a entériné l'inéluctable et le souhaitable : la saison 2019/2020 est officiellement terminée.
L'exercice aura duré quasiment 28 journées et ne pouvait décemment pas aller plus loin, en raison de la situation sanitaire exceptionnelle qui touche le monde et n’a pas épargné l’Hexagone. Les clubs de L1 - et la Ligue - ont mis du temps à se résoudre à l'inexorable. Et n'ont malheureusement pas prôné l'unité que demandait une telle situation, inédite, préférant bien souvent à l'harmonie une cacophonie qui aurait fait passer des querelles de clocher pour des symphonies.

Forcément injuste...

Désormais, c'est fait. C'est fini. On oublie tout ? Ce sera compliqué. Parce qu'on imagine mal certains pontes du football français, s'estimant lésés, ne pas ressortir leurs violons. Olivier Sadran a d'ailleurs lancé les hostilités, avant l'officialisation de la décision de la LFP. Jean-Michel Aulas et l'OL lui ont emboité le pas dans la soirée. Ici et là, on va entendre clamer que la fin de saison, sifflée ainsi, est injuste pour les institutions qu'ils défendent. Auront-ils tort ? Pas complètement, mais cela ne leur donnera pas raison pour autant.
Oui, la situation, exceptionnelle, est génératrice d'injustice. Il ne pouvait en être autrement alors que la règle du jeu a dû être modifiée en cours de partie. Pour faire simple, il n'y avait pas de solution miracle et aucune n’aurait contenté tout le monde. Mais j'ai la faiblesse de penser que la voie empruntée par les décideurs du football français est la moins mauvaise.
Le ballon officiel de la Ligue 1
Eut-il été plus juste de geler le classement après dix-neuf journées, sous couvert du fait que toutes les équipes s’étaient affrontées une fois ? Et que, depuis, certaines ont joué le PSG à l’aller et au retour quand d'autres ont défié Toulouse à deux reprises ? Non, pas forcément. Parce qu'il est impossible de balayer les neuf journées - soit près d’un quart de la saison - qui ont suivi. Parce que l'injustice peut, aussi, se nicher ailleurs.
Affronter un PSG remanié et diminué dans des proportions exceptionnelles, comme Reims l'avait fait en septembre, ce n'est pas la même chose que défier les Parisiens avec toutes leurs stars. Jouer Paris, Lille, Marseille et Reims - soit quatre des six premiers du championnat - à l’extérieur lors de la phase aller quand d’autres ont bénéficié d’un calendrier plus avantageux, ce n’est pas exactement la même chose. Demandez donc à Nîmes qui a eu ce "privilège" lors de la phase aller.

Playoffs et simulation

Eut-il été plus juste de terminer avec des playoffs à la sauce JMA, avec quinze équipes qualifiées et la possibilité que Metz, 15e, soit sacré champion de France ? Non. Et puis, encore eut-il fallu que l'on puisse jouer au football, ce qui avait été interdit par le gouvernement mais n'a pas été entendu par tous.
On aurait pu, aussi, simuler la fin de saison, mathématiquement, comme le prônait Gérard Lopez. Mais là, il aurait fallu que le modèle et l'algorithme soient pertinents et ne s'arrête pas aux simples performances domicile/extérieur de chacune des formations de L1. Blessures, suspensions, choix des entraineurs… quid de l'aléa sportif ? Balayé d'un revers de la main.
Jean-Michel Aulas et Gérard Lopez
Eut-il enfin été plus juste d'arrêter le classement après vingt-sept journées et ne pas prendre en compte les neuf matches de la 28e ? Lyon et Montpellier l'auraient possiblement préféré pour les raisons que vous imaginez. Néanmoins, le MHSC, par la voix de son président Laurent Nicollin, s'était préparé à l'éventualité que le quotient points pris/matches joués soit retenu et n'en faisait pas une affaire. Bien au contraire. "Selon le scénario retenu, on sera classé à la 6e ou 8e place. Quoiqu'il en soit, cela sera un bon classement pour nous, expliquait-il cette semaine à l'AFP. Si c'est 6e tant mieux, si c'est 8e ce sera bien aussi. J'ai d'autres soucis que de me battre pour favoriser telle ou telle option."
Laurent Nicollin avait alors rappelé que le cas de son joueur Junior Sambia, touché par le Covid-19, et la mort de Guy Elfassy, chargé des relations publiques du club, le préoccupaient bien plus que la position finale de son club. Ce à quoi il avait ajouté : "On n'est pas au-dessus de la médecine." Sages paroles. Parce qu'il y en a eu durant cette période. Il ne faudra pas l’oublier.
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