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Avant Paris Saint-Germain - Reims / Sergio Ramos, pistons et kryptonite : le 3-5-2 au PSG, c'est maintenant ou jamais ?

Vincent Bregevin

Mis à jour 23/01/2022 à 19:30 GMT+1

LIGUE 1 - Le passage au 3-5-2 est un sujet qui revient régulièrement sur la table depuis le début de la saison du PSG. Si Mauricio Pochettino l'a utilisé ponctuellement, l'entraîneur parisien n'a jamais misé d'entrée sur ce système qui demande du temps à mettre en place. Mais le jeu peut en valoir la chandelle à l'approche du rendez-vous avec le Real Madrid, peu à l'aise face à ce type de schéma.

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Mauricio Pochettino en a surpris plus d'un samedi dernier. Pas vraiment en faisant entrer Sergio Ramos pour donner à l'Espagnol ses premières minutes au Parc face à Brest (2-0). Plutôt en sortant Angel Di Maria pour faire entrer l'ancienne star du Real Madrid, et troquer ainsi son 4-3-3 privilégié pour un 3-5-2. Ce n'était pas une première. Contre Lille ou Leipzig, notamment, l'entraîneur parisien était passé à ce système en cours de match pour tenter de renverser des situations délicates. Cette fois-ci, Paris avait déjà un break d'avance. Et ce changement tactique ressemblait beaucoup plus à un test. Dans quelle optique ? C'est toute la question.
Le choix de Pochettino n'est pas anodin. L'entraîneur parisien avait d'ailleurs été invité à la commenter en conférence de presse après la victoire contre Brest. "Quand nous décidons d’aligner un système à trois défenseurs, avec des pistons, il faut savoir l’animer, a-t-il expliqué. Cela ne consiste pas qu’à dire que nous allons jouer avec ce système, le mettre en place, il faut aussi l’appliquer. Cela nous offre la flexibilité de pouvoir changer de système quand nous le souhaitons. C’est une option pour l’instant, notamment durant un match. Ce n’est pas la première fois que nous le faisons d’ailleurs. Mais oui, nous gardons cela en tête pour la suite."

La réticence de Pochettino

Le technicien argentin a ainsi relancé un débat qui dure depuis l'été dernier. Le recrutement du PSG laissait entrevoir un changement de schéma et le passage au 3-5-2. Sergio Ramos est venu renforcer le contingent de défenseurs centraux du PSG et donner une option supplémentaire pour mettre en place ce système. Nuno Mendes, au Sporting, et Achraf Hakimi, à Dortmund comme à l'Inter, ont été très performants dans un rôle de piston. Ils sont davantage taillés pour cette configuration en 3-5-2 que pour un poste de latéral pur dans une défense à quatre. C'est bien leur apport offensif dans les couloirs qui justifiait le plus cette évolution tactique.
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Pourquoi la prolongation de Mbappé n'est peut-être pas impossible...

Mais Pochettino a toujours été réticent à franchir ce pas. L'entraîneur parisien a toujours privilégié une défense à quatre dans sa carrière d'entraîneur, s'appuyant le plus souvent sur un 4-2-3-1 ou un 4-3-3. C'est probablement davantage pour cette raison, plutôt que la longue absence de Ramos, que l'Argentin s'est accroché à son système préférentiel. La possibilité de passer au 3-5-2 existait déjà sans l'Espagnol. Thilo Kehrer est notamment familier avec ce schéma. La perspective de voir l'Allemand sur le côté droit d'une défense à trois, avec Marquinhos dans l'axe et Presnel Kimpembe à gauche, avait du sens.

Un long process

Pochettino avait d'autant plus de raison de se tourner vers le 3-5-2 que le collectif parisien est resté invariablement déficient dans son schéma habituel en 4-3-3 depuis le début de la saison. C'est peut-être face à Brest qu'il a le plus donné satisfaction. Ce qui donne un côté paradoxal à la décision de l'entraîneur parisien de changer de système pour les 20 dernières minutes de la rencontre. Un paradoxe encore renforcé par l'absence de Hakimi, actuellement à la CAN. Contre les Bretons, Kehrer a ainsi fini la rencontre dans un rôle de piston droit adoré par le Marocain, et auquel l'Allemand n'est pas habitué.
Cela laisse surtout penser que Pochettino tenait à voir son équipe dans cette configuration, quelles que soient les circonstances. Et notamment à travailler les automatismes d'une défense à trois articulée autour de Ramos, avec Marquinhos sur le côté droit et Kimpembe sur le côté gauche. C'est la clé de l'efficacité de ce système, le secteur où la coordination de placement et de mouvements doit être optimale pour que la base du collectif soit solide. La gestion défensive de la profondeur dans les couloirs nécessite également un travail conséquent. C'est un long process. Et le timing est serré.

L'aveu d'Ancelotti

Mais le jeu en vaut certainement la chandelle. La perspective de la double confrontation avec le Real Madrid en 8e de finale de la Ligue des champions donne du sens au test du 3-5-2 par Pochettino. La formation de Carlo Ancelotti a montré certaines limites face à ce type de configuration. "Nous allons souffrir contre ces équipes", avait notamment reconnu l'entraîneur madrilène après la défaite à Getafe (1-0) en début d'année. "Nos deux défaites cette saison ont été contre des équipes organisées dans ce système", avait ajouté Casemiro, le milieu brésilien du club merengue.
Le 3-5-2 ressemble à la kryptonite du Real et c'est ce qui justifie l'intérêt de le travailler maintenant pour le PSG. Même s'il reste peu de temps avant ce rendez-vous capital pour la formation de Mauricio Pochettino. Et même si la mise en place de ce système dépend aussi de l'état physique de Sergio Ramos et de sa capacité à enchaîner les matches. La réception de Reims promet d'être riche en enseignements. Si Pochettino aligne ce système d'entrée de match, cela signifiera bien qu'il a une idée derrière la tête avant de retrouver le Real.
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Mauricio Pochettino (PSG).

Crédit: Getty Images

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