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394 jours sans Ligue 1, une histoire d'amour à relancer avec l'OL : Reine-Adelaïde, la lumière au bout du tunnel

Fabien Esvan

Mis à jour 18/01/2023 à 07:19 GMT+1

LIGUE 1 - On ne l'avait plus vu sur les pelouses de l'élite depuis le 3 février 2021. Victime d'une deuxième rupture du ligament croisé en l'espace d'un an, Jeff Reine-Adelaïde accusait le coup, encore une fois. 394 jours après sa blessure, "JRA" a fait son retour avec l'OL. Avec l'ambition de se racheter et surtout de s'imposer comme une option viable dans l'esprit de Peter Bosz.

Jeff Reine-Adelaide lors d'un entraînement avec l'OL lors du Final 8 de la Ligue des Champions 2019-2020

Crédit: Getty Images

C'est un retour aux allures de rédemption. Il y a une semaine, Jeff Reine-Adelaïde est redevenu un joueur de Ligue 1. En entrant en jeu à la 83e minute de la rencontre entre le FC Lorient et l'Olympique Lyonnais (1-4), l'international espoir français a regoûté à un match chez les professionnels, près de 394 jours après sa dernière apparition en championnat.
Et le moins que l'on puisse dire, c'est que ces quelques minutes de jeu sur la pelouse du Moustoir avaient déjà un savoureux parfum de victoire pour l'ancien Angevin. Parti en prêt à Nice après ses déclarations sur sa situation qui avaient fait grand bruit, Reine-Adelaide est aujourd'hui en mission à Lyon. Plus qu'une simple opération rachat et relance, le milieu peut être l'une des clefs de la fin de la saison lyonnaise.

Un départ contesté

Recruté pour 25 millions d'euros à Angers lors du mercato d'été 2019, une somme record pour l'OL, Reine-Adelaïde a connu un début d'idylle plus que mouvementé. Blessé au ligament croisé en décembre 2019, sa première, le joueur se bat, mais perd patience avec la gestion de Rudi Garcia, alors entraîneur des Gones, lors de son retour à la compétition.
Quelques jours à peine après le formidable Final 8 des siens en Ligue des Champions, lors de l'été 2020, le joueur avait allumé une sacrée mèche pour exprimer son spleen, dans un entretien à RMC Sport. "La frustration est très présente. Je ne comprends pas ma gestion (...) Ça devient difficile d'imaginer mon avenir à l'OL. Aujourd’hui, j’ai besoin de jouer et d'enchaîner les matchs. On m'a fait venir pour être un leader technique de cet effectif. Les choses ont changé ! Je souhaite donc qu'on puisse trouver une solution avant la fin du mercato."
Une envie d'ailleurs que le joueur va se voir accorder dans la dernière ligne droite d'un mercato estival à rallonge en atterrissant à Nice. Apparu à 23 reprises avec l'OL seulement, Jeff Reine-Adelaïde plie déjà bagage et s'envole pour la Côte-d'Azur. De quoi susciter l'agacement et le courroux des supporters lyonnais, mais aussi un sentiment d'inachevé au vu de l'investissement et des quelques sorties prometteuses du polyvalent milieu de terrain.

Une promenade niçoise écourtée

Parti à Nice dans l'espoir de se relancer, "JRA" ne va pas pourtant pas connaître l'idylle attendue. Embarqué dans une saison galère et en dents de scie avec le Gym, le joueur formé au RC Lens va voir sa saison encore écourtée avec une nouvelle rupture du ligament croisé lors du derby azuréen face à Monaco, le 3 février 2021.
C'est un nouveau coup de massue pour le joueur. Et surtout le début d'un long chemin de croix de près de 394 jours avant de retrouver les terrains de l'élite. Nice tente de le faire revenir, mais "JRA" préfère rentrer à Lyon. "Nice voulait me reprendre en prêt une année, mais j'ai pris la décision de rentrer à la maison", avait-il confié sur RMC Sport en juillet 2021.
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Jeff Reine-Adelaïde blessé à un genou lors de Monaco-Nice.

Crédit: Getty Images

Un retour attendu, une histoire à réécrire avec l'OL

Retour "à la case départ" donc où la prudence va être de mise pour la rééducation du natif de Champigny-sur-Marne. Il faudra près d'un an au Francilien pour retrouver la compétition. La libération, "JRA" la connaît, le 12 février lors de son retour en compétition officielle avec la réserve, face à l'AS Saint-Priest. "J’étais très ému de rejouer au football, car c’était tellement loin pour moi. Je suis heureux, et je suis pressé", a-t-il expliqué à OLPLAY, après la rencontre où il a disputé 47 minutes sur le rectangle vert.
Si ses qualités balle au pied ne sont pas à démontrer et sont loin d'avoir disparu, le joueur a aussi grandi avec ses blessures. "Je sors de deux années très compliquées, mais ça m'a forgé un mental. Dans les moments durs, j'ai eu besoin de l'aide de ma famille, c'est elle qui m'a poussé à continuer (...) Le plus dur était de ne pas pouvoir chausser les crampons, s’amuser avec les coéquipiers. Quand ils allaient sur le terrain, je me retrouvais tout seul avec le kinésithérapeute. C’était dur".
Si son départ sur la Côte-d'Azur avait suscité bon nombre de remous chez les supporters lyonnais, sa réintégration dans le groupe était attendue après cette année de galère. Et les amoureux des Gones semblent aujourd'hui avoir pardonné à l'ancien Angevin dont le retour sur le pré a été unanimement salué.

Une flèche de plus à l'arc Bosz

A 24 ans à peine, Jeff Reine-Adelaïde n'en demeure pas moins un joueur encore très jeune et surtout pétri de qualités. Passée la frustration Rudi Garcia, "JRA" a une nouvelle occasion de se montrer entre Rhône-et-Saône, qui plus est sous la houlette de Peter Bosz.
Le Batave n'a d'ailleurs pas manqué sa joie de retrouver le milieu de terrain. "Ah c'est super. Quand je l'ai appelé pour sortir du banc, tous les joueurs étaient incroyablement contents pour lui. Après un an… Le mec, il a travaillé, ça me fait vraiment plaisir. Avec les blessures qu'il a eues, c'est extraordinaire", a lancé avec émotion l'entraîneur lyonnais en conférence de presse.
Même son de cloche chez le principal intéressé dans des propos recueillis par L'Équipe. "C'est un moment tellement fort, l'émotion est tellement immense… (...) Je remercie tout le club, le staff, et les joueurs comme tous les gens de Nice. Le club m'a toujours soutenu, comme mes coéquipiers, donc ces marques de sympathie m'ont fait plaisir."
A l'heure où l'OL dispose enfin de toutes ses forces vives en attaque, la polyvalence de Reine-Adelaïde peut donner des idées à Peter Bosz. Car Jeff Reine-Adelaïde est un joker bienvenu pour l'entraîneur néerlandais qui peut enfin s'appuyer sur la quasi-intégralité de ses forces vives. Très souvent utilisé sur le côté droit de l'attaque lors de son premier passage lyonnais, il représente une solide alternative sur les ailes à Romain Faivre, débarqué cet hiver et en train de se fondre dans le moule rhodanien. Explosif, mais tout aussi capable d'organiser le jeu et de gérer son tempo, "JRA" est aussi une belle option dans l'entrejeu lyonnais.
Avec une dernière ligne droite bien riche pour l'OL, la "recrue de mars" aura une belle carte à jouer, même s'il sait qu'il devra être patient. "Ce que je veux, c'est aider l'équipe dès qu'on m'en donne l'occasion. On doit continuer à gagner pour aller en Coupe d'Europe. On joue de mieux en mieux au ballon et je prendrai simplement le temps de jeu que le coach me donnera." S'il pourrait patienter jusqu'à la saison prochaine pour retrouver un rôle clef dans la rotation, Jeff Reine-Adelaïde a faim de jeu. Et nul doute que son état d'esprit ne peut faire que du bien à l'OL.
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Jeff Reine-Adelaïde félicité par ses coéquipiers lors de son premier passage lyonnais, en 2019.

Crédit: Getty Images

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