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Ligue 1 - Bruno Génésio et Rennes, mariage réussi

Yohann Le Coz

Mis à jour 02/04/2022 à 14:04 GMT+2

NICE - RENNES - Le Rennes de Bruno Génésio impressionne depuis le début de saison. Le technicien, autrefois raillé à l'OL, a apposé sa patte sur un effectif qui développe du beau jeu. Ses joueurs prennent du plaisir et en donnent. À l'heure d'affronter Nice samedi dans une rencontre qui pèsera dans la distribution des places européennes, c'est un véritable choc des styles qui attend les Bretons.

Bruno Genesio envoie le ballon à Hamari Traore

Crédit: Getty Images

Meilleure attaque de Ligue 1 devant le PSG, les hommes de Bruno Genesio en ont passé quatre à Lyon (deux fois), appliqué le même tarif à Montpellier, cinq à Saint-Etienne et Clermont, six à Bordeaux… Cette saison, Rennes c'est chic, c'est sexy et c'est fort. Mais que diable l'ancien entraîneur de l'OL, conspué par les supporters des Gones au moment de son départ, a-t-il fait à ses joueurs pour qu'ils proposent ce spectacle ?

Offensif et bien rôdé

Quand un journaliste fait remarquer à Genesio le haut niveau de jeu de son équipe, il aime donner le crédit de cette réussite à ses joueurs, et se paie même parfois le luxe d'une autocritique. Après une belle victoire 4-2 contre Montpellier en février, le technicien rennais assurait que son groupe était encore "Un petit peu immature. C’est ce qui fait qu’on a encore des temps faibles qu’on doit mieux gérer."
Assez mature en tout cas pour ravir les spectateurs du Rohazon Park, et parfois fâcher ceux des enceintes dans lequel il se déplace. Car quand Rennes joue, Rennes fait généralement le spectacle pour deux. En plus d'être l'équipe la plus prolifique du championnat, elle est celle qui tire le plus, et de plus près (15,6 m en moyenne), les Rouge et Noir multiplient les actions, les construisent avec soin et choisissent donc le meilleur moment pour les conclure.

La culture du collectif

Chose plus surprenante, Bruno Genesio ne pousse que très peu ses joueurs à provoquer l'adversaire en un contre un. Christian Gourcuff, alors lui-même entraîneur de Rennes, avait dit que gagner des duels n'était pas capital, car "Le foot est un sport d’évitement". Si on sait que "Pep Genesio" est admiratif de Guardiola, il applique tout de même le principe à la lettre.
Son effectif est l'un des moins dribbleurs de Ligue 1, juste devant Strasbourg. Seulement 14,3 dribbles tentés par match. Quand le PSG, club qui provoque le plus, est à 22,8. Les multiples absences de Jérémy Doku ont une influence sur ces chiffres, c'est certain.
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"Il a des gestes qui rappellent Modric" : Comment Majer est devenu le métronome de Rennes

D'ailleurs, l'entraîneur rennais prend un ton généralement déconfit au moment d'annoncer ses indisponibilités en conférence de presse. Il s'est même montré agacé à la veille d'affronter Metz, le 19 mars, ayant appris que la sélection belge voulait faire venir son jeune talent au rassemblement international pré-Coupe du monde pour faire le bilan sur sa blessure.
Car ce ne sont évidemment pas des profils comme ceux de Benjamin Bourigeaud, Martin Terrier ou Gaëtan Laborde qui vont briser des défenses sur un coup de rein, aussi techniques soient-ils. L'équipe rennaise s'est tout de même bien adaptée : les décalages et les espaces sont trouvés dans la moitié adverse. Avec ou sans Doku.

Un effectif qui lui va bien

Genesio s'est parfaitement adapté à son groupe, et fait quelques choix qui se sont avérés payants. Positionner clairement Bourigeaud sur l'aile droite quand Rennes a le ballon et lui laisser les clés du jeu dans ce secteur était une excellente idée. Sans avoir besoin qu'Hamary Traoré n'apporte le surnombre outre-mesure, les combinaisons bien huilées avec Lovro Majer quand il monte d'un cran, ou Laborde quand il décroche, sont efficaces.
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La joie des joueurs de Rennes devant leur coach, Bruno Genesio

Crédit: Getty Images

À gauche, il a donné à Martin Terrier la liberté de décrocher beaucoup et s'insérer dans les fameux "demi-espaces". De quoi donner du champ libre à des latéraux comme Birger Meling ou Adrien Truffert, avides de courses le long de la ligne. Les deux étant généralement bien arrosés par Flavien Tait, Baptiste Santamaria ou Jonas Martin depuis l'entrejeu.

Gare à Nice

Toutefois, jouer, et surtout bien jouer, n'est pas sans risque. "On a la volonté de jouer. Parfois ça nous coûte cher (...), mais il ne faut pas se renier." a déjà analysé froidement Genesio plus tôt dans la saison. Et justement, à l'Allianz Riviera samedi (17h), contre le Nice, il va falloir de la malice pour ne pas tomber dans le piège.
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Atal célèbre avec Gouiri et Rosario son but contre Rennes en Ligue 1

Crédit: Getty Images

Car les proies préférées des hommes de Christophe Galtier sont justement les équipes qui n'ont pas peur de garder le cuir. Doucement, ils attendent que leur proie se rapproche, se découvre, puis à la récupération du ballon explosent et fondent sur elle, tel un rapace, tel un Aiglon. Nice s'était d'ailleurs imposé au Rohazon Park à l'aller en décembre (2-1).
Genesio est prévenu, c'est un choc des cultures footballistiques qui l'attend dans cette rencontre "à six points". L'occasion pour lui de mettre Nice à cinq longueurs et de sécuriser quelque peu la place qualificative pour les barrages de la Ligue des champions, à huit journées de la fin du championnat.
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