Affaire Mediapro : Roures maintient le cap et se défend : "Téléfoot va continuer"

La mine grave mais une ligne claire. Dans une conférence de presse organisée ce mercredi, Jaume Roures, représentant de Mediapro, n’a pas tourné autour du pot : une conciliation juridique est bien en cours entre la Ligue et le groupe espagnol pour renégocier le contrat de diffusion les liant, uniquement sur la saison 2020-2021. Ferme, le Catalan a refusé de céder au catastrophisme ambiant mais n’a pas révélé grand-chose concernant un potentiel accord avec la Ligue. En somme, c’est une bataille en coulisses qui démarre désormais, dont l’issue pourrait dessiner le futur de nombreux clubs professionnels français. "On va trouver une solution", s’est-il ainsi évertué à répéter tout au long de sa conférence de presse.

Dans le luxueux pavillon Dauphine, il n’a cessé de marteler le crédo du groupe sino-espagnol : s’adapter à la situation. Tout en restant optimiste : "Nous, on y croit à notre projet. On savait qu'on ne serait pas rentable dès la première saison. [...] On savait que ça ne marchait pas comme ça". Avant de s’avancer sur l’issue de l’éventuelle conciliation en cours : "Je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas trouver de solution et s'adapter à la situation".

Peu de détails auront finalement filtré du discours de l’homme d’affaires catalan, celui-ci se réfugiant souvent derrière la conciliation confidentielle avec la Ligue pour ne pas répondre aux questions qui fâchent, notamment sur la capacité financière de Mediapro à assumer son rôle de diffuseur jusqu’au bout. En revanche, Roures l’a répété à de nombreuses reprises : "Les demandes de conciliation ne concernent que la saison 2020-2021", affirmant que le contrat signé entre la Ligue et son groupe n’avait pas vocation à être remis en cause sur la durée.

L’autre but de Roures aura été de défendre le bilan de son projet, notamment au sujet des chiffres qui ont circulé concernant les abonnements : "Parfois, je lis des choses qui me choquent, a-t-il expliqué. Quelqu'un a dit qu'on avait 200 000 abonnés. On en a beaucoup plus". Combien ? "Sur les abonnés, on est aux alentours de 600 000". Notable certes, mais encore très éloigné de l’objectif de 3 millions claironné au lancement de la chaîne. "On n'a jamais dit qu'on voulait 3 millions d'abonnés sur la première saison, a-t-il balayé. C'est un projet sur quatre saisons".

Et la suite, c’est quoi ? Beaucoup d’incertitudes et une négociation confidentielle qui risque de déterminer l’avenir du foot français. Après avoir refusé de payer l’échéance attendue de 172 millions d’euros au mois d’octobre, Mediapro n’est pas encore enclin à s’engager sur celle de décembre. "Avec la conciliation, on ne peut plus affirmer qu'il y a une échéance en décembre", a-t-il avancé tandis que son avocat estime que "tout est sur la table" concernant ces négociations.

Et pendant ce temps-là, les clubs, eux, attendent encore leur versement même si la Ligue a validé dans l’urgence un prêt bancaire d’une somme similaire pour aider les trésoreries. C’est d’ailleurs cette LFP que Roures a visé, sans la nommer directement, l’accusant à demi-mot d’avoir mis sous le tapis des problématiques soulevées depuis quelques semaines : "Depuis le mois de juin, on a mis sur la table certaines questions concernant le Covid donc ça fait déjà quelques temps, a-t-il expliqué. On ne peut pas croire que les choses continuent comme avant". Le tout avant de conclure : "On est aussi victimes de la situation, commes les clubs, comme les joueurs". Pas sûr que la Ligue l’entende de la même oreille.