Lyon concède le nul face à Dijon (0-0) pour la première de Rudi Garcia

Il était attendu. Et le résultat de cet après-midi ne va sûrement pas l'aider à redresser sa cote de popularité dans les travées du Groupama Stadium. Pour sa première sur le banc lyonnais après sa nomination lundi par le conseil des sages de l'OL, Rudi Garcia n'a pas réussi à débuter son aventure dans la capitale des Gaules par une victoire face à Dijon (0-0), formation qui avait vu passer l'ancien coach de l'OM au début de sa carrière d'entraineur (2002-2007). Une piètre prestation de la part de ses joueurs, incapables d'accélérer – ou bien trop tard – et de s'imposer face au dix-neuvième du classement. L'OL est scotché à la 14e place et a enchainé un huitième match consécutif sans succès en L1, une première sous l'ère Jean-Michel Aulas.

Sifflé avant le début de la rencontre, Rudi Garcia a effectué des choix forts : pas d'Andersen et ni de Reine-Adélaïde dans son onze de départ, alors que le brassard est revenu à l'habitué Marcelo, vice-capitaine de Nabil Fekir la saison passée. Mais la première période n'a vu que très peu de changements par rapport à la période Sylvinho : dans le 4-3-3 décidé par Garcia, et même si les latéraux, en l'occurrence Tete et Marçal, ont paru plus offensifs, les Gones sont restés très frileux. Malgré une première occasion de Dembélé (6e) et trois minutes un peu folles où ils auraient pu trouver l'ouverture (Marcelo 22e, Terrier 24e), le jeu lyonnais s'est avéré très laborieux, notamment à l'approche de la zone de vérité dijonnaise.

Les hommes de Gracia ont enchainé les approximations : passes mal assurées, contrôles mal exécutés, ballons mal dosés. Seul Aouar a semblé concerné. Le meneur de jeu a beaucoup tenté, devenant assez rapidement la pièce maîtresse du dispositif de l'OL, et aurait pu être crédité d'une passe décisive si Cornet avait été plus adroit devant le but gardé par Gomis (39e).

Il faut dire que le jeu brouillon des locaux a été annihilé par la discipline tactique des ouailles de Jobard, qui auraient pu rentrer aux vestiaires avec un but d'avance si Lopes n'avait pas été vigilant sur une frappe vicieuse de l'Anglais Mavididi en direction de la lucarne gauche (25e). On a imaginé très clairement les mots qu'a dit prononcé Rudi Garcia – apparu très agité dans sa zone technique – à la pause. Mais malgré une énorme opportunité gâchée par Dembélé à l'heure de jeu (61e), c'est le coaching de l'ancien entraîneur lillois qui a un (un peu) changé la physionomie de la rencontre. L'entrée de Reine-Adélaïde à la place de Thiago Mendes (par ailleurs sorti sous les sifflets du Groupama Stadium, 62e) a redynamisé le collectif des Gones.

Effet immédiat : la frappe de Tete est déviée de justesse (64e), précédant une double occasion incroyable où l'ancien Gunner aurait dû trouver l'ouverture (sa tête a manqué de puissance alors que Gomis semblait en retard après un premier arrêt effectué sur une frappe de Cornet, 65e). D'autres occasions nettes ont rythmé la deuxième période côté lyonnais. Mais ni la frappe enroulée du droit d'Aouar (71e), ni la tentative de Reine-Adélaïde à l'entrée de la surface (72e) n'ont permis aux Lyonnais et surtout à leur nouvel entraîneur de passer un après-midi plus agréable. Alors que le rythme baissait malgré une réelle volonté des locaux de forcer le verrou bourguignon, Garcia a tenté un coup de poker, en permettant à Rayan Cherki, jeune pépite du centre de formation lyonnais de faire sa première apparition chez les pros à domicile.

Très applaudi par les supporters de l'OL, Cherki, seulement âgé de 16 ans, n'a pas réellement pu se montrer dans une fin de match irrespirable, entre des Lyonnais clairement déterminés à marquer et des Dijonnais recroquevillés dans leur trente derniers mètres. Courageux malgré une intention significative de fermer le jeu en fin de match, les Bourguignons ont pensé au hold-up quand la reprise de Tavares, coupant la trajectoire d'un centre de Mavididi, passait juste au-dessus des cages de Lopes (75e).

Mais il était écrit que le premier match de Rudi Garcia à la tête de l'OL devait se terminer sur un score nul et vierge (0-0). Comme celui dirigé pour sa première sur le banc de Marseille, au Parc des Princes, il y a trois ans. Le nouveau coach rhodanien compte sans doute sur la C1 pour lancer son aventure lyonnaise. Mais le chantier est énorme.