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L1 - Quel bilan tirer après la 10e journée ? La Ligue des talents est aussi la ligue sans allant

Cyril Morin

Mis à jour 10/11/2020 à 09:50 GMT+1

LIGUE 1 - Après dix journées disputées, la Ligue 1 ressemble une nouvelle fois à une caricature. Bien que chancelant et privé de tous ses joueurs stars, le PSG est un solide leader, à peine chatouillé par ses poursuivants. Si notre chère Ligue des talents est au bord de la falaise financière, elle n’a pas l’air bouleversée par un spectacle médiocre qui menace aussi son avenir proche.

Neymar lève les yeux au ciel : cette Ligue 1 n'a pas encore trouvé de vrai challenger à son PSG

Crédit: Getty Images

Puisque 2020 a décidé d’étirer le temps à n’en plus finir, vous nous permettrez de passer en mode accéléré. Ce week-end, sur les terrains de l'Hexagone, c’était "Noël avant l’heure". 35 buts, un derby accroché avec un héros inattendu, un match fou entre Lens et Reims, une équipe joueuse de Brest qui fait tomber Lille (3-2), un choc qui tourne à l’avantage du PSG face à Rennes (3-0) et aucun 0-0.
Il faut toujours se méfier des épiphénomènes. Car ils ont parfois tendance à cacher des vérités qu’on aimerait plutôt mettre sous le tapis. 35 buts certes. Mais un derby au niveau général inégal, une équipe de Nîmes en mode mission suicide qui fait gonfler les chiffres artificiellement et surtout des matches à vous faire déprimer autant qu’une fois la période des fêtes passée.

Paris leader tranquille qui boitille, l’OM en crise mais presque dauphin

Le "choc" de cette 10e journée s’est donc déroulé sans Neymar, Mbappé, Verratti, Icardi, Sarabia, Draxler, Bernat ou Kimpembe. Ça n’a pas empêché un leader, qu’on estime volontiers en crise, d’en passer trois à des Rennais décrits comme des challengers en début de saison.
Le match d’ouverture, lui, fut une ode à l’efficacité que même le José Mourinho version Real Madrid aurait regretté. Mais André Villas-Boas ne le voit pas ainsi. Après tout, pourquoi se plaindre ? Si l’OM l’emporte face à Lens dans son match en retard, il sera donc le dauphin du PSG de cette L1 après plus d’un quart de championnat. Ça vous situe l’homogénéité – pour faire dans le politiquement correct - de notre Ligue des talents.
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Villas-Boas agacé par la question du contenu du jeu

Derrière, c’est une densité hors-norme qui caractérise encore cette saison notre championnat. De Lille (2e avec 19 points) à Angers (9e), il n’y a que trois points d’écarts. Dans le lot, on trouve de tout. Une équipe très enthousiasmante (Lille), une autre qui s’essouffle mais semble avoir une direction claire (Rennes), deux mastodontes dont les limites semblent réelles et de plus en plus visibles (OM et OL), un revanchard porté par un grand buteur (Monaco), des équipes qui travaillent bien depuis plusieurs saisons mais n’ont pas franchement le pedigree de ténors (Montpellier et Angers) et un projet décrit comme ambitieux qui tarde à décoller (Nice).
Parmi celles-ci, quelle équipe vous a séduit voire – soyons fou – enchantés ? Le LOSC vertical de Christophe Galtier, que même Zlatan n’a pas réussi à dompter ? Rennes quand Camavinga est bien là ? Monaco sur certaines séquences initiées par Wissam Ben Yedder ? Peut-être, par à-coups. Mais ça s’arrête-là. Pour respirer le bon air du football, il faut davantage regarder des promus rafraîchissants (Lens) ou des équipes qui ont fait le pari de jouer avant de penser résultats (Brest).
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Et si Galtier était le meilleur entraîneur (et le plus sous-coté) de L1 ?

Les caisses sont vides et l’intérêt en déclin

Il faut toujours se méfier des épiphénomènes. La finale du PSG lors du Final 8 mais surtout la demi-finale d’un OL étonnant ont donné le sentiment que notre bonne vieille Farmer's League se battait avec ses armes. Quelques semaines plus tard, les fourches ont été rangées et c'est face à l’Olympiakos, Porto, Séville ou Leipzig que la France du football a fini par céder. Nous n’irons même pas jusqu’à décortiquer la manière, au moins aussi inquiétante que les résultats bruts.
Mais l’important est ailleurs, nous répète-t-on. Car avant de penser aux acteurs, il faut déjà savoir si le théâtre va rester debout. La menace Mediapro et les conséquences financières que cela engendre semble concentrer toutes les énergies là où l’ennui et la monotonie sont des dangers au moins aussi puissants.
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Laurey ironise sur Mediapro : "Un match aussi open, ça peut les aider à payer ?"

A mesure que la Ligue 1 s’éloigne de son public, la faute à une fragmentation qui a ravi les portefeuilles mais beaucoup moins les fans qui rechignent à payer 25 euros pour ce "spectacle", il faudrait peut-être songer à innover sportivement. Ou au moins tenter, sous peine de négocier les prochains droits à un tarif bien éloigné du milliard qui devait sauver le foot français. En somme, pour faire passer cette année 2020 à rallonge, la Ligue 1 a décidé de nous resservir son téléfilm de Noël un peu gnangnan et vraiment pas emballant. Vivement 2021 ? Ce n’est même pas sûr…
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