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10 février 1991 : Zinédine Zidane marquait son premier but en L1 avec l'AS Cannes

Clément Lemaître

Mis à jour 10/02/2021 à 14:53 GMT+1

LIGUE 1 - En ce 10 février, nous fêtons le 30e anniversaire du premier but de Zinédine Zidane en Ligue 1 avec l'AS Cannes. Un but subtil et technique, sur l'ancien gardien nantais David Marraud, qui a marqué la "patte Zidane" pour la suite de sa carrière. Franck Durix, passeur décisif, et Guy Lacombe, son formateur, n'ont pas oublié son talent précoce. Ils racontent pour Eurosport.

Zinédine Zidane a effectué ses débuts et marqué son premier but en L1 avec l'AS Cannes.

Crédit: Getty Images

Le 10 février 1991, Michel Platini était encore sélectionneur de l'équipe de France, l'OM dominait la Ligue 1 de main de maître et Cristiano Ronaldo venait de fêter ses six ans. Mais surtout, ce 10 février 1991, Zinédine Zidane a officiellement ouvert son compteur buts chez les professionnels. Le jeune de la cité de la Castellane a encore 18 ans ce jour-là, vingt et un mois après avoir fêté ses premières minutes dans l'élite du foot français à l'occasion du match Nantes-Cannes (1-1).
C'est encore face aux Nantais que Zinédine Zidane va s'illustrer. En cet hiver 1991, l'AS Cannes joue les premiers rôles du championnat de France mais est menée après 56 minutes de jeu à domicile. C'est à ce moment du match que le milieu de terrain trouve l'ouverture avec brio. Un but "Zidanesque" qui donnera le tempo pour l'issue de la rencontre remportée par les Cannois (2-1) mais également pour la suite de sa magnifique carrière de joueur. Franck Durix, auteur de la passe décisive, n'a pas oublié cette action d'anthologie.
"Luis Fernandez me donne le ballon depuis le milieu de terrain. Deux joueurs nantais font le pressing sur moi. J'avais pris les informations avant et en une touche, je transmets le ballon à Yazid qui part seul dans l'axe. Après, il soulève super bien la balle avec son extérieur du pied droit et lobe parfaitement David Marraud, qui était avancé. C'était un geste instinctif, la grande classe quoi", assure, admiratif, l'ex-coéquipier de "ZZ".
Son formateur Guy Lacombe était aussi à Coubertin ce 10 février 1991. "Ce but était une fierté pour tout le centre de formation de l'AS Cannes. Quand je l'avais avec moi, je lui demandais d'aller davantage dans la surface de réparation adverse, nous confie le technicien qui a ensuite repris l'équipe première à partir de la fin 1995. Quelques semaines plus tard, j'ai parlé de Yaz' avec Coco (Jean-Claude) Suaudeau. Il m'a dit : 'Bien sûr que je me souviens de lui, il nous a mis un but magnifique'." Guy Lacombe associe d'ailleurs Boro Primorac, l'entraîneur cannois de l'époque, à l'ascension de Zinédine Zidane. "Il a été très important car il croyait énormément en lui", complète-t-il.

Le futur champion du monde a également décrypté son premier but inscrit chez les professionnels. "J’étais tout jeune, j’avais pas mal de cheveux (rires). Marquer son premier but à 18 ans, c’est particulier. Tellement beau qu’on s’en souvient toute sa vie. C’est un grand souvenir, a raconté Zinédine Zidane dans des propos relayés par Ouest-France. Je me la soulève un petit peu pour qu'elle rebombe et j'arrive à lober le gardien adverse."

Une Renault Clio rouge en récompense

Quelques semaines avant ce premier but dans l'élite, l'ex-président cannois, Alain Pedretti, lui a fait une promesse : "Quand tu marqueras ton premier but, on t'offrira une voiture". Une promesse bien évidemment tenue. Guy Lacombe n'a pas oublié "la fierté" de Zinédine Zidane après cette récompense. "Le président lui avait amené une Renault Clio rouge sur le parking de Coubertin. Il s'en souvient comme si c'était hier car on en reparle souvent (rires)", souligne-t-il.
Derrière ce but subtil, il y a le talent. Mais aussi énormément de travail. "Je le voyais souvent travailler sa technique à Coubertin. Avant l'entraînement, il passait des heures et des heures seul contre un mur : une touche, contrôle, frappe forte, contrôle. Et après, je ne voyais pas tout non plus, rappelle Franck Durix. Techniquement, il avait une aisance, il jouait avec légèreté. Dans le groupe cannois, tout le monde l'admirait et l'adorait. En plus, il ne faisait pas de bruit. Il était sérieux, respectueux envers les plus anciens et travailleur. Tout n'est pas venu tout seul. Je n'ai pas été surpris de le voir confirmer ensuite car il avait une aisance technique phénoménale."
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Quand on lui demandait quelque chose, il l'appliquait dans la seconde d'après et des deux pieds
Guy Lacombe a eu Zinédine Zidane sous sa coupe au centre de formation pendant un an et demi. Il n'en garde que des souvenirs radieux. "Les jeunes comme lui, on ne les formait pas, je dirais plutôt qu'on les accompagnait. La technique, la vision et l'intelligence de jeu étaient déjà ses qualités premières. Quand on lui demandait quelque chose sur le terrain, il savait l'appliquer dans la seconde d'après. Et des deux pieds. D'ailleurs, on pouvait se demander parfois s'il était droitier ou gaucher", sourit l'ex-technicien du FC Sochaux, lui aussi séduit par l'esprit travailleur du milieu cannois.
"J'avais un groupe formidable dans lequel il était le plus jeune (ndlr : avec notamment son actuel adjoint au Real Madrid, David Bettoni). Il a été obligé de suivre les autres et croyez moi, il a beaucoup bossé. Avec le directeur de la scolarité du club, c'est peut-être le seul joueur pour lequel on a privilégié le football plutôt que les études. Ce n'était pas un problème d'intelligence, je peux le garantir, mais il n'aimait pas ça. Le lancer dans un BEP par correspondance qu'on lui proposait à l'époque, ça ne lui aurait rien amené", se rappelle Guy Lacombe, tout en soulignant que Zinédine Zidane "a toujours eu des entraîneurs bienveillants autour de lui car il les attirait."
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Après ce but mythique, Zinédine Zidane retrouve le chemin des filets à deux reprises en championnat de France avec l'AS Cannes, contre le PSG, et découvre la Coupe de l'UEFA avant de partir à Bordeaux à l'été 1992. C'est sous le maillot des Girondins que le milieu de terrain est appelé pour la première fois de sa carrière en équipe de France. Pour ses débuts en Bleus, en août 1994, Zinédine Zidane inscrit son premier but à la suite d'un merveilleux slalom, éliminant trois adversaires tchèques, qui lui permet de battre le gardien adverse d'une frappe imparable de l'extérieur de la surface. Puis sur corner, il s'offre un doublé et permet à la France d'égaliser dans les tout derniers instants de la rencontre (2-2). Sa carrière internationale était lancée. On connaît la suite...
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