OL - OM - Progression, résultats, projet : Un an après, où en est Garcia à l’OL ?
Mis à jour 04/10/2020 à 15:58 GMT+2
LIGUE 1 – Un an après son arrivée sur le banc lyonnais, et alors qu’il retrouvera son ancienne équipe de l’OM dimanche, Rudi Garcia présente un bilan médiocre. Que doit-on retenir de ses 12 mois à la tête de l’OL ? Tentative de réponse.
C'est une histoire qui avait mal commencé. Une aventure commune qui n'avait pas grand-chose de commun. Parce qu'un entraîneur qui débarque malgré la virulente hostilité de la très grande majorité des supporters, ça n'a rien d'habituel. Une histoire démarrée sur un fil et qui n'a jamais trouvé son équilibre. Après un an de mandat, et alors qu'il retrouve son ancien club de l'OM dimanche en Ligue 1, quel bilan doit-on tirer de Rudi Garcia sur le banc lyonnais ?
D'abord, la réalité objective. Celle des chiffres qui ne ment pas. Jamais. Lors de sa présentation, Juninho se félicitait du choix de Rudi Garcia :
Outre sa connaissance du foot, j’aime bien le caractère de Rudi. Il a la culture de la victoire.
Et le technicien de pavaner :
J’espère inculquer ma culture de la gagne.
C'est raté. Avec 1,5 point pris par match en Ligue 1, il est à la traîne parmi les entraîneurs de l'OL au XXIe siècle. Très loin de Bruno Genesio (1,9). Seul Sylvinho fait pire (1) mais il n'est pas vraiment une valeur étalon. Avec 37 points en 24 matches sous son mandat, l'OL signe son pire démarrage avec un nouveau coach depuis 24 ans (Guy Stéphan). Stéphan et Sylvinho ont un point commun : ils font partie des très rares entraîneurs remerciés par Jean-Michel Aulas. Au-delà de ses statistiques désolantes, une conséquence bien plus enquiquinante : l'absence de qualification en Coupe d'Europe pour la première fois depuis 1996. Voilà pour le constat froid en championnat.
Le sursis Ligue des champions
La Ligue des champions, elle, a offert d'autres perspectives et peut-être du sursis à Garcia. Demi-finaliste de C1 après avoir sorti deux favoris (Juventus Turin et Manchester City), le coach de l'OL porte une grande part de responsabilité dans ce fabuleux parcours. Son 3-5-2 et la bataille tactique avec Pep Guardiola, son choix des hommes (Cornet, Caqueret) et la force collective dégagée par cet OL témoignent de son apport. Ce parcours a donné une lecture nouvelle de son bilan mais le crédit hérité de l'épopée a déjà été dilapidé par le début de saison chaotique en Ligue 1. En Europe, Lyon a laissé le ballon, accepté la domination pour mieux piquer en phase de transition. Ce n'est pas exactement ce qu'on attend des septuples champions de France en championnat et l’OL se montre incapable de faire la transition.
"Rudi va chercher à apporter un jeu de possession", promettait Juninho en octobre 2019. "J’ai toujours pensé qu’en jouant super bien dix matchs, on aurait plus de chance d’en gagner beaucoup, rappelait le champion de France 2011 avec le LOSC. On a un effectif porté vers l’avant avec beaucoup de talents offensifs. Je sais où je suis, L’OL doit imposer son style de jeu. Il faut qu’on soit l’Olympique Lyonnais." Or, l'OL est très loin de ses standards dans le jeu et c'est là le plus embêtant pour Garcia. L'équipe n'a pas progressé et la première période offerte au Moustoir samedi offre un terrible constat de sa mandature.
Trois exigences, deux gros ratés
Entraîner l'OL implique trois exigences : se qualifier pour une Coupe d'Europe, installer un style de jeu offensif et faire grandir les jeunes du centre de formation afin de les valoriser sur le marché des transferts. Garcia a échoué dans les deux premières missions. La troisième n'est que partiellement réussie. Il a fallu du temps mais Maxence Caqueret a fini par s'imposer, Melvin Bard, qui a grignoté du temps de jeu en septembre tout comme Rayan Cherki, a prolongé. D'autres, Amine Gouiri, Aldo Kalulu, Oumar Solet, ont préféré partir. Garcia n'en porte pas l'entière responsabilité et la partage avec la direction sportive et Juninho.
La principale difficulté reste le manque de clarté : qu’est-ce que Garcia veut mettre en place ? Difficile d'y déceler une intention. S'il poursuivait une direction claire, elle pourrait relativiser la médiocrité du bilan. Mais son projet, pourtant si efficace à Lille entre 2008 et 2013, est difficilement identifiable à Lyon. La faute aussi à un contrat à court terme. Son bail s'achèvera en juin et, comme nous l'a appris L'Equipe cette semaine, il ne devrait pas être prolongé et son cas semble déjà scellé en interne. Arrivé dans un environnement hostile, peu soutenu depuis, Garcia a des circonstances atténuantes. Mais il reste le principal responsable de ce qu'il se passe. L'histoire avait mal commencé, il n'est pas certain qu'elle se termine plus gaiement.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Télécharger
Scannez ici
Partager cet article
Publicité
Publicité