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Olympique de Marseille - Mais où est passé Luis Henrique ?

Christophe Gaudot

Mis à jour 23/12/2020 à 20:58 GMT+1

LIGUE 1 - Le 3 décembre dernier, André Villas-Boas reconnaissait une "erreur" sur le transfert de Luis Henrique. Arrivé avec la promesse d'être une doublure possible à Dario Benedetto dans l'axe, le Brésilien pose pour l'instant plus de questions qu'il ne sème de certitudes.

Luis Henrique lors du match opposant Marseille au FC Porto, le 3 novembre 2020

Crédit: Getty Images

Il n'a pas fallu bien longtemps à André Villas-Boas pour comprendre : la doublure de Dario Benedetto cette saison n'est pas brésilienne mais française. "On a manqué un neuf de référence, on s’est raté car Luis Henrique ne va pas être ce joueur pour jouer dans cette position", disait le Portugais début décembre. Non, Luis Henrique ne peut pas suppléer son coéquipier sud-américain dans l'axe. "AVB" doit s'en remettre pour ça au toujours combatif mais limité, surtout quand il évolue seul en pointe, Valère Germain.
La prise de risque olympienne sur le dossier Luis Henrique a de quoi surprendre. "C'est un joueur d'attaque, qui peut jouer dans différentes positions", détaillait Villas-Boas lors de la présentation du joueur acheté entre 8 et 10 millions d'euros à 18 ans seulement (il a fêté ses 19 printemps le 14 décembre). Dans un été où les caisses vides ont beaucoup fait parler, mettre une dizaine de millions d'euros sur un remplaçant de luxe au potentiel certain ressemblait à une bonne idée, à condition qu'il comble une lacune de l'effectif. Ce qui n'est pas le cas.
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107 minutes de temps de jeu en 3 mois

"J'ai joué plusieurs fois sur le côté et une ou deux fois dans l'axe. Avec un bon entraînement, je me sens capable de jouer numéro 9", assurait un Luis Henrique à peine convaincu à son arrivée. En 107 minutes de temps de jeu cette saison, un total famélique après trois mois au club, le Brésilien n'a été utilisé que quelques minutes au poste de numéro 9. Villas-Boas a-t-il vu à l'entraînement que tenter le coup en 9 était illusoire ? Mais alors, qui est Luis Henrique et que peut-il apporter à l'OM, à court et surtout moyen et long terme ?
"Moi j'adore. C'est un joueur très talentueux et un super mec. Il a des qualités que j'ai rarement vues", s'enflammait Dimitri Payet dans L'Equipe. Difficile de dire que son partenaire les a montrées jusqu'ici. Pas un joueur d'axe, Luis Henrique est en revanche définitivement un ailier de percussion. Droitier évoluant à gauche, il aurait, en théorie, les qualités pour être l'un de ces ailiers qui, non content de faire des différences, peuvent aussi marquer entre 10 et 15 buts par saison. Un bonheur pour une équipe.
Mais la réalité ne rejoint pas la théorie sur son cas. Preuve en est, son utilisation par Villas-Boas. Le 15 octobre, le technicien portugais le jugeait "prêt". Depuis, il l'a fait jouer deux fois face à Porto en C1, dont une titularisation bien trop timide au Vélodrome, et à deux reprises en Ligue 1 (deux fois trois minutes). "AVB" lui préfère souvent Germain, y compris sur un côté. Luis Henrique, pendant ce temps-là, se bat avec Nemanja Radonjic et Marley Aké pour les miettes.

Post-formation et plus-value à la revente ?

Pas assez fin techniquement, au moins dans la passe et la remise, Luis Henrique semble avoir peu d'avenir dans un 4-4-2 en losange, système parfois privilégié par Villas-Boas pour tout à la fois, perturber le milieu adverse, rapprocher Florian Thauvin de la zone de vérité et mettre Dimitri Payet (ou Mickaël Cuisance) dans une position de numéro 10. Son salut passe par le 4-3-3 ou le 4-2-3-1 mais difficile de l'imaginer titulaire à la place de Payet dans la première solution et la seconde a le désavantage de dégarnir un milieu de terrain fourni dans l'effectif phocéen (l'inamovible Kamara, les utiles Rongier et Sanson et le bientôt indispensable Gueye sans compter Strootman ou Cuisance).
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L'achat du Brésilien ressemble un peu à celui de Radonjic (12 millions). Dans un cas comme dans l'autre, même si la direction sportive et l'entraîneur ne sont plus les mêmes, il s'agit de post-formation et d'espoir de plus-value à la revente. Pablo Longoria, nouveau directeur du football à l'OM, ne disait d'ailleurs rien d'autre à son arrivée : "C'est un projet du club. La chose la plus importante, c'est de faire des transferts pour donner du patrimoine au club", expliquait l'Espagnol dans son Français incertain.
Si le projet Radonjic semble mort et enterré - une issue favorable serait un miracle pour l'OM -, celui de Luis Henrique n'en est qu'à ses balbutiements. Arriver à 18 ans en Europe pour un joueur à l'expérience professionnelle faible n'est pas un cadeau et l'OM en a sans doute conscience. Avec un calendrier beaucoup moins chargé pendant la deuxième moitié de saison, les occasions se feront plus rares pour le Brésilien. Paradoxe pour lui, il devra profiter de chacune d'entre elles pour au moins semer l'espoir dans la tête des supporters et de ses dirigeants.
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