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L1 - 60 buts encaissés à eux deux : Girondins de Bordeaux - Olympique Lyonnais, les passoires à la barre

Vincent Bregevin

Mis à jour 05/12/2021 à 17:31 GMT+1

LIGUE 1 - Bordeaux et Lyon souffrent des mêmes maux avant de s'affronter dimanche (21h00) en clôture de la 17e journée. Les Girondins et les Rhodaniens sont plombés par leurs lacunes défensives après avoir encaissé respectivement 37 et 23 buts depuis le début de la saison. Chiffres, causes et solutions : gros plan sur un duel de passoires.

Malo Gusto (Lyon) face à Reims

Crédit: Getty Images

Le football n'est pas une science exacte. Mais si vous êtes amateurs de buts, c'est probablement du côté du Matmut Atlantique qu'il faudra garder l'œil dimanche soir. Déjà parce que le duel entre Bordeaux et Lyon y opposera deux attaques plutôt performantes à défaut d'être vraiment flamboyantes, avec 24 buts en 16 matches pour les Girondins et 23 en 15 rencontres pour les Rhodaniens. Surtout parce que cette rencontre opposera deux formations qui ont étalé leurs limites défensives depuis le début de la saison.
Le problème a été identifié depuis longtemps des deux côtés. Il est loin d'avoir été réglé pour autant. La dernière journée de Ligue 1 a permis de le vérifier. Bordeaux a littéralement explosé à Strasbourg, où l'attaque alsacienne emmenée par Ludovic Ajorque s'en est donné à cœur joie pour martyriser l'arrière-garde girondine (5-2). Lyon n'a pas volé en éclats de la même manière. Mais l'OL n'a vraiment pas de quoi pavoiser après avoir concédé deux buts à domicile face à l'une des formations les moins prolifiques de l'élite, Reims (1-2).

Des chiffres accablants

  • Bordeaux
Voir une équipe encaisser 37 buts encaissés à ce stade de la saison, ce n'était plus arrivé depuis plus de 40 dans le championnat de France. Il faut remonter à la saison 1978-79 pour retrouver la trace d'une équipe plus perméable au sein de l'élite après 16 journées (Nice, avec 42 buts). Dans l'histoire du club girondin, ce n'était plus arrivé depuis plus de 60 ans (53 buts, lors de la saison 1959-60). Avec 2,3 buts encaissés par match, Bordeaux n'est pas loin d'être le cancre de l'Europe. Seul le club allemand de Greuther Fürth (3,29 buts concédés par match) fait pire dans les cinq "grands" championnats.
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Strasbourg - Bordeaux / Ligue 1

Crédit: Getty Images

  • Lyon
Le bilan de l'OL peut paraître réjouissant par rapport à celui de la formation de Vladimir Petkovic avec "seulement" 23 buts encaissés. Mais c'est un leurre, et pas seulement parce que la défense rhodanienne n'avait plus été aussi poreuse dans l'élite depuis la saison 1982-83. Si Lyon n'en a pas concédé davantage, il le doit surtout à Anthony Lopes. Le gardien des Gones est le plus bombardé du championnat (5,67 tirs cadrés contre lui par match) et celui qui totalise le plus grand nombre d'arrêts en Ligue 1 depuis le début de la saison (60). Sans son Portugais, Lyon serait bien plus bas que sa 14e place actuelle au classement des défenses de L1.

Des causes identifiées

  • Bordeaux
Le problème est global pour les Girondins. Les carences sont d'abord collectives, avec un repli défectueux à la perte du ballon et un manque d'efficacité à la récupération. Si la défense bordelaise est exposée, c'est la conséquence d'un déséquilibre collectif. Si elle concède autant de buts, c'est aussi la sanction de lacunes individuelles, avec des fautes de placements et des erreurs de relances rédhibitoires à ce niveau. L'humiliation subie à Strasbourg (5-2) en a été la parfaite illustration, avec des absences de marquage sur trois des cinq buts alsaciens et un ballon rendu à l'adversaire à proximité de la surface girondine sur la dernière réalisation du Racing.
  • Lyon
L'OL a de meilleurs arguments individuels que Bordeaux en défense, où plusieurs de ses titulaires sont internationaux dans des sélections majeures. Mais à l'instar des Girondins, les Gones souffrent d'un problème collectif qui n'est pas totalement illogique. Le style de jeu prôné par Peter Bosz, avec un bloc positionné très haut et un pressing intense à la perte du ballon, nécessite un apprentissage et surtout une grosse débauche d'énergie physique. Les Lyonnais finissent par exploser sur la durée. Sur les 23 buts concédés par les Gones, 12 l'ont été à partir de la 75e minute de jeu, dont 6 dans le temps additionnel.

Des solutions malgré tout

  • Bordeaux
Le mal est profond et Vladimir Petkovic semble y perdre son latin. L'ancien sélectionneur de la Suisse a multiplié les différents schémas tactiques et tenté de changer les hommes pour l'animer sans trouver la bonne formule. S'arrêter sur un système permettrait déjà de trouver la stabilité nécessaire pour corriger les lacunes défensives. Mais il est aussi question d'état d'esprit. "Il faut avoir conscience que tout joueur sur un terrain est un défenseur, un premier ou un dernier, explique François Grenet, ancien latéral bordelais, à l'AFP. Défenseur, c'est être un chien. Les fondamentaux - rigueur, détermination, concentration -, tu ne peux pas les négliger ou passer outre sinon tu te fais punir".
  • Lyon
L'investissement des hommes a aussi été remis en question chez les Gones, surtout après la défaite contre Reims qui a conduit Peter Bosz à s'entretenir individuellement avec ses joueurs en fin de semaine. L'implication est une condition sine qua non pour permettre au technicien néerlandais de mettre son style de jeu en place. Car il n'a pas l'intention d'en changer malgré les lacunes défensives de son équipe. "Je ne suis pas favorable au résultat sans la manière, a-t-il insisté. Mais je suis sûr que si on joue bien, avec des principes de jeu précis, les résultats viendront." Bosz compte sur le temps comme un remède aux maux de l'OL. Quitte à mourir avec ses idées.
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Peter Bosz, entraîneur de l'Olympique Lyonnais

Crédit: Getty Images

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