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Ligue 1 - Droits TV : Nasser Al-Khelaïfi, l'encombrante double casquette

ParAFP

Publié 23/07/2021 à 23:08 GMT+2

LIGUE 1 - DROITS TV - Le patron de beIN Sport veut baisser les prix de diffusion, mais le président du Paris Saint-Germain a intérêt à les faire monter : la situation de Nasser Al-Khelaïfi tient de l'équilibrisme, et fait grincer quelques dents dans le football français.

Nasser Al-Khelaifi

Crédit: Getty Images

Le groupe BeIN Sports est propriétaire des droits des deux matchs de Ligue 1 par journée diffusés par Canal Plus, en vertu d'un contrat de sous-licence. La chaîne de Vincent Bolloré verse à beIN la somme que celle-ci doit payer à la LFP (332 millions d'euros). Mais la justice a autorisé vendredi Canal + à suspendre ses versements à beIN si celle-ci n'assigne pas la Ligue à son tour (LFP). Difficile dès lors d'imaginer que la chaîne qatarie reste inactive.
La position de Nasser Al-Khalaïfi, à la fois membre du bureau de la LFP et la tête de beIN, est problématique selon certains. "Pour Nasser, qui est partie prenante, la question se pose maintenant", ajoute le dirigeant. "Quel arbitrage doit faire le Qatar? Pour le PSG ou pour beIN? Le Qatar semble avoir répondu: 'Paris Saint-Germain'". "Ils ne peuvent pas, via beIN, pénaliser le foot français et le PSG", estime cette source, et surtout "pas mettre la Ligue à genoux. Ce n'est pas dans l'intérêt du PSG". Selon une source proche de la LFP, le président du club parisien est effectivement "devenu assez puissant". Son éventuel conflit d'intérêt est "presqu'un sujet tabou au sein de la LFP. Personne ne dit rien", poursuit cette même personne.
Personne n'a dit un mot
Plusieurs dirigeants de clubs professionnels contactés par l'AFP n'ont pas souhaité se prononcer. L'entourage de Nasser Al-Khelaïfi, sollicité par l'AFP, n'a pas fait de commentaires. Nasser "est très apprécié à la LFP, très écouté. Il ne parle pas pour ne rien dire", assure la source à la Ligue, avant d'évoquer un épisode qui met en lumière, selon lui, le malaise autour de sa double appartenance, au moment où beIN a, pendant une semaine, fait mine de ne pas payer une première traite pour ses droits sur la L2.
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Il n'y a pas que Mediapro : 2020, l'année pourrie du foot français

"Il y a eu une AG (Assemblée générale) le 5 juillet et le lendemain tombe une annonce que beIN ne paierait pas pour la L2... Et du coup manquait à l'appel Nasser lors de cette AG, et personne n'a dit un seul mot", poursuit cette source. Le football français n'hésite pas de son côté à faire appel au président du PSG pour sa casquette de "chairman" (Président directeur général) de beIN Sports. "Nous devons trouver une solution", disait sur France Info le Lyonnais Jean-Michel Aulas au coeur de la crise Mediapro. "J'ai une totale confiance en beIN et Nasser", ajoutait "JMA".

"Un ami, pas un ennemi"

"Nasser al-Khelaïfi est un ami, pas un ennemi", soulignait pour sa part le président de la LFP, Vincent Labrune, dans L'Équipe, en octobre. Un autre connaisseur des droits du football ne voit pas de conflit d'intérêt dans la position du patron du PSG. Il rappelle que Yousef Al-Obaidly, Directeur général de beIN Media Group et président de beIN Sports France, dirige la manoeuvre, pas Nasser.
"Ce n'est pas ce qui s'est passé, dans toutes les discussions, Nasser était sur le call", assure pourtant un dirigeant de club. D'autres observateurs font remarquer qu'il n'est plus fait mention d'un éventuel conflit d'intérêt quand Nasser est appelé à la rescousse pour que beIN Sports aide le foot français à réchapper du naufrage de Mediapro. "Dès que les problèmes s'éloignent, tout d'un coup Nasser Al-Khelaïfi ne devrait plus être impliqué car il y aurait conflit d'intérêt, curieux", persifle l'un d'eux.
Le même fait remarquer que cette situation ne semble en tout cas guère profiter à beIN Sports, qui s'est vu devancer par Amazon dans le récent appel d'offres pour les huit matches de L1 par journée, pour un prix (250 millions d'euros) bien moindre que ce que paie le média qatari pour ses deux matches du samedi et du dimanche revendus à Canal. Canal, beIN et Free (pour les droits numériques) envisagent toujours d'attaquer ensemble ce "deal" pour "distorsion économique". La guérilla est loin d'être finie, et le rôle qu'y joue Nasser Al-Khelaïfi va continuer à faire grincer des dents.
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